VENISE
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 La Terrasse

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Pourpre
Du Bout des Doigts
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MessageSujet: La Terrasse   La Terrasse PerleJeu 15 Sep - 22:39

..
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Graziella Rivieri
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Graziella Rivieri


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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleDim 21 Mai - 22:35

[Les Fauteuils Coté Gauche]

Graziella enjamba avec prudence la petite marche menant à la Terrasse. Elle avait toujours su y faire avec les robes les plus imposantes. Elle savait comment marcher tout droit, vite ou très lentement, comment reculer d'un pas, se retourner pour lancer un regard équivoque et donner un mouvement ondulant à ses jupes pour attirer les regards comme un paon déploie ses plumes pour parader. Il ne paraissait pas de prime abord, mais c'était une véritable technique mêlée d'une épreuve d'endurance. Le corset serré à la taille combiné à la lourdeur des jupes n'était pas de tout repos. Mais la courtisane aimait ça...

L'air frais de la nuit l'enveloppa comme une douce caresse, chassant l'étouffante chaleur qui régnait dans la salle. Elle referma son éventail et s'approcha de la balustrade, fermant les yeux et respirant l'odeur de la nuit. Une boucle rousse vint caresser son sein orné d'un grain de beauté. La vue était des plus charmantes et le scintillement des gondoles illuminées sur le Grand Canal donnait une atmosphère tout à fait propice au genre de tête à tête qu'elle s'apprêtait à avoir avec Valcarenghi.
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Basileo
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleJeu 25 Mai - 2:07

[Les Fauteuils Coté Gauche]


Basileo Orio Valcarenghi ne tarda pas à faire son apparition devant la porte menant à la terrasse. Après avoir passé une main dans sa chevelure, dans un geste nonchalant, le gentilhomme quitta l’agitation de la salle de bal pour la quiétude de la plate-forme extérieure.

La lune et les étoiles remplaçaient le lustre et les bougies. Mais le centre de toutes les attentions n’avait quant à lui pas changé… Basileo s’avança en direction de Graziella. Chaque pas résonnait sur le sol en marbre, et chaque respiration faisait danser un nuage de vapeur devant le visage de Valcarenghi. Il vint s’appuyer sur la balustrade, à côté de Graziella Rivieri, face à l’extraordinaire vue sur Venise qu’offrait la terrasse. Pendant quelques secondes il admira le paysage, sans un bruit, pour finalement pousser un soupir de ravissement.


« Divin spectacle… Je ne cesserais jamais de me délecter de Venise, cette raffinée compagne, dont le cœur bat sous nos pas, et dont le sang coule sous nos barques.
Et puis, quelque soit l’endroit où l’on pose le regard, cette ville n’est qu’émerveillement et volupté. »

En prononçant sa dernière phrase, Basileo tourna la tête vers son interlocutrice pour la couvrir de son regard brun, un sourire au coin des lèvres.
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Graziella Rivieri
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleMer 21 Juin - 14:43

Un léger bruit de pas derrière elle fit à nouveau germer un sourire sur les lèvres colorées de la courtisane. Basileo n'avait pas mis longtemps à la rejoindre, cela flattait son talent de séduction.

D'un mouvement ample, elle fit volte face, une main restée sur la balustrade et l'autre savamment posée sur sa hanche. Elle l'observa s'approcher d'elle en plissant les yeux comme le ferait un chat devant une proie. Elle s'était beaucoup amusée avec le négociant en épices mais son petit jeu l'était toujours d'autant plus quand le jeune homme était charmant, ce petit tête à tête promettait d'être fort agréable avec monsieur Valcarenghi.

Sans le quitter des yeux, elle continua de le fixer alors qu'il regardait le grand canal et lui offrait quelques mots pour une entrée en matière d'usage. Elle savait pourtant que ce qu'il avait en tête à ce moment précis n'était pas vraiment le divin spectacle qu'offrait Venise sous la nuit...

Quand il tourna à nouveau son regard d'un brun profond vers elle, elle minauda un peu en détournant le regard et s'approcha de lui d'un pas pour se poser tout à côté de lui.


"La volupté est une fleur rare qu'il faut savoir cultiver... monsieur Valcarenghi."

Elle prit doucement le bras de Basileo pour se serrer un peu contre lui, demandant d'un ton innocent rempli de sous-entendus comme elle savait les faire.

"Venise nous offre ce merveilleux spectacle tous les soirs. Mais êtes-vous sûr de vous contenter uniquement de cette 'raffinée compagne'"... ?
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Basileo
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleDim 25 Juin - 21:17

Voilà décidément une demoiselle bien peu farouche... Mais Valcarenghi n'était pas dupe et à dire vrai, il n'avait eu aucun mal à détecter les motivations intéressées et vénales de la jeune femme. Cependant, le Gentilhomme comptait bien prolonger le jeu un petit peu, histoire de voir si, finalement, il ne pouvait pas, lui-même profiter comme il se devait de la situation.

Il laissa donc agir Graziella à sa guise, lui offrant même un accueillant et chaleureux sourire, lorsqu’elle vint se coller à lui. La question bien peu innocente ne fit rien pour dissiper ce même sourire, bien au contraire. Et Basileo décida de jouer, lui aussi les innocents.



« Je crois bien y être forcé pour l’instant. Je n’ai encore nul anneau au doigt, et mon lit est, lui aussi, dénué de toute présence étrangère. A l’heure actuelle, Venise demeure donc ma seule maîtresse… Malheureusement, si sa beauté est sans commune mesure, je dois avouer qu’elle ne m’apporte pas entière satisfaction sur certains points. »


Valcarenghi marqua une pause, suite à ce sous-entendu bien peu discret ou subtil… Puis, il enchaîna, avec sa fibre misogyne, sur ce qu’il considérait comme un compliment :


« Car je dois confesser, et même si cela me chagrine, qu’il est certains domaines où, vous les femmes, êtes réellement irremplaçables. »


Voilà bien de quoi confirmer les allusions libidinales précédemment glissées à demi-mot. On fait plus fin, c’est sûr…
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Graziella Rivieri
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleMer 28 Juin - 21:45

Basileo était réceptif. C'était amusant de voir la différence de réaction entre les hommes. Le négociant transpirait à grosses gouttes à la moindre petite gêne causée par ses paroles et ses allusions, alors que ce charmant gentilhomme semblait parfaitement s'accomoder de sa proximité et lui offrait même un sourire tout à fait galant. Non la routine n'était pas du tout pour elle, le changement, les revirements de situations, les caractères différents, voilà ce qu'elle aimait. Une nouvelle aventure avec chaque personne si l'on pouvait dire.

Reprenant son éventail entre ses doigts, elle le déplia d'une manière habile par habitude ; non pas qu'elle avait chaud, l'air était frais sur cette terrasse, mais pour dissimuler à demi son sourire amusé.


"Et bien.. monsieur, il est rare de voir un homme parler avec autant d'hardiesse à une dame pour en arriver directement.. au sujet. J'ignore le métier que vous exercez mais j'ose espérer que la gente féminine n'y soit pas trop impliquée."

Elle referma à nouvau son éventail et se plaça face à Valcarenghi, fixant son regard bleu glace dans le sien.

"Effectivement, il y a certaines affaires que votre "compagne Venise" ne peut assouvir..."

Son regard se posa à nouveau sur le grand canal, l'air quelque peu détachée.

"...mais sachez que ceci est facilement remédiable." conclut-elle d'un air mutin.

Elle leva son index vers la ville et montra un point au-delà de San Siriano.


"Connaissez-vous Calle Galante, monsieur Valcarenghi ? C'est un quartier tout à fait charmant où je me suis installée... mais pour une femme seule, c'est toujours un peu difficile..." dit-elle en hochant la tête d'un air chagriné.
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Romana L
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleSam 1 Juil - 17:05

[Les Fauteuils Côté Droit]

Romana s'avançait vers la terrasse, seule. Son compagnon avait rencontré une connaissance, une cliente pour être exacte, qui ne semblait pas prête à lâcher Dante avant d'avoir obtenu quelque éclaircicement sur son avenir. L'astrologue était donc actuellement en train de rassurer la dame, que la prochaine pleine lune paraissait plonger dans l'angoisse. Abandonnant l'astrologue, Romana avait traversé la foule seule, pas tout à fait certaine de supporter les boniments astrologiques de Dante. On aurait bien du mal à la convaincre de l'exactitude d'une telle science.

La Dame d'Honneur avait donc atteint son but, la terrasse, non sans perdre son compagnon dans l'affaire. Mais qu'importe, il savait où la trouver, et la compagnie ne manquait pas. Un peu de solitude et la fraîcheur du soir ne lui ferait pas de mal.

La jeune femme s'apprêtait à s'avancer sur la terrasse lorsqu'elle se figea net. Un couple s'y trouvait déjà, qu'elle reconnut sans peine : la Rivieri et Valcarenghi. Connaissant Graziella de réputation, et Basileo...de réputation aussi - les servantes du palais rechignaient toutes à se rendre dans ses appartements - Romana hésita à s'approcher. Si le couple s'était isolé, ce n'était certainement pas pour parler musique. Prudemment cachée dans l'ombre, camouflée par un oranger, la jeune femme tergiversait sur la conduite à tenir.


"Effectivement, il y a certaines affaires que votre "compagne Venise" ne peut assouvir...mais sachez que ceci est facilement remédiable."

Il y eut un silence.

"Connaissez-vous Calle Galante, monsieur Valcarenghi ? C'est un quartier tout à fait charmant où je me suis installée... mais pour une femme seule, c'est toujours un peu difficile..."

Cette fois Romana faillit pouffer de rire, tant tout cela était prévisible ! Cependant sa bonne éducation l'empêchant d'en écouter davantage - tant par la teneur des propos que parce qu'il est très indiscret d'écouter les conversations privées - Romana recula silencieusement d'un pas pour faire demi-tour. Mais sa retraite s'arrêta net lorsqu'elle aperçut à quelques mètres d'elle un petit groupe de vieilles dames. L'une d'elle, chignon gris, robe noire et perles blanches, agitant frénétiquement son éventail de plumes devant sa bouche pincée, était une relation de sa mère. La dame, une veuve aigrie et ruinée, cherchait desespérement un bon parti pour son fils. Ce dernier, un grand garçon de 25 ans, mou et endormi, se tenait à ses côtés. Romana, de part sa naissance et son statut de Dame d'Honneur, était déjà considérée comme un bon parti... Tenir une conversation à la mère et au fils tenait donc tout d'une épreuve dont Romana se serait bien passé.

Un coup d'oil à droite et à gauche lui appris que toute fuite était inenvisageable. Où qu'elle aille, elle était irrémédiablement dans la ligne de mire de la veuve. Sans plus réfléchir, la jeune femme opta alors pour la seule solution restante : la terrasse. En espérant qu'on ne viendrait pas l'y chercher.

Romana s'avança résolument sur la terrasse, en se faisant la plus discrète possible. Elle s'accouda à la rembarde, à une distance raisonnable de Basileo et Graziella - ni trop près pour ne pas les gêner, ni trop loin pour ne pas donner l'impression de les fuir comme la peste - et déplia son éventail. Eventail qui dans ce cas précis avait deux avantages indéniables : rafraîchir ses joues rougies par la gêne et lui donner une contenance. L'air dégagé, la jeune femme observait le canal avec beaucoup d'intérêt.
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Basileo
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleVen 7 Juil - 19:39

Basileo écoutait, tout sourire, son interlocutrice. Elle le lançait là sur un sujet qu'il appréciait grandement. Le Gentilhomme connaissait toutes les théories prouvant la supériorité de l'homme, aussi il veillait effectivement à ne pas trop impliquer les femmes dans son travail.

"Je vous rassure de suite, ma chère, mon commerce est florissant. Les femmes n'y sont donc nullement mêlées..."

Goujat le Basileo? A peine... Il prit cependant le soin d'imprimer l'adresse de la demoiselle dans un coin de son cerveau. Calle Galante. Il ne connaissait que de nom, mais la courtisane n'avait visiblement pas choisi au hasard...

Valcarenghi n'eut pas l'occasion de répondre. Une nouvelle présence féminine se fit jour. Aussi charmante que la première... Mais, comme on dit, jamais deux sans trois, aussi une servante arriva à son tour. Elle afficha un sourire de satisfaction en mettant les yeux sur Basileo. Visiblement, elle le cherchait depuis un bon moment. Elle s'approcha donc en s'excusant, puis glissa quelques mots à l'oreille du gentilhomme...

Il devint livide. Plus question de sourire. Mauvaise nouvelle. Il fronça les sourcils, puis passa une main fébrile sur sa nuque, signe évident d'embarras. Aprés un bref moment de flottement, il se tourna vers Graziella.


"Je suis confus, mais je me vois dans l'obligation d'abréger cet entrevue... Je... Nous nous reverrons, à n'en point douter... Bonne fin de soirée, et mille excuses."

Pas le temps de s'attarder, aprés avoir saluer Romana Lacryma Baldini d'un signe de tête, Basileo et la servante quittèrent les lieux...

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Dernière édition par le Lun 10 Juil - 14:34, édité 1 fois
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Graziella Rivieri
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleDim 9 Juil - 22:38

Les insinuations de Basileo quant aux femmes par rapport à son commerce "florissant" l'interpellèrent. Ainsi donc le gentilhomme n'avait pas peur d'afficher haut et clair dans ses propos la supériorité des hommes. La courtisane ne dit rien, se contentant de sourire en regardant le canal. Les hommes étaient bien tous les mêmes au fond, mais elle ne leur en voulait pas, au contraire. Il était fort probable que Basileo ait dit cela dans l'intention de contrer ce qu'elle venait elle-même d'insinuer plus tôt : que seules les femmes étaient capables d'assouvir le désir des hommes et ça, personne ne pouvait le nier. Mais au fond, cela l'amusait et les hommes arrogants et fiers étaient souvent les meilleurs amants.

Graziella reposa à nouveau son regard sur le gentilhomme mais celui-ci regardait un point légèrement plus à sa droite. Continuant de s'éventer lassivement, elle tourna le regard dans la direction de la jeune femme qui venait d'entrer. Ayant la fâcheuse (ou heureuse ?) manie de scruter tout le monde, aussi bien homme que femme, Graziella l'avait déjà aperçue dans la salle sans vraiment savoir qui elle était ; probablement une suivante aux vues de sa tenue. Celle-ci s'était avancée en évitant leur regard, ne voulant visiblement pas déranger. Cependant le tête à tête entre elle et Basileo n'en était désormais plus vraiment un.

Mais bientôt une nouvelle personne, une servante, entra sur la terrasse, cherchant visiblement Basileo. Vu son expression de visage, elle comprit qu'il allait prendre congé d'elle, ce qui ne tarda pas. Graziella hocha la tête avec indulgence, un sourire compréhensif aux lèvres. Ce petit air confus et embarrassé lui allait bien et était visiblement sincère. Il y avait donc des chances pour qu'il souhaite réellement la revoir. Bien sûr elle fut déçue que l'entrevue se termine déjà mais il avait l'air d'avoir gardé en mémoire l'adresse de ses appartements et cela lui permettrait de retourner "à la chasse". L'idée la fit sourire et elle se redressa, refermant son éventail.

Elle salua brièvement la jeune femme restée dans son coin et fit un pas vers la salle mais quelque chose la retint dans son élan. Sa robe s'était coincée dans la rambarde et la pierre avait légèrement décousu un petit pan de dentelles. Graziella soupira. L'accros ne se voyait pratiquement pas dans toute la profusion d'étoffe mais la courtisane était très méticuleuse sur ses tenues et voulaient toujours qu'elles soient absolument parfaites. Il était donc hors de question qu'elle retourne dans la salle avec une robe dans cet état. Il ne lui restait donc plus qu'une chose à faire : se la faire recoudre sur le champ par les servantes du palais. Graziella attrapa un pan de sa robe et enjamba la petite marche menant à la salle de bal qu'elle traversa avant de sortir dans les couloirs.


[Les communs]
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Matteo Salvanti
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleVen 14 Juil - 23:56

[Estrade des Musiciens]

Matteo était animé d’une détermination inflexible lorsqu’il était descendu de l’estrade des musiciens, bien décidé à ne pas laisser s’envoler la signora Rivieri comme il l’avait fait avec la délicieuse cantatrice. Mais, plus avançait-il à travers la salle de bal, plus les occasions semblaient se présenter à lui. Comment résister au charme de cette demoiselle au regard charbonneux? Ou comment ne pas répondre à l’invite de ce merveilleux décolleté plongeant qui découvrait une gorge d’une exquise pâleur, n’attendant seulement qu’on y dépose des baisers? Ainsi, malgré toute la bonne volonté du monde, le garçon atteignit la terrasse trop tard, pour une nouvelle fois, sa belle s’étant volatilisée. Il se retrouva donc avec promesses sur les bras, mais rien de véritablement consistant à se mettre sous la dent pour le moment.

« Qui trop embrasse mal étreint, » lui répétaient les moralistes et les consciencieux, tous ceux qui croyaient avoir des comptes à rendre à Dieu. « La constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cours, » leur répliquait alors le séducteur, en citant le Dom Juan de Molière. Ces Français savaient certainement raisonner… D’ailleurs, le chat était déjà retombé sur ses pattes, le blond s’était déjà trouvé un nouvel objet de désir en la cousine du Prince, à qui il avait déjà été introduit plus tôt dans la soirée.

La voie était libre, aucun inconnu vaguement menaçant à l’horizon, le moment était idéal pour aborder la jeune femme. Sans plus attendre, Matteo s’avança vers Romana, son bouquet de fleurs à la main. S’éclaircissant poliment la gorge pour lui annoncer sa présence, il le lui tendit tout en s’inclinant courtoisement devant elle :

« Madame, toutes mes excuses d’avoir interrompu notre conversation aussi cavalièrement. Voici un humble présent qui, je l’espère, saura faire pardonner ma faute. »

Imitant son interlocutrice, il s’appuya contre la rambarde magnifiquement travaillée.

« On ne pouvait cependant pas me tenir éloigné longtemps d’une femme de votre grâce et votre beauté, » ajouta-t-il avec un sourire étincelant.

Tout irait bien... sauf si Romana remarquait que son bouquet provenait directement de la décoration de la salle de bal, dans lequel cas, la situation pourrait devenir plus délicate. Les fleurs avaient toujours plus de charme lorsqu'on les imaginait cueillies amoureusement à même un pré verdoyant dans une campagne bucolique. Elles perdaient beaucoup de leur signification lorsqu'on les savait subtilisées à même un vase dans un palais tout sauf champêtre...
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Romana L
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleVen 28 Juil - 22:24

C'est avec soulagement que Romana vit s'éloigner ses voisins - séparément, c'était curieux. La terrasse se trouvait dès lors déserte, et la jeune femme pensait pouvoir souffler un peu en profitant de la fraîcheur de la nuit. Mais son isolement volontaire fut bientôt rompu par un nouvel arrivant, qu'elle n'avait absolument pas vu s'avancer... mais dont l'arrivée lui fut annoncée par un raclement de gorge des plus discrets. Surprise, elle se retourna, et se trouva face à un visage connu...

Le mufle était de retour.


"Vos entrées sont aussi inattendues que vos départs, monsieur Salvanti..."

Elle en avait fait la remarque sur un ton très doux, mais pas sur celui de la plaisanterie. La Dame d'Honneur de la Ca Adorasti ne plaisantait pas sur les bonnes manières. Pourtant bien décidée à rester d'une froide politesse avec le jeune homme dont les flatteries creuses ne la touchaient pas, Romana sentit fondre sa défiance devant le bouquet de fleurs que Matteo lui brandissait sous le nez. Forcément, s'il commençait avec des fleurs...

"...mais vous êtes tout excusé, nous mettrons cela sur le compte de la musique enchanteresse..."

Se réprimandant intérieurement pour sa faiblesse de caractère, la Dame d'Honneur s'accouda elle aussi à la rembarde. Elle n'avait pas deviné la provenance du bouquet de fleurs qu'elle tenait à la main, peu aidée par l'obscurité.

"Vous êtes donc allé féliciter les musiciens ? Ils sont exceptionnels, ce soir !"
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Matteo Salvanti
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleSam 29 Juil - 19:01

(désolée pour le post à la presse, mais je veux pouvoir te libérer, te gêne pas pour te casser)


Loin d’être pris de court par la remarque de Romana, Matteo essuya la remontrance avec un sourire, la transformant en compliment. Sa réplique ne se fit pas attendre, sa voix suave alors qu’il se rapprochait imperceptiblement de son interlocutrice :


« Je suis un homme plein de surprises, Madame, cela je puis vous l’assurer. La vie me paraîtrait bien fade et sans saveur si je ne l’agrémentais d’aucun piquant… »

Le blond fut soulagé de constater que la jeune femme ne paraissait pas avoir remarqué que le bouquet faisait partie de la décoration du palais et que, plus encore, la tactique semblait lui avoir fait abaisser sa garde. Les femmes étaient décidément plus simples qu’on ne l’imaginait. Quelques phrases bien placées, des présents réfléchis, la sensation d’être écoutée et admirée, une touche de sentimentalité et le tour était joué… Le jeune bourreau des cœurs ne comprenait pas que certains hommes n’arrivent à mettre en application ces quelques principes de base. D’un autre côté, ce fait lui laissait le champ libre pour réaliser plus de conquêtes. Tant pis pour les perdants, le jeu de la séduction était sans merci et gouverné que par une seule règle : chacun pour soi.

Matteo s’empressa d’acquiescer à l’excuse que lui fournit si galamment Romana :


« Cette soirée était une réussite et tous les honneurs reviennent à la Ca’Adorasti. »

Il s’inclina devant la jeune femme, hommage à la Maison à laquelle elle appartenait. Paraître sympathique à l’ennemi était toujours judicieux. Il se redressa rapidement pour jeter un coup d'oeil curieux en direction de la salle de bal. Le brouhaha avait changé de ton, il était devenu plus agité, plus nerveux. Qu'est-ce qui avait bien pu provoquer ce changement?
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleLun 7 Aoû - 21:46

L'hommage que fit Matteo à la Ca Adorasti était destiné à l'amadouer, cela ne faisait aucun doute. Néanmoins, le compliment alla droit au coeur de Romana, pour qui sa maison passait évidemment en priorité. Attachement familial qui occupait son esprit tout entier depuis toujours. Une sorte de patriotisme à petite échelle qui exigeait ferveur et dévouement. Mais Romana n'en restait pas moins vigilante. Les partisans de la Ca Grazziano étaient nombreux à Venise. Certains se trouvaient certainement dans cette salle même, entraînés dans le sillage d'Ugo di Grazziano. L'ennemi était si près. Mais il ne pouvait en être autrement depuis ce stupide mariage...

La Dame d'Honneur avait elle aussi remarqué le changement d'atmosphère de la salle. Les chuchotements se faisaient de plus en plus intenses, des petits cris de surprise étouffée parvenaient même jusqu'à la terrasse. Romana repéra l'épicentre du mini séisme qui frappait la salle, près de la porte. Les gens s'y pressaient en curieux. Que s'était-il donc passé ? Vaguement inquiète, la Dame d'Honneur tendit l'oreille aux commérages d'une matrone qui rapportait sa moisson de nouvelles à sa fille, restée près de la fenêtre.


"La princesse...un malaise...psss psss...le prince, si galant..."

Il n'en fallut pas plus à Romana.

"Je... Excusez-moi !" souffla-t-elle à l'adresse de Matteo.

La jeune femme fila sans plus attendre, lâchant son bouquet dans sa fuite, dont les fleurs s'éparpillèrent sur les dalles de la terrasse.

[Les appartements de la princesse]
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Matteo Salvanti
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleDim 27 Aoû - 23:01

Demeuré seul sur la terrasse, Matteo avait observé les invités quitter la salle de bal, certains portant un regard amoureux au cavalier à leur bras ; d’autres s’éloignant rapidement, apparemment brouillés avec l’élu de leur cœur. Les commérages allaient bon train, on le voyait d’après l’expression avide des interlocuteurs d’une dame qui se flattait d’avoir « tout vu », qui assurait que la « Princesse était d’une pâleur effrayante », mais que, « fort heureusement, le Prince s’était chargé de son épouse défaillante ».

Les spéculations sur ce qui avait provoqué le malaise de la jeune femme étaient nombreuses. Empoisonnement alimentaire? s’inquiétaient certaines, en songeant à tous ces délicieux petits feuilletés qu’elles avaient engloutis. Ou des miasmes qui flottaient dans l’air de la Sérénissime? Après tout, la Princesse était toujours une étrangère à la ville, il était tout à fait possible qu’elle soit indisposée par le climat du Nord. Ces Napolitains! D’ailleurs, plusieurs l’avaient observée et lui avait trouvé un je-ne-sais-quoi d’inhabituel. Ces Napolitains, vraiment!

On s’échangeait des regards entendus et quelques sourires de connivence, on hochait gravement la tête. Un sourire amusé retroussa les lèvres du jeune homme. La soirée était un franc succès, elle serait le principal sujet de discussion de tous les salons durant les prochains jours, voire la semaine entière si des détails croustillants sur le mystérieux mal de la Princesse Adorasti venait alimenter le moulin à rumeurs.

Que faire à présent? Son regard absent se posa sur les lumières des gondoles, dizaine de petites lucioles flottant au-dessus des eaux noires. Il pourrait les imiter et retourner sagement au Palais… ou encore, retenir l’un des derniers convives pour passer une nuit bien accompagnée. Il secoua la tête. Ces deux options lui paraissaient bien ternes, bien communes pour une journée si haute en couleurs. Ses yeux se portèrent sur les fenêtres éclairées du Palais Adorasti. Il pourrait bien effectuer une petite mission de reconnaissance avant d’aller au lit… Avec l’agitation de la soirée et l’inquiétude qu’avait créée l’évanouissement de la Princesse, les membres de la maisonnée seraient sans doute trop préoccupés pour remarquer un intrus entre leurs murs… S’il était pris, il n’aurait qu’à prétendre être un invité égaré. Seul dans le camp ennemi! On n'aurait pu trouver de situation plus romanesque.

Émoustillé par l’aventure à venir, le blond mit fin à ses réflexions et partit à la découverte des secrets du Palais Adorasti.


[Les Communs]
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Cilio de
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MessageSujet: Re: La Terrasse   La Terrasse PerleMer 13 Sep - 19:15

[Près des Fenêtres donnant sur la Terrasse]

Cilio prit appui sur le rebord du balcon. L’air glacial du dehors pénétra dans ses poumons dans une inspiration salvatrice. Sans doute aurait-il fini étouffé s’il était resté plus longtemps dans la salle du bal. Il savait pourtant, même avant de venir, qu’il supportait mal les foules. Au-delà de la chaleur mêlée de l’odeur de transpiration que dégageait la masse humaine, il s’y sentait mentalement oppressé, comme si chaque regard le repoussait vers un autre regard plus méprisant encore. Bref, enfin, il respirait.

Gaetano lui avait échappé dès qu’il avait commencé à s’enfoncer dans la foule. Cilio avait pourtant un regard affûté, mais les hautes perruques et chapeaux des invités avaient eu raison de lui. Il avait erré quelques temps dans la salle puis, comprenant qu’il ne pourrait supporter plus longtemps l’atmosphère qui y régnait, s’était dirigé vers la terrasse.

La touffe blonde du libertin, à quelques mètres de lui, ne lui avait, elle pas échappé – bien qu’il eût sans doute été mieux pour Cilio qu’elle lui échappât. Par chance, Matteo ne semblait pas l’avoir repéré. Une énième confrontation aux sous-entendus particulièrement gênants de l’homme de main du Prince aurait été de trop pour la soirée déjà bien forte en émotions que venait de passer Cilio.

Une soudaine agitation dans la salle interrompit les pensées du poète. La libération était-elle enfin proche ? Et… Sa récitation ? Non, il semblait que les nobles n’étaient pas prêts à déserter le terrain… Le poète attendit patiemment que la rumeur grandissante parvienne jusqu’à son oreille. « La princesse… un malaise… son mari, quel ange ! », « Au moins tout autant que l’homme blond qui les a suivi… ». Cilio sentit son cœur faire un bond. Un malaise ? Dans cette ambiance étouffante, ce n’était pas étonnant, mais tout de même… Le jeune homme fit son possible pour taire son inquiétude. Le Prince Ugo allait très bien s’occuper de sa sœur, et Maître Barrozi faisait partie des invités, ne l’oublions pas… Il ne servait à rien de s’alarmer. En revanche, l’incident précipita la fin de la soirée et la sortie des invités. Ainsi, il ne réciterait pas son poème…

Cilio ne savait pas s’il devait en être déçu ou soulagé. Il décida simplement de l’accepter et de cesser-pour une fois- de se tourmenter l’esprit pour des bêtises. Au moins, cela lui avait permis de terminer ce poème si cher à son cœur…

Il regarda se vider goutte à goutte l’entonnoir humain avec une sorte d’apaisement. Le calme qui allait suivre le départ des invités serait loin d’être malvenu… Il aurait attendu que la salle soit totalement vide si un serviteur n’avait pas lancé un regard inquisiteur en direction de la terrasse –et plus précisément dans SA direction. Le jeune libertin venait de quitter le balcon et Cilio se résigna à le suivre jusqu’à la sortie, respectant cependant une distance de sécurité d’une dizaine de mètres -minimum.

C’est par la force des choses que le jeune poète remarqua la bifurcation de Matteo non pas vers la sortie, mais vers l’intérieur de la demeure. Etait-ce pour s’enquérir de la santé de la princesse ? Matteo était après tout l’homme de main du Prince… Mais, allez savoir pourquoi, quelque chose disait à Cilio que le blond ne s’inquiétait guère de la santé de la princesse. Il allait, dans ce cas, probablement retrouver le Prince Ugo.

Le jeune poète demeura quelques instants de plus sur le pas de la porte, juste histoire de s’assurer que Matteo se dirigeait bel et bien vers les appartements situés, comme dans toutes les grandes demeures, à l’étage supérieur.

Et, comme de bien entendu, Matteo ne prit en aucun cas les escaliers mais s’engouffra dans un couloir du rez-de-chaussée.

Le jeune blond n’avait décidément aucune pitié : il venait d’insinuer un nouveau cas de conscience dans l’esprit déjà bien perturbé de Cilio. Partir à la suite de Matteo, le rattraper le plus rapidement possible pour éviter le scandale si jamais le jeune homme était découvert ?Ou le laisser avec son inconscience désespérante se débrouiller comme il le pourrait face au courroux des deux Princes ? La seconde option était tentante. Cilio se fit pourtant rattraper par sa trop bonne conscience et décida de sauver coûte que coûte l’honneur de sa maison. Sa sympathie envers Matteao avait beau être limitée, sa loyauté envers le Prince était, elle, la plus forte. Et il ne voulait surtout pas que le Prince Ugo se retrouve en situation embarrassante, obligé de justifier la présence indésirable de son homme de main au sein du personnel de cuisine des Adorasti. Au sein, dans le sens figuré du terme, n’est-ce pas… Quoiqu’avec le blond libertin, rien n’était moins sûr.

Un coup d’œil furtif vers les serviteurs présents lui indiqua qu’on ne prêtait pas assez attention à lui pour remarquer son échappée. En quelques pas, Cilio rejoignit le couloir que Matteo avait franchi quelques secondes auparavant. Sa discrétion lui serait cette fois-ci bien utile.


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