VENISE
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 Les Fauteuils Coté Droit

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Pourpre
Du Bout des Doigts
Pourpre


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MessageSujet: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleJeu 15 Sep - 22:40

...
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Romana L
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleJeu 30 Mar - 17:21

[Couloir desservant les appartements privés]

La dame d'honneur pénétra dans la salle de bal, bruyante de monde. Les gens commençaient enfin à arriver, la fête allait pouvoir débuter ! Les musiciens s'accordaient déjà, et Romana vit que plusieurs personnes avaient déjà pris place sur le fauteuils, suivant leur rang, comme l'exigeait l'étiquette. La première rangée de fauteuils restait vide, Elio et Bianca s'y installerait, ainsi que les personnes les plus importantes.

Romana aperçut alors son cousin et son épouse, qu'accompagnait le frère de la princesse. Mais que faisait-il ici, seul, sans suite ? Une telle arrivée ne devait pas avoir été prévue par Elio, qui aurait sans nul doute aimé avoir été averti. Mais l'apparition impromptue de son frère ravissait visiblement la princesse, transfigurée par le bonheur.

La dame d'honneur prit place sur un fauteuil, et en attendant que les festivités débutent, plongea dans une douce rêverie, bercée par la rumeur de la foule.
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Muzio Barrozi
Médecin
Muzio Barrozi


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleJeu 30 Mar - 20:20

[Embarcadère]

Muzio s'arrêta sur le seuil de la porte, effaré. Cette foule grouillante, un parfait avant-goût de l'Enfer... Il avala sa salive et hésita à rebrousser chemin, mais il fut soudain propulsé dans la salle par un attroupement pressé d'entrer. Il n'avait plus le choix.

Il mit quelques secondes à retrouver son assurance, et son regard tomba sur le Prince Elio. Muzio s'apprêta à aller le saluer comme il se devait -enfin, comme il pensait qu'il se devait-, mais son hôte semblait fort occupé, entouré par deux anges blonds. Les yeux du médecin suivirent, intrigués, ce trio étrange qui agitait les convives. Quelles étaient les relations qui pouvaient les unir ? Ils paraissaient si jeunes... Muzio se promit qu'il se renseignerait; il avait le temps.

En attendant, il s'agissait de s'intégrer quelque part. Il repéra -par un hasard chanceux anecdotique- un groupe dans lequel il y avait des têtes connues: Farieli, Valcarenghi, ... le Padre ? Que venait-il faire dans cette galère ? Un peu perplexe, Muzio décida de ne pas les interrompre, et se dirigea plutôt vers les fauteuils de droite, coin de la salle un peu plus épargné par la présence humaine que le reste, puisque les attroupements s'étaient formés autour du Prince.

Le médecin avisa une jeune femme fort élégante et... seule. L'unique être isolé à l'horizon. Ni une ni deux, Muzio sauta sur l'occasion et s'avança en refusant de se poser plus de questions. Il s'inclina devant la jeune rêveuse:


"Madame, bonsoir. Pardonnez mon intrusion dans votre solitude, mais il serait idiot de s'isoler chacun dans une soirée telle que celle-ci, n'est-ce pas ? Puis-je... ?" demanda-t-il finalement en désignant le siège voisin de celui de la jeune femme.


Dernière édition par le Jeu 30 Mar - 21:56, édité 1 fois
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Romana L
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleJeu 30 Mar - 20:38

Tirée de sa rêverie, Romana se leva et salua le nouvel arrivant d'une révérence parfaite, agrémentée d'un sourire aimable - plus accueillant que la révérence elle-même. Au premier abord, l'homme lui parut sympathique, et d'agréable compagnie. De plus, il contrastait avec bon nombre d'autres invités, expansifs et bruyants, dont les rires emplissaient la salle. Un bon point pour lui, et puis la solitude est toujours plus agréable quand elle est partagée...

"Bonsoir, monsieur. Je vous en prie... Il me semble de toute manière difficile de s'isoler dans une soirée pareille..." dit-elle avec un geste de bras pour désigner la salle grouillante de monde. "Non que votre présence m'importune !" ajouta-telle avec un rire clair - sans lequel ses paroles auraient pu être mal interprétées.

La dame d'honneur se rassit, tout sourire. La perspective de la soirée lui semblait subitement follement réjouissante.
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Muzio Barrozi
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Muzio Barrozi


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleJeu 30 Mar - 22:34

Son instinct l'avait décidément agréablement conduit. L'oeil intelligent, la révérence élégante, le sourire accueillant... La chance lui souriait également. Les lèvres de Muzio s'étirèrent à leur tour face à un tableau si charmant, et il s'assit sans plus de cérémonie aux côtés du-dit tableau charmant.

"Je vous remercie. Je suis Muzio Barrozi; et puisque nous en sommes aux présentations, je me permets d'ores et déjà de vous assurer mes services les plus dévoués..."

Il marqua une légère pause durant laquelle il perçut vaguement qu'il manquait quelque chose à son entrée en matière. Une fraction de seconde plus tard, il se rendit compte qu'il n'avait pas précisé la nature des services, ce qui rendait ses propos quelque peu ambigüs. Un peu confus, il ajouta immédiatement:

"En tant que médecin."

Pitoyable. Décidément il commençait très mal. Prenant le temps de la réflexion -face à un échec, il faut toujours commencer par s'asseoir sur les ruines-, il se laissa un peu aller contre le dossier de son siège et considéra calmement l'agitation bruyante qui les entourait. Il lui faudrait apprendre à connaître, à aimer et à respecter chacun avec sa personnalité et son histoire propres... Porté par cette perspective, il se tourna vers sa voisine, sa première interlocutrice, et eut un sourire:

"Je crois que la société est nécessaire dans la mesure où elle nous fait d'autant plus apprécier la solitude... Mais je vais vous sembler bien marginal. Peut-être serait-il plus correct que je commence par vous demander votre nom ?"
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Dante Lo
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleLun 3 Avr - 16:21

[les fauteuils face à l'estrade]

Dante s’approcha du médecin qui semblait entamer une bien agréable conversation avec Romana. Il fallait bien reconnaître que ces deux là formaient un couple charmant.

Barrozi aurait certainement préféré rester seul auprès de cette délicate créature, mais les places étaient chères et mieux valait qu’il comprenne tout de suite qu’il ne fallait pas compter sur trop d’intimité ce soir.


*Quitte à imposer une présence inopportune à ces deux tourtereaux, autant que ce soit la mienne.*

Lonza s’arrêta à un pas du médecin qui, comme sa compagne d’ailleurs, n’avait pas remarqué sa présence.

«Hum hum ». Il s’éclaircit la voix en affichant un air distrait.
Puis ses talons claquèrent légèrement lorsqu’il se pencha pour gratifier Barrozi de la révérence d’usage.


« Chère Romana. Mon très cher voisin. Le fâcheux que je suis vient déranger cette aimable conversation. J’espère être d’assez agréable compagnie pour gagner votre pardon. »

L’astrologue désigna un siège vacant.
« Puis-je ? »
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Romana L
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleLun 3 Avr - 22:15

La Dame d'Honneur, rompue aux convenances, ne releva pas la petite erreur dans la présentation de Muzio, qui la corrigea de lui-même. Elle trouva la chose très drôle, mais le sourire de ses lèvres ne s'en étira pas plus. La conversation continua, toujours fluide.

"Romana Lacryma Baldini, Dame d'Honneur de la princesse Adorasti. Vous me voyez ravie de cette rencontre, monsieur Barrozi. Je ne manquerai pas de faire appel à vos services, le cas échéant, soyez-en assuré !"

Le plus tard possible, elle l'espérait car lorsqu'on rencontrait un médecin, il s'agissait rarement d'une partie de plaisir. Aussi les évitait-elle le plus souvent, par crainte des saignées et autres procédés du genre. Romana n'osait ouvertement les critiquer, par manque de connaissance, mais elle soupçonnait que ces remèdes étaient souvent pires que le mal qu'ils prétendaient guérir. Elle pensa à Amélia, avec un petit serrement au coeur. Cependant, elle chassa l'image de la jeune fille de son esprit. L'heure n'était pas à la mémoire, mais aux réjouissances, et la Dame d'Honneur reprit la conversation sur un ton vif, espérant que cette mélancolie passagère n'avait pas été remarquée par son interlocuteur.

"Je n'ai jamais eu le plaisir de vous voir à Venise. Vous êtes donc nouveau venu ?"

Mais l'arrivée de Dante Lonza suspendit la réponse à sa question, et Romana salua avec plaisir le nouvel arrivant.

"Je sais votre compagnie des plus agréables, monsieur Lonza. Prenez place..."
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Muzio Barrozi
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleLun 3 Avr - 23:09

La présentation de la jeune femme laissa Muzio perplexe. Dame d'Honneur de la princesse Adorasti ? Une dame si jeune ne pouvait accompagner qu'une princesse sensiblement du même âge, il ne pouvait s'agir que de... l'ange blond ? Des connexions complexes se firent dans l'esprit du médecin, qui se prit à comparer à toute allure les couleurs de cheveux, les allures et les airs de chacun des trois membres de l'étrange trio. La conclusion qu'il en tira accentua sa perplexité. Le ténébreux, mystérieux et sans doute solitaire Prince Elio... marié ? Avec Gabriel version féminine ?

Muzio interrompit de lui-même ses réflexions et détacha son regard du couple disparate pour consacrer toute son attention à sa voisine.


"Je suis en effet à Venise depuis peu... Pour tout vous avouer, Madame, je ne me sens encore Vénitien que de nom."

Il n'eut pas le temps d'étayer sa réponse, que déjà une tierce personne arrivait. Son très cher voisin ? Ah... Que diable était complexe cette société ! Qui pouvait donc être cet homme, fort aimable au demeurant, qui l'accostait en familier ? Monsieur Lonza. Voilà qui n'expliquait rien. Muzio inclina poliment la tête et entreprit de se présenter, même si cela semblait inutile:

"Enchanté, monsieur... Lonza, c'est cela ? Muzio Barrozi. Mais pardonnez-moi, vous semblez plus renseigné à mon sujet que je ne le suis au vôtre... Nous avons ainsi la chance d'être... voisins ?"
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Dante Lo
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleSam 8 Avr - 15:33

Lonza étudia le médecin qui lui parut être un personnage calme et discret.

" Je suis de retour depuis quelques heures seulement à Venise et j’ai déjà eu vent de votre arrivée, mon très cher voisin. C’est vous dire si les nouvelles vont vite dans cette ville. "

Il croisa son regard volontaire ; celui d’un homme intelligent et droit, sûr de sa science. Un cœur pur, sans aucun doute.

" J’habite la demeure qui fait face à la votre et j’espère que vous me ferez bientôt l’honneur de me rendre visite. Je brûle de faire plus ample connaissance avec vous. "

Dante fronça légèrement les sourcils en caressant Romana du regard.

" Mais est-il juste qu’à peine le pied posé à Venise vous ayez déjà découvert le plus beau trésor, le plus charmant mystère de la lagune ? "

L’astrologue adressa un sourire complice à Muzio Barrozi et s’assit sur le siège désigné par Romana.
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Maschera
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleLun 10 Avr - 22:04

[la chambre de Maschera]

Maschera entra dans la salle un peu en retard, elle avait passé bien trop de temps à marchander avec ce négociant en cire d'abeille. Tant pis, elle ne semblait de toute façon pas être seule...

Elle reconnut un trio non loin d'elle. Elle connaissait ces personnes, de nom souvent, mais parfois un peu plus. L'une était la dame d'honneur de la princesse Adorasti, les deux autres, elle perçut leur nom en écoutant la conversation... Lonza et Muzio Barrozi. Le second était médecin, l'autre, elle en avait vaguement quelques souvenirs qu'elle ne parvenait à rassembler.

Elle s'en serait presque voulu de déranger une conversation qui semblait si intéressante, presque. Mais curieusement, ce n'était pas dans les habitudes de la Maschera d'être gênée.

Elle s'avança vers le groupe et fit avec un charmant sourire -comédie, ou réalité ?- :


"Madame, messieurs, je me permets d'interrompre votre charmante discussion, mais il ne me semble pas vous connaître, monsieur (s'adressant à Muzio) et j'ai toujours grand honneur de connaître de nouveaux visages..."

Elle adressa un léger signe de tête, toujours souriante, à Lonza et à la Dame d'Honneur. Cette soirée aurait au moins un but sympathique, du moins la Maschera espérait ne pas trop s'y ennuyer, et si possible glaner quelques renseignements utiles !
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Romana L
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleMar 11 Avr - 22:34

Le sieur Lonza était un homme délicieux, voilà qui se précisait. Ses paroles étaient, certes, légèrement exagérées, mais elles résonnaient agréablement aux oreilles de la Dame d'Honneur, charmée. C'est donc d'un bon oeil qu'elle vit l'homme prendre place parmi eux, quoiqu'une conversation en tête-à-tête avec le médecin qui l'avait abordé ne lui eut pas déplu. Justement, Muzio venait de lui apprendre qu'il n'était pas vénitien, ce qu'elle avait aisément deviné. Elle ressentit une bouffée de sympathie à son égard. Elle-même, bien qu'elle soit à Venise depuis quelques mois déjà, ne parvenait à s'approprier complètement l'identité vénitienne. Venise lui plaisait mais Rome lui manquait toujours, quoi qu'elle fasse.

Tandis que les deux hommes discutaient de leur voisinage - fasse le ciel qu'ils ne s'embarquent pas dans une conversation sur la difficulté de chauffer les maisons à Venise l'hiver...- Romana vit Maschera s'approcher et intervenir. Cette seconde intervention dans la conversation plut nettement moins à la jeune femme que celle de Dante, pour la simple et bonne raison qu'elle n'appréciait que moyennement la dame de compagnie de la marquise. Encore qu'elle paraissait cette fois-ci arriver avec les meilleures intentions du monde. Par politesse, Romana lui rendit son sourire et lui adressa quelques paroles aimables. Elle ne jouait pas l'hypocrite. Elle jouait son rôle. De toute manière, elle n'aimait pas se montrer désagréable ou se facher avec quiconque. Et puis elle ne laisserait rien ni personnne entamer sa bonne humeur.


"Maschera, je vous présente Maître Barrozi. Vous devriez certainement vous entendre, monsieur est médecin. Vous pourrez échanger quelques recettes de décoctions..."

Son ton était celui de la plaisanterie, et devait être interprété comme tel. Cependant on pouvait y déceler une légère ironie.

Elle se tourna vers le médecin, avec un sourire charmant, comme pour effacer la légère acidité de ses précédentes paroles.

"Et d'où venez-vous donc, monsieur, si ce n'est pas indiscret ?"
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Muzio Barrozi
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Muzio Barrozi


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleMer 12 Avr - 0:06

Tout allait trop vite... Beaucoup trop vite.

Muzio se redressa sur son siège, cherchant à crever la surface des hommes pour inspirer enfin profondément... Etouffant. Le médecin se reprit à la force de sa volonté. Le regard dont Lonza couvrait la jeune dame de compagnie lui parut gourmand. Absolument néophyte en matière de flatterie, il improvisa sagement en adressant un sourire à ses voisins.


"Ah monsieur, on creuse trop souvent, à tort, pour trouver un trésor, mais les mystères les plus beaux se cachent dans la lumière..."

Car, à vrai dire, Romana Lacryma Baldini lui évoquait plutôt une lueur dans la nuit qu'une ombre dans le jour... Mais après tout il se perdait dans un domaine qui n'était pas - qui n'était plus ? - le sien.

La tâche se compliquait encore. Silhouette élancée, élégante, sûre... De la Maison, assurément. Pourquoi diable fallait-il que les petits groupes ne résistassent pas ? Pourquoi une telle femme se dirigeait-elle vers le calme trio ? Sourire désarmant. Muzio scruta un instant les nébuleuses habitant les yeux de la nouvelle venue, puis opta pour un signe de tête poli. La présentation que Romana fit de lui le refroidit nettement. L'ironie perçait trop, Muzio fronça imperceptiblement les sourcils.


"Vous me voyez enchanté de cette rencontre, madame. Mais vous serez peut-être déçue, je n'ai aucune recette extraordinaire à vous confier, je ne compte pas réellement sur l'alchimie pour soigner mes patients..."

Il appuya ses paroles d'un sourire en direction de Romana, sourire pourtant sévère et dénué de chaleur. Il détestait par-dessus tout la dérision. Constatant que la dite Maschera restait debout, il eut un geste de la main pour l'inviter à s'asseoir parmi eux.

"Je viens... oh je viens du nord de l'Italie, enfin un peu plus au sud que Venise, à l'ouest, vous ne devez pas connaître..."

Ses mots étaient sortis bousculés, spontanés, distants. En effet, sur un signe du Prince Elio, la musique s'était élevée. Légère, fraîche, un parfait morceau d'ouverture. Inconsciemment Muzio s'était fermé à ses voisins et toute son attention se portait aux musiciens. Il suivit le mouvement des archets, volatiles... Les voix s'étaient tues un instant, pour pérorer de plus belle dès les premièrs notes passées. Séparé de la mélodie par des masses de voix indifférentes, le médecin se détourna brusquement de la musique et son regard tomba sur la femme-serpent. Oui cela lui était venu comme ça. Elle serait la femme-serpent, cette femme-masque qui semblait pouvoir muer à tout moment.

"Pardonnez mon impolitesse... Je ne connais même pas votre nom ?" ajouta-t-il en dissimulant la lassitude qui l'envahissait en prononçant ce genre de banalités...

(le tour de post pour ce sujet est : Muzio, Dante, Maschera, Romana)
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Louisa d
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleMer 12 Avr - 20:26

[Suite de la Marquise Louisa Del Santangelo]

Une ombre s'avança, grande et souple, sous les regards hasardeux de quelques personnages. La Dame Del Santangelo pensait trouver sa Dame de Compagnie seule, et eut du mal à cacher un quelconque embarras devant tant de personnes. Louisa était une femme de l'ombre, et être ainsi exposée à la lumière était pour elle un supplice dont elle mettait généralement quelques jours à se remettre.
Pour ne pas paraître trop originale, elle salua. c'était bien la moindre des politesses, et manquer de convenance lui aurait été insupportable.
Personne ne connaissait vraiment la marquise. Elle passait juste par hasard dans un couloir, ou traversait un salon d'un pas rapide quand l'envie lui prenait. Ce soir, elle ne pourrait se dérober.


"Bonsoir."

Sa voix était ferme, claire, et calme.
Son regard glissa d'un personnage à l'autre. Elle en avait bien croisé certains au hasard, comme Dante ou encore Romana, mais ne se surprit pas de voir en la personne du docteur un illustre inconnu. Chaque jour, elle remarquait un nouveau visage, un nouveau regard, une nouvelle personnalité... Qui était, la plupart du temps, à Venise depuis longtemps. Manque d'attention ou désinterêt de la société ?
En remarquant Maschera, les lèvres de Louisa s'étirèrent en un gracieux sourire.
La musique était belle, les violons magnifiques, bien que la lumière soit trop forte... Il lui était donc impossible de rester. L'invitation avait été donnée par sa Dame de Compagnie. Si cette dernière avait quelque chose d'important à faire dans la salle de bal, la marquise ne la gênerait certainement pas... La Dame n'était que de passage, et disparut bientôt.


[jardins]
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Maschera
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleJeu 13 Avr - 1:51

Maschera se retint à grand-peine, oui, à grand-peine, de ne pas fusiller Romana du regard. On lui faisait mauvaise réputation, tant pis, elle savait corriger cela, d'un simple sourire.

Le médecin allait la prendre pour une folle, ce n'était pas le rôle qu'elle voulait ce soir. Enfin, comprendraient-ils un jour que c'était elle qui était maîtresse de son jeu ? Elle fit avec son plus beau sourire à Muzio :


"Je me nomme Maschera dell'Alba, dame de compagnie de madame la marquise del Santangelo..."

D'ailleurs, sa bien-aimée marquise approchait. Toujours belle, élégante et pourtant mystérieuse. Un simple salut, elle ne s'encombrait comme d'habitude pas de convenances pompeuses.

Le sourire de la marquise fut pour Maschera aussi significatif que n'importe quelle phrase, la Dame ne resterait pas. Elle-même non plus, dans ce cas.


"Bonsoir, Madame..."

Fit-elle à "sa" marquise, avant de se retourner vers Romana, Dante et Barrozi :

"Ce fut un plaisir que d'échanger quelques paroles avec vous, je dois maintenant vous laisser... bonsoir..."

Elle salua avec un petit sourire des plus aimables, ayant cependant des pensées assassines envers Romana, assassines et même pire.

*Tu me le paieras, garce, répandre ainsi des rumeurs sur moi... tu me le paieras...*

[les jardins]
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Romana L
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleJeu 13 Avr - 21:22

Romana adressa un sourire à Muzio, dont le compliment, quoiqu'énoncé avec moins de naturel que Dante, était fort aimable, et plus subtil aussi...

"...je n'ai aucune recette extraordinaire à vous confier, je ne compte pas réellement sur l'alchimie pour soigner mes patients..."

La Dame d'Honneur réagit aussitôt.

"Qui parle d'alchimie, monsieur ? Vous ne semblez pas être un charlatan comme on en trouve si souvent dans votre profession. dit-elle, avec franchise. Vous ne prescrivez donc pas de potions et d'onguents à vos patients ?"

Barrozi n'avait pas répondu très précisément à sa question sur sa ville d'origine, prédisant son ignorance. Et de fait, elle aurait été bien en peine de citer une ville, avec une indication aussi vague que "au sud de Venise, à l'ouest" ! Elle le tenta cependant :

"Vérone ? Brescia ? Parme ? Milan ?..."

Elle eut un rire cristallin.

"Ce ne peut être une grosse ville, si je ne la connais pas. Je n'ai pas beaucoup voyagé, malheureusement. Et le "sud-ouest" de Venise est bien vaste ! Je ne sais pas..."

Elle haussa les épaules en souriant, comme pour s'avouer vaincue. Il n'y avait pourtant eu aucun défi.

La marquise, silencieuse et vêtue de noir, glissa près de leur petit groupe, comme une couleuvre. La comparaison n'était guère heureuse pour Louisa, mais sa façon de se déplacer, de glisser silencieusement sur le parquet, faisait cette impression à Romana. La jeune femme répondit à son salut, et vit Maschera s'éloigner pour suivre sa dame. Le regard assassin que cette dernière lui jeta en partant la fit frissonner. D'autant qu'il était allié à un sourire aimable. Maschera cachait bien son jeu, et c'était d'autant plus dangereux. Cette femme était effrayante, et Dieu sait qu'elle ne devait pas être emplie de bonnes pensées à son égard... Les paroles de la Dame d'Honneur ne lui avait visiblement pas du tout plu. Elle devrait s'attendre à des représailles. Mais la musique qui venait de commencer éloigna ses sombres pensées.
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Matteo Salvanti
Homme de Main - Ca'Grazziano
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleSam 15 Avr - 0:38

[Près de la Porte]

Effectuer un déplacement de la porte de la salle de bal jusqu’aux fauteuils du côté droit était beaucoup plus long qu’on pouvait d’abord se l’imaginer, surtout lorsqu’on prenait la peine de s’incliner devant chaque convive, échanger des salutations polies, distribuer des compliments sur les tenues, commenter la décoration du Palais… Grâce à cet exercice, déjà trois jeunes femmes étaient tombées dans l’œil du séducteur, qui n’en était qu’au début de la soirée. Arrivé à la hauteur de Maître Barrozi, Matteo vit passer devant lui deux femmes, aussi belles qu’énigmatiques. Il se promit d’aller respirer un peu d’air frais dans les jardins, dans le but tout à fait désintéressé de les rencontrer.

« Maître Barrozi! Quel plaisir que de vous retrouvez ici! Je me suis tant langui de vous! » s’exclama le blond en se campant devant le médecin.

Exécutant une profonde révérence, il se redressa ensuite pour dévisager l'homme et sa délicieuse compagne d'un air entendu.


« Oh, mais je remarque que vous n'avez sûrement point eu le loisir d'en faire de même. »

Un dernier gloussement amusé, puis la tornade blonde se détournait de son interlocuteur pour porter son attention aux autres invités.

« Matteo Salvanti, pour vous servir, Madame, Monsieur, » s'introduisit-il avec son sourire le plus rayonnant, se courbant à nouveau devant chacun des convives.
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Muzio Barrozi
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Muzio Barrozi


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleSam 15 Avr - 14:21

Un peu éberlué pour tout avouer, Muzio observa la marquise passer en coup de vent, quoique l'expression "en un souffle" eût été plus adaptée. Il grava dans sa mémoire les noms des deux femmes qui disparurent bientôt, glissant hors de la pièce en un même geste… Il fallait absolument qu'il retienne tous les noms de ceux qu'il rencontrerait ce soir. Le minimum, que ce soit pour les reconnaître tout simplement, mais aussi parce qu'il serait leur médecin à chacun, et qu'en cette position l'anonymat n'était pas envisageable. Peut-être suivrait-il cet homme ventripotent, là, jusqu'à son cercueil, et peut-être assisterait-il l'accouchement de cette toute jeune fille qui rougissait à la moindre parole que son interlocuteur lui adressait… Oui il ne pourrait s'agir d'étrangers pour lui. Déterminé à ne pas se laisser surpasser par la tâche, il passa une main distraite dans ses cheveux et respira mieux. D'ailleurs, la disparition de la femme-serpent l'avait détendu, et ce fut donc avec un sourire parfaitement aimable qu'il répondit à Romana:

"Oh non, au risque de vous apparaître parfaitement rustre, je viens d'un village tout à fait inconnu à plus de quelques lieues de l'église… Près d'Imperia, non loin de la frontière française et de la mer."

Il pouvait difficilement être plus précis, et puis de toute façon discuter géographie… Autant évacuer la question qui n'avait guère d'intérêt. Face à une aussi charmante jeune femme que Romana, il faudrait quand même bien qu'il se décide à attaquer quelque sujet plus passionnant. Il était plein de bonne volonté, mais un peu pataud comme ces hommes qui ne croient plus en leur infaillibilité, et dont le regard oscille sans cesse entre force et déséquilibre…

Il aurait bien lancé la conversation sur son prédécesseur et ses méthodes – c'était la solution de facilité-, mais ce n'était guère mieux dans le domaine du passionnant. Heureusement, les notes qui s'échappaient des violons jusqu'à eux comblaient parfaitement le vide. Il allait tout de même faire un petit commentaire globalement banal, lorsque une voix connue, enfantine, vive, annonça le blondinet qui vint soudain se planter devant le médecin. Salvanti, égal à lui-même.

Muzio ne sut trop si son apparition l'amusait ou l'agaçait, mais il ne pouvait s'avouer réellement fâché.


"Monsieur Salvanti, quelle surprise ! Vous vous êtes langui de moi, vraiment ?" remarqua-t-il avec une pointe d'ironie.

Si ses souvenirs étaient justes, la dernière fois qu'il l'avait vu le sauveur des libertins s'échappait en compagnie d'une charmante créature… et leurs intentions n'étaient guère mystérieuses. L'avait-il déjà abandonnée pour chasser sa nouvelle proie ? Quelle serait-elle, cette fois-ci ? Il remarqua du coin de l'œil le regard gourmand de Matteo en direction de Romana, et releva imperceptiblement le menton. D'autant plus si le blondinet envisageait de les "servir"...


"J'ai le plaisir de vous présenter Madame Lacryma Baldini, ainsi que Monsieur Lonza. Je ne doute pas que vous vous entendrez à merveille..." ajouta-t-il avec une hypocrisie qu'il ne se connaissait pas.

(le tour de post pour ce sujet est : Muzio, Dante, Romana, Matteo)
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Dante Lo
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleSam 22 Avr - 15:09

Lonza observait avec intérêt et discrétion la valse des invités, saluant poliment le passage des deux magnifiques jeunes femmes.

Les rivalités féminines l'avaient toujours passionné et le jeu subtil et cruel des joutes du beau sexe valait tous les spectacles du monde.

Derrière sa douceur et son calme apparant, Romana s'avérait d'une efficacité redoutable. Dante se demandait si elle avait volontairement évincé la dame de compagnie de la marquise Del Santangelo ou s'il s'agissait d'un simple malentendu.

Mais une chose était sûre : innocente maladresse ou botte assassine, ce qu'il avait surpris dans le regard de la belle Maschera ne lui laissait aucun doute. Elle était touchée et la blessure était sale et vicieuse. La contre-attaque ne se ferait certainement pas attendre longtemps.

Présenté au nouvel arrivant, l'astrologue se leva pour le saluer. Le jeune homme fluet aux traits fins lui parut élégant et courtois.


"Enchanté Monsieur Salvanti".

Il se rassit pour profiter de la musique tout en écoutant les conversations d'une oreille apparemment distrète.
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Romana L
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleSam 22 Avr - 21:41

Une connaissance du médecin vint s'ajouter à leur petit groupe. Il était écrit que leur trio ne le resterait pas plus de quelques instants... Mais le jeune homme blond semblait somme toute sympathique, et si Barrozi le connaissait, certainement d'agréable compagnie. Cela, elle pouvait d'ailleurs en juger par elle-même. Ses manières exubérantes dénotaient heureusement avec celles des autres convives.

"Enchantée..."

Mais Romana se désinteressa instantanément de lui dès qu'elle perçut les premières notes du clavecin. Une sonate de Scarlatti exécutée de main de maître. La jeune femme chercha des yeux le musicien, impatientée par les innombrables têtes qui lui bouchaient la vue. Elle l'aperçut enfin, l'espace d'un court instant, avant qu'une coquette ne lui cache avec sa coiffure imposante. C'était une musicienne, voilà tout ce qu'elle avait pu voir. A quoi servait d'être au premier rang si les gens se pressaient devant soi ?! Romana cessa de se tordre le cou, préférant savourer la musique. Elle se promit cependant de rencontrer la claveciniste, ne serait-ce que pour la féliciter. Elle sentait ses doigts parcourus de frémissements, impatients de jouer.

Mais la musique cessa, le morceau s'achevait. Romana sortit de la torpeur dans laquelle l'avait jetée la mélodie et rendit toute son attention à ses voisins.


"Le prince nous a gâtés, ce soir. Les musiciens ont vraiment du talent..."
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Matteo Salvanti
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleDim 23 Avr - 22:10

Le propre de Matteo était de se sentir le bienvenu quelle que soient les circonstances. Il n’hésitait pas s’inviter à n’importe quelle réception ou s’immiscer dans toutes les discussions, persuadé que tous souhaitaient bénéficier de sa conversation ou qu’une soirée ne pouvait être réussie sans sa présence enjouée. Il ne douta donc pas un instant que Maître Barrozi l’accueillait à bras ouverts et qu’il se réjouissait de son arrivée, tout comme Madame Lacryma Baldini et Monsieur Lonza à qui on venait de l’introduire.

« Mais bien sûr que si, Maître Barrozi! Une vie entière passée à vos côtés ne suffirait point à contenter l’insatiable que je suis! » affirma vivement le garçon, en réponse à la remarque sarcastique du médecin.

Il tiendrait certainement le même discours à la signora Rivieri lorsqu’il la reverrait, mais ce n’était qu’un détail sans importance. De même que Matteo était nécessaire pour couronner une fête de succès, une flatterie n’était jamais de trop, peu importe à qui elle s’adressait. Accordant un nouveau sourire à Madame Lacryma Baldini, il susurra de son ton le plus caressant :


« Je n’en doute pas moi non plus. Comment ne pas s’entendre à merveille avec une dame d’une telle qualité? »

Il n’avait pas manqué de remarquer que la jeune femme portait le nom du Prince, ce qui la rendait d’autant plus intéressante. Ce Monsieur Lonza l’intriguait également, il dégageait une aura de mystère des plus émoustillants. Il s’apprêtait à s’informer sur ses interlocuteurs lorsque, sur scène, le claveciniste attaqua les premières mesures d’une pièce qu’il crut reconnaître d’être de Scarlatti. Sautillant sur place afin de pallier à sa petite taille, le jeune homme put constater que le claveciniste étant en fait une claveciniste, et d’un talent certain de par son interprétation. Les artistes étaient des individus fascinants. Certains d’entre eux étaient entièrement absorbés par leur œuvre, leur instrument, leur composition, leur toile, imperméables aux aléas de leur quotidien. D’autres, plus prosaïques, parfois moins géniaux, se vendaient corps et âme à des mécènes en mal de nouveauté. Dans les deux cas, ils étaient un atout à n’importe quelle Maison. Rien de mieux que de posséder un peintre ou un musicien à sa position, ne serait-ce que pour le bien-paraître de la chose…

« Le Prince a assurément des goûts sûrs en une foule de domaines, acquiesça le blond, une fois que les dernières notes de la sonate se fussent éteintes dans le brouhaha de la pièce. Connaissez-vous la musicienne? Étant nouveau à cette ville, son nom m’est malheureusement inconnu, » expliqua-t-il, espérant du coup en apprendre plus sur les autres convives.
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Muzio Barrozi
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleLun 24 Avr - 13:31

L'exagération dans toute sa splendeur... Matteo Salvanti semblait vivre par portion de quelques secondes, renaissant sans cesse et adaptant espace et temps à ses envies. L'objet de son enthousiasme incessant pouvait changer à chaque minute, ses paroles pouvaient atteindre ou survoler leur cible, Matteo de toute évidence resterait égal à lui-même, léger blondinet charmeur et exubérant tel qu'il était à cet instant. Assoiffé de vie.

Autant l'hypocrisie et la flatterie vile l'irritaient au plus haut point, autant les fanfaronnades de Salvanti l'amusaient plutôt. Muzio lui accorda un regard enjoué quoique ne promettant rien au seigneur des libertins.


« Diantre ! On n'a jamais assez d'une vie, n'est-ce pas ? »

S'ensuivit une sonate jouée par une main de maître -enfin, sans doute deux-, qui d'ailleurs interrompit les conversations le temps que résonnèrent les notes sèches du clavecin. Contrairement à la plupart des convives, Muzio se refusa à mettre un visage sur l'interprétation offerte, préférant de loin se glisser dans la musique elle-même, telle que l'avait écrite son compositeur. Sans réduire l'artiste à un intermédiaire transparent, le médecin répugnait néanmoins à laisser son écoute se voiler par la présence humaine de l'interprète, dont la vision influait inexorablement sur le ressenti. Lorsque les dernières notes se turent, alors Muzio leva le nez et considéra la claveciniste un instant, afin de pouvoir la reconnaître s'il la croisait plus tard.

« Je ne peux vous renseigner, Ma... lheureusement. »

Diable, il avait failli l'appeler Matteo ! Il ressemblait tellement à un enfant aussi, avec sa façon toute personnelle de vivre au-dessus de la réalité...

Muzio se tourna vers Romana et Dante. Eux les renseigneraient peut-être ?
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleSam 29 Avr - 12:30

Dante balaya la salle de bal du regard en s’attardant sur les visages qu’il pouvait reconnaître. Il serait bientôt temps de se remettre au travail et il était important de se tenir au courant des intrigues et des nouvelles alliances vénitiennes.

L’astrologue fut surpris de constater que le Prince Elio avait abandonné sa compagne pour une magnifique jeune femme.

Il mit quelques instants à la reconnaître. La Rivieri. Une courtisane...

S’afficher de la sorte avec cette beauté scandaleuse, en présence de la famille de sa jeune épouse, était une délicieuse provocation. Voila qui allait certainement épicer cette soirée et attiser les commentaires.

Le médecin tira Dante de sa réflexion en l’interrogeant sur une des musiciennes.


"Très cher ami, je n’ai pas l’honneur de connaître cette virtuose mais je ne suis certainement pas le plus mélomane d’entre nous."

Il concentra son attention quelques instants sur la claveciniste.

"Il est vrai qu’elle est pleine de charme et son talent ravit mon oreille profane."

Il posa un regard discret sur Romana dont il pouvait sentir le parfum délicat. Il songea aux heures difficiles qui s’annonçaient pour la dame de compagnie qu’elle était. Il était encore un peu tôt pour lui proposer son aide…
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Romana L
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleDim 7 Mai - 19:34

"Je n'en sais pas plus que vous, malheureusement. " répondit simplement Romana.

La jeune femme s'éventait distraitement avec son éventail, tout en promenant un oeil songeur sur l'assemblée. Son regard s'accorcha à une somptueuse chevelure rousse qui ne lui était pas inconnue. Graziella Rivieri. La dame était connue, et sa réputation était évidemment parvenue aux oreilles de la Dame d'Honneur. Elle l'avait déjà croisée, à quelque réception sans doute. Mais que faisait une courtisane au divertissement musical du Prince Elio Lacryma Adorasti ? Excellente question, à laquelle le prince lui-même était le plus à même de répondre. Pourquoi donc l'avait-il invitée ? Son cousin devait avoir ses raisons, et Romana se garda bien de s'interroger plus avant. Elle chercha cependant Bianca du regard. La jeune femme avait disparu de son champ de vision. Mais avec cette foule, rien de plus normal...

"Vous êtes donc depuis peu à Venise, monsieur Salvanti ? Que pensez-vous de la Sérénissime ?" demanda-t-elle, en accordant toute son attention à ses interlocuteurs.
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleMar 9 Mai - 1:41

Matteo ne manqua pas de noter le regard que lui accorda ce cher Maître Barrozi. Ah, le charme du charmant blondinet opérait déjà auprès de l’éminent homme de sciences! C’était prévisible, bien entendu, tous finissaient par succomber à l’Apôtre des Plaisirs, mais chaque nouvelle conquête emplissait le jeune homme de la joie enfantine de l’enfant qui viendrait d’acquérir un jouet tout neuf. Un sourire coquin retroussa ses lèvres gourmandes. Qui sait si cette soirée ne se terminerait pas en la compagnie du médecin…

L’astrologue, de son côté, semblait toujours insensible à sa jovialité débordante. Le garçon suivit le regard de son aîné pour apercevoir, aux côtés du Prince Elio, la sublime signora Rivieri avec qui il avait eu le vif plaisir de faire connaissance au Caffé Florian. Son regard brilla d’une lueur familière à la vue de la courtisane. Il lui faudrait absolument la retrouver au cours de la soirée. Les adieux de la jeune femme lui avaient paru lourds de sous-entendus et il lui tardait de confirmer cette impression. Il serait également un devoir de présenter ses hommages au Prince, tout comme le restant des invités. Ce dernier semblait déjà assez bien entouré par… Monsieur degli Albizzi? Qui plus est, Monsieur degli Albizzi le coude ainsi que la tête appuyés sur la princière épaule? La vision de l’affriolante poitrine de la signora Rivieri était-elle trop forte à supporter pour le pauvre homme? Ou bien ressentait-il le besoin de se reposer un instant contre l’épaule sans doute d’un grand confort du Prince Adorasti? Jouait-il à cache-cache avec un autre convive?

Plongé dans cette mer de conjectures plus plausibles les unes que les autres, Matteo fut détourné de l’analyse du comportement de Monsieur degli Albizzi par une voix qui s’éleva au-dessus du bourdonnement incessant des conversations et au-delà de tout ce qu’il avait pu entendre auparavant. Bien entendu, l’homme de main avait pu assister à une multitude de concerts. Castrats et cantatrices avaient défilé devant lui, certains d’un talent extraordinaire, d’autres simplement agréables à l’oreille. Cependant, si plusieurs l’avaient enchanté ou bouleversé, aucun d’entre eux ne l’avaient transporté à ce point. Cette fois-ci, il ne chercha pas à voir le visage de la créature divine – car sa nature ne pouvait être autre! – souhaitant savourer ce moment hors du temps que seul peut apporter la musique. Ce n’est que lorsque la cantate se termina que le blond fit volte-face pour pouvoir poser les yeux sur la cause de son émoi.

* C’est un Ange. *

Il n’y avait pas d’équivoque! Ce visage à l’incomparable finesse, cette complexion parfaite, ces cheveux d’une blondeur surnaturelle, cette grâce d’un autre monde, cette beauté surhumaine : un Ange, descendu des Cieux pour que tous se prosternent devant le génie du Créateur! Sans plus attendre, le garçon s’avança vers la scène, attrapant au passage le bouquet de fleurs d'un vase, posé sur un guéridon.


[Estrade des Musiciens]
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Muzio Barrozi
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Droit   Les Fauteuils Coté Droit PerleMer 10 Mai - 20:33

Toute l'attention de ses compagnons semblait irrésistiblement attirée par les fauteuils à gauche de l'estrade. A son tour, Muzio y promena un oeil interrogateur, vite accroché par l'ensemble disparate que formaient le Prince, un grand pantin désarticulé, Valcarenghi et... Ah, c'était donc cela. Enfin, elle. La très présente jeune femme rousse, la dernière proie en date de l'Apôtre des Plaisirs... Parfaitement à l'aise dans une robe qui déchirait les regards -et sans doute les coeurs-, c'était bien la Rivieri le nombril de la salle à cet instant.

Muzio se retourna vers Matteo afin d'appréhender sa réaction. Serait-il fâché de cette convoitise unanime ? Fier d'avoir conquis le fantasme masculin de la soirée ? Oui, plus sûrement. Mais c'était sans compter la vitalité de Salvanti.

Car, non content d'ignorer superbement la question de Romana, il venait tout simplement d'arracher un bouquet de fleurs à la décoration soignée, et marchait d'un pas résolu vers l'estrade. Nouvelle proie détectée. La Rivieri avait-elle été si décevante ?

Parmi les musiciens, Muzio repéra rapidement la personne cherchée. Une jeune soliste blonde, fine, jolie. Plongé dans ses pensées, le médecin n'avait pas prêté attention à la magnifique voix qui venait d'enchanter la salle. Il connaissait cet air. Vivaldi, interprété un peu plus grave que la normale. Le résultat était tout simplement beau. Pur. Décidément, Matteo faisait fort. Était-il seulement capable de rester en place plus de dix minutes ? Sans doute pas.

Muzio se retourna vers Dante et surtout vers la dame de compagnie de la princesse. Il lui adressa un sourire penaud. Après tout, c'était lui qui avait fait les présentations...


« Madame, je vous prie d'excuser Monsieur Salvanti. Il souffre d'une inconstance chronique... »

Inconstance chronique... On aurait tout vu. Il cligna des yeux comme pour chasser ces pensées et son trait d'humour manqué. Heureusement, ses voisins ne manquaient pas d'éducation. Il tâcha de les rassembler tous deux dans une même fenêtre visuelle, mais ainsi installés dans leurs fauteuils respectifs... Pénible, même en écarquillant les yeux. Il cessa vite l'exercice, quitte à les regarder à tour de rôle. Romana s'éventait. Lui-même sentait ses joues se colorer; il fallait dire qu'une telle foule rassemblée dans une salle, si spacieuse fut-elle, ne pouvait que brasser la chaleur. Il se décolla légèrement de son dossier.

« Il fait chaud ici, n'est-ce pas ? Voudriez-vous prendre un peu d'air frais ? » proposa-t-il d'un ton poli.
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