Bon, ils ne sont pas aussi beaux que les vôtres, je vous le dis tout de suite ...
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Résurrections
La résurrection d'espoirs hier perdus
Une fleur abîmée qui recrève la terre
Comme le cadavre d'un malentendu
Comme une petite cage encore en verre.
Ta main qui se glisse sur mon épaule
Qui endort les muscles qui luttent encore
Je suis le petit être fragile que l'on frôle
Pour ne pas en briser le coeur et le corps.
Je suis aussi le feu avec lequel on joue
Une flamme frétillante qui croît lentement
Qui peut s'éteindre au moindre vent fou
Et laisser ses cendres grises et son sang.
Epouse encore mes lèvres de tes soupirs
Qui mourront dans ma bouche avec le jour
Quitte à te quitter, quitte à encore souffrir
J'aurais toujours ces baisers qui me courent.
Emprisonne-moi le temps d'une longue nuit
Offre-moi ton coeur, ta bouche et tes mains
Arrache-moi tous mes pleurs, tous mes cris
Je ne veux plus compter les lendemains...
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Cherchez l'erreur ...
Un bel enfant nordique, blond aux yeux bleus
Se relève et retombe, éternel malchanceux
Une jeune mère l'attache à ses doux bras
Le garde contre elle pour qu'il ne se blesse pas.
Un joli garçon africain, noir aux yeux sombres
Trébuche sur la misère, chasse son ombre
Un mendiant le frappe, à coup de bâtons
Il va se cacher loin, niant son abandon.
Un garçon et une fille, s'embrassent sous la lune
A remodeler leurs corps, s'assemblent sur les dunes
Ils ne resteront certainement pas toujours ainsi
Ils trouveront quelqu'un d'autre pour s'aimer sous la nuit.
Une femme et une femme, se tiennent chez elles la main
Elles ne peuvent pas le faire dans la rue, ce serait malsain
Leurs baisers restent secrets, il ne faut pas qu'on les voie
Si elles se séparent, elles ne trouveront pas d'autre choix.
Un homme en tenue élégante, à la cravate bien nouée
S'avance et profère des mensonges à toute une assemblée
Est payé pour dire ce que ses supérieurs ne diront pas
Une fortune qui satisferait certainement toutes ses joies.
Une femme au travail acharné, privée de ses enfants
Tant son travail l’accable, son bonheur en sang
N'est payée que le SMIC avec quelques promotions
Pas bien grosses pour une vie bourrée d'aggravations.
Un chef d'usine riche à la voix grave et nonchalante
Récupère tous les sous d'une entreprise satisfaisante
Est assis derrière un bureau à classer ses dossiers
Nie ce qu’il se passe dans les coulisses des frais.
Un ouvrier maghrébin, ahanant toute la journée
Fatigué de voir tous les produits qu’il doit aligner
Travaille douze heures par jour pour nourrir sa femme
Ainsi que ses enfants, que le malheur affame.
Non, ne dites rien…
Cherchez juste l’erreur…
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La vieille photographie
C'est une photographie où s'embrassent deux hommes
Une photographie froissée par le temps dans un tiroir
Noire, grise et blanche comme si elle faisait un somme
Que les gens regardent trop vite pour s'en apercevoir.
C'est une photographie qui ruisselle de douce tendresse
Les hommes ne sont pas très beaux mais sont embellis
Par le baiser amoureux que leur offre la vie, maîtresse
Derrière eux quelques enfants et leurs mères en sourient.
Aujourd'hui, c'est ce petit garçon qui l'embrasse du regard
Qui lui donne le souffle qui lui manquait pour qu'elle revive
Il sait que ses parents considèrent que c'est une tare
D'admirer pareille chose, il la cache quand ils arrivent.
Aujourd'hui, c'est ce petit garçon qui veut être à leur place
Regardant la date de la photographie, il y voit cinquante ans
Il se demande si c'est leur vie que la photographie retrace
La photographie tombe, lui échappe, envolée par le vent.
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Les Crocs de l'Ange
Mes crocs cruels taquinent ta douce chair
Communiquant l'ivresse de leur venin
L'insinuant dans tes veines et tes artères
Pour que le voile de la mort cache demain.
S'éloignent les rêves irréels de ton visage
A la place ton sang âcre colore mes doigts
Et je resserre mes lèvres avec plus de rage
Pour entendre la sombre démesure de ta voix.
D'un seul regard tu as brûlé mes ailes
A moi maintenant de blanchir ta peau
Un coup de dent sur tes épaules frêles
Et je te laisse l'éternel sceau de mes crocs.
Je couvre ton visage d'une poussière dorée
Le parsemant de mes impropres caresses
Je veux pouvoir toute ta vie te hanter
Sans qu'une seconde je ne te laisse.
Lapant ton sang de ma bouche meurtrière
Rouvrant tes plaies de mes dents salies
Imprimant sur ta peau ma signature amère
Pendant que tu hurles moi je souris.
Tes larmes nourrissent mes ailes enflammées
Ressoudant les plumes de ton sang délicieux
Mes ailes à présent de nouveau érigées
Bénies de ton odeur repousseront le feu.
Je laisse tes blessures se refermer
Je laisse ta peau se renouveller
Je laisse ton tatouage s'estomper
Je laisse tes cheveux repousser.
Tu pourras te vanter de m'avoir aimé
Tu pourras hurler que je t'ai adorée
Tu pourras inventer que je t'ai sacrifiée
Pour que mes ailes puissent repousser.
J'enfonce encore mes dents dans ton épaule
Entends-tu mes sens satisfaits ?
Non, n'échangeons plus les rôles
Car au coin de tes souvenirs le sang renaît.
Laisse-toi faire, je suis un ange.