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 Les Fauteuils Coté Gauche

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Elio Lacryma Adorasti
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Lorenzo Dellaporta
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Lorenzo Dellaporta


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleSam 20 Mai - 16:43

Le regard de cette femme le genait. Pire que cela, il le mettait extremement mal à l'aise. Lorenzo se sentait jugé, apprécié, estimé, touché... Il pensa que ce devait etre ce que ressentaient les chevaux et autres têtes de betail quand on les examinait de près pour voir si ils seraient assez résistants à la tâche ou si leur chair etait assez ferme pour etre mise à abattre.

Pourtant rien de ce qu'il ressentait ne se vit sur son visage, aucune émotion dans ses yeux bleu d'eau rivés sur son prince, attendant un quelconque signe de sa part pour s'approcher. Tous ses sentiments restèrent dissimulés au plus profond de lui, comme par exemple cette envie aussi saugrenue qu'infantile de se retourner vers l'intrigante en lui tirant la langue. Meme cette envie resta enfouie au fond de lui.

Elio était en grande conversation avec ses invités, enfin l'un d'eux puisque son ami Iago semblait sur le point de s'étouffer de manière aussi disgracieuse qu'incongrue. Penché derriere le fauteuil du Prince, il tenait l'epaule de ce dernier en essayant de se cacher, sans grand succes puisque la plupart des personnes voisines avaient tourné leur regard vers lui.

La courtisane finit par s'eloigner, et, enfin, le prince Elio lui fit signe d'approcher. Le majordome s'executa aussitot et s'inclina, parlant à voix basse pour ne pas etre entendu de tous mais assez distinctement pour que le prince l'entende clairement.


"Je venais signaler à Monseigneur qu'un étrange marchand d'étoffes prend un repas à l'office selon la volonté de sa Grâce. Mis à part ceci tout est en ordre selon vos désirs"

Ceci dit, Lorenzo se releva, attendant la réponse du prince et jetant des regards vers Iago.


Dernière édition par le Sam 20 Mai - 22:42, édité 1 fois
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Iago degli Albizzi
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Iago degli Albizzi


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleSam 20 Mai - 19:03

Basileo dans ses tentatives d'analyse de la crise Albizzienne n'était pas si loin de la vérité. Car quelque part entre le petit signe d'Elio, le commentaire de Graziella et l'air profondément choqué des spectateurs alentour, la toux de Iago s'était transformé en éclat de rire.

Décidément, il n'y avait que l'être humain pour créer des situations aussi absurde que celle-ci...
Aucune des paroles échangées ne voulait dire ce qu'elles disaient. C'était très fort cela tout de même. Monsieur Valcarenghi traduisait en compliments les paroles souvent aigres de femmes de l'assemblée sur la Rivieri. Mademoiselle Rivieri, elle, se lançait dans des sous-entendus fort peu bienséants et ironiques, avec un certain talent, il fallait l'avouer, et séduisait sans vergogne Monsieur Valcarenghi.
Quant à Elio...

Elio faisait toujours l'admiration de Iago. Comment réussissait-il à garder un visage aussi calme, impérial, élégant, souriant, tout en émaillant sa conversation de phrases à double sens, que lui seul était capable de comprendre, certes, mais qui avaient failli le replonger dans les affres de l'étouffement ?

Iago, qui avait enfin retrouvé son calme, se laissa tomber dans un fauteuil derrière lui. Il aurait été lui-même parfaitement incapable d'agir comme Elio. Finalement, s'il s'étouffait en tentant de se cacher derrière son ami, c'était moins pour se cacher des autres (sa réaction était bien trop excessive pour être efficace, et vraiment, il se fichait complètement de ce que la digne femme derrière lui était en train de murmurer à son voisin en le montrant de la tête) que parce qu'il était incapable de cacher le fait qu'il était gêné.

Elio, lui, savait être impassible. Et le plus incroyable était le fait qu'il soit capable de faire ça avec honnêteté... C'était le Paradoxe d'Elio Adorasti. Un masque honnête. Paradoxe admirable que Iago n'était pas sûr de comprendre complètement, et qu'il ne comprendrait pas plus ce soir, avec tout ce monde, ces phrases sans sens, les éventails frisottés et les chapeaux emplumés.

Iago se contenta donc, son souffle repris, de regarder la Rivieri partir, de jeter un coup d'œil à Basileo, se demandant vaguement si le choix qu'il allait faire, quel qu'il soit, pouvait vraiment être appelé un choix, et d'observer Lorenzo, qu'il avait déjà vu le jour même, qu'il avait déjà vu bien longtemps avant, et dont le visage ramenait à la surface de sa mémoire des souvenirs florentins.
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Basileo
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleJeu 25 Mai - 1:24

Basileo était descendu dans la salle de bal pour croiser le Prince, louer son hospitalité et l’assurer de son amitié. Il avait, dans cette optique, préparé quelques phrases, joliment tournées et ostensiblement flatteuses.

Mais s’il avait bien trouvé le Prince, il n’avait pas encore eu le temps de débiter ses banalités. En effet un obstacle de taille et aux affriolantes mensurations, fit son apparition. Graziella avait jeté son hameçon, et Basileo n’hésita finalement pas. Il mordit.

L’appât s’éloigna, Basileo adressa un sourire au Prince, en écho à ses paroles, puis il opina du chef.


« Je ne peux raisonnablement pas faire abstraction de vos conseils… Je vais donc me perdre… A plus tard, j’espère… »

Il accompagna ses propos d’une petite révérence, puis il se tourna vers Iago qui, visiblement n’était pas disposé à trépasser de suite, malgré les crises de rire ou de folie. Basileo le regarda brièvement, certainement intrigué par son comportement des plus étranges, puis le salua.

« Au plaisir, et si suffocation et asphyxie revenaient vous tourmenter, sachez que j’ai entendu un individu se vanter d’être médecin. Je suis certain qu’il se ferait un plaisir de vous soulager à grand coup de saignée ou de décoctions indigestes.

Messieurs, bonne soirée… »

Sur ses mots, Valcarenghi se pressa en direction de la terrasse, guidé par l’exquis parfum de Graziella Rivieri.



[La Terrasse]
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Enza Rig
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleMar 30 Mai - 11:15

[L'Office]

Enza s'était approchée de l'orchestre. On lui avait demandé de s'assurer que tout se passe bien, ce qui en soit ne signifiait rien du tout. Que pouvait elle y faire ? Elle ne connaissait personne ici et ignorait totalement comment elle pourrait se rendre utile. Alors, tout naturellement, elle s'était sentit attirée par la douce musique qui provenait d'une estrade. Elle s'était frayée un passage dans la foule, prenant soin de ne bousculer, ni de déranger qui que ce soit afin de pouvoir contempler les hommes capables de telles prouesses avec des instruments.

Elle avait contourné soigneusement la foule chamarée qui se pressait dans la salle, presque obligée de longer le mur et, c'est par hasard qu'elle se retrouva à proximité d'une rangée de fauteuils où étaient installés des personnes qui, elle n'en doutait pas après avoir rapidement entrevus leurs riches atours avant de baisser son regard afin de ne pas attirer leur attention sur elle, devaient être d'un rang élevé et d'une grande importance.

Tout en prenant l'air absorbée par la vision des musiciens qui s'évertuaient à jouer avec talent, elle essayait de tendre l'oreille afin de pouvoir capter quelque bribe de conversation qui pourrait lui apporter une indication sur l'identité des personnes assises.
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Bianca Grazziano Adorasti
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleLun 12 Juin - 23:38

[Couloir desservant les communs]

C'est l'air encore un peu ahurie, que la princesse entra de nouveau dans la Salle de Bal bondée. Cette petite entrevue avec le jeune garçon dans le couloir des communs l'avait laissée un peu perplexe. Comment avaient-ils pu aussi mal se comprendre ? C'était extrêmement gênant. Impensable. Non, jamais elle n'aurait payé quelqu'un pour.. oh non non non... Pauvre jeune homme, il devait vraiment être désespéré pour en arriver à proposer de telles choses. La princesse était bien contente de lui avoir donné quelques pièces d'or, il en avait bien besoin.

La musique provenant de l'estrade l'aida à chasser ces derniers évènements de sa tête. Il y avait beaucoup de monde, la soirée semblait se passer à merveille. Elle aperçut du côté gauche de l'estrade son époux en compagnie de Lorenzo et décida de les rejoindre, espérant que son absence n'ait pas été remarquée. Un couple s'éloignait vers la terrasse au moment où elle arrivait. Elle suivit la femme des yeux et s'exclama.


"Mon Dieu que cette robe est ma-gni-fique ! Un peu... un peu trop.. mais vraiment splendide.. oui vraiment, vous ne trouvez pas ?"

Elle tourna la tête vers son époux avec un sourire ravi.

"La soirée se passe à merveille on dirait, je dois dire que vous avez choisi de merveilleux musiciens. Cela dit..."

Elle se rapprocha un peu de son mari pour parler un ton plus bas.

".. j'aurais préféré un bal, c'eut été plus amusant."

Elle sortit son éventail et entreprit de se rafraîchir énergiquement en soufflant un peu, le teint un peu rougi par la chaleur qui restait pourtant raisonnable.

"Il fait vraiment très chaud dans cette salle, on ne dirait pas qu'il a neigé cette nuit ! Lorenzo ? Y a-t-il un moyen de faire diminuer un peu cette chaleur étouffante ?"

C'est à ce moment là qu'elle aperçut Iago à côté d'eux. Elle le regarda quelques instants, essayant de fouiller sa mémoire pour se souvenir où elle l'avait déjà vu. Parce qu'elle l'avait déjà rencontré, comment oublier une tête pareille ?

*Ah oui bien sûr.. le grand ami de mon frère... fort désagréable...*

"Monsieur." le salua-t-elle brièvement par convenance.
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Iago degli Albizzi
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleVen 16 Juin - 18:50

Iago avait accueilli avec un éclat de rire les paroles de départ de Valcarenghi. Un rire à la fois simplement amusé, et un tout petit peu dégoûté. Incontestablement l'homme avait de l'esprit. Mais visiblement pas assez d'intelligence pour se comporter mieux qu'un chien. Le voilà qui filait ventre à terre, le nez en l'air, guidé par son flair… Un peu plus et il aboyait.

Les digues de sa conscience tremblèrent. Et un sentiment qu'il ne connaissait que trop bien commença à s'infiltrer lentement, par la légère brèche qui venait de s'ouvrire. Le détestable écœurement n'était jamais loin. Toujours là, à l'affût, tapi dans un recoin de ses entrailles. Il le sentait au bord de sa conscience, prêt à bondir au moindre faux-pas. Prêt à s'insinuer à la moindre occasion, puis à couler de plus en plus fort jusqu'à faire éclater les murailles de sa tranquillité, et à déferler dans son esprit, prenant possession de tout…
Iago regarda brusquement ailleurs. S'était sa façon de combler la brèche avec un doigt.

Renversant la tête sur le dossier, il regarda le plafond qu'il avait déjà examiné dans l'après-midi avec Elio. Beauté artificielle de la peinture. Ordre simple des formes et des couleurs.
Iago se força à inspirer lentement, à calmer le tremblement de sa main et les battements de son cœur.

Il était trop tard pour faire comme si le dégoût n'existait pas. Il s'était manifesté, il restait maintenant. Il fallait juste tenter de le maîtriser, de le canaliser, pour pouvoir l'oublier peu à peu. Trouver une distraction.
Il avait envie de garder un peu plus longtemps la tranquillité qu'il avait réussi à construire en discutant avec Elio. Il ne voulait pas retomber tout de suite dans les marécages de la détestation. Il ne voulait pas non plus être aveugle comme Matteo. Il voulait juste rester un peu plus longtemps dans cet état d'observation lucide mais neutre. Pas de leurre, mais pas de sentiments non plus. Une suspension du jugement.
Pour une fois avoir la sagesse des anciens, sans avoir la rage des modernes.

Iago avait toujours beaucoup de mal à maintenir cet état. C'était périlleux et difficile pour lui. Et pourtant, cela lui était vraiment nécessaire. On ne peut pas vivre en souffrant éternellement.

Il se laissa de nouveau glisser dans le présent. Il constata qu'une femme s'était assise un peu à côté, qu'une autre était arrivée et filait les inepties à une vitesse impressionnante. Quand elle se retourna vers lui, il se rendit compte qu'il s'agissait de Bianca, sœur d'Ugo et épouse d'Elio, qui écoutait aux portes et disparaissait des bals.
Il la regarda un instant et les mots sortirent tous seuls de sa bouche.


"Encore vous... Déjà là…"

A peine disait-il cela que Iago sût dans un instant profondément limpide, qu'il ne pouvait pas rester à côté de cette femme plus d'une seconde sans être parfaitement honnête selon lui, c'est-à-dire, selon les autres fondamentalement désagréable, pour ne pas dire odieux, infecte et insupportable.

Or, vu le monde qui se pressait autour d'eux en murmurant des "ne sont-ils pas absolument charmants ?" et autre "le jour et la nuit, c'est délicieux…" un tel comportement n'amenerait qu'à des impasses.
S'il se mettait à couvrir d'injures la jeune femme, Elio, pour éviter un scandale publique qui amènerait clairement à une rupture entre les maisons Grazziano et Adorasti (ce qui n'aurait d'ailleurs pas du tout arranger Iago), serait obligé de monter à la défense de son épouse, ce que lui, Iago, ne supporterait pas du tout non plus.

La réaction la plus logique à avoir était de fuir.
Il se déplia donc hors de son fauteuil comme un chat famélique et s'étira vaguement.


"Je m'en vais. Monsieur Dellaporta, un plaisir de vous revoir… Elio…"

Il s'inclina légèrement et passa à côté de lui. A sa hauteur il fit juste une courte pause pour murmurer

"Quand tu seras sur le point de perdre ton esprit, viens me retrouver, ou fais-moi un signe, je te garde dans mon champ de vision…"

Après une légère pression sur l'épaule, et avec un sourire en coin, Iago se dirigea à grand pas vers la fenêtre, histoire de respirer autre chose que les parfums entêtants et âcres des personnes alentours qui le poussaient trop facilement vers la pente glissant du dégoût.

[Près des fenêtres donnant sur la terrasse]
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Elio Lacryma Adorasti
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleVen 30 Juin - 19:07

Un sourire ironique étira les lèvres du prince tandis qu'il suivit un instant du regard Valcarenghi se jeter à la suite de la courtisane.
Le filet joliment lancé ramenerait ses fruits à n'en point douter.
Une jeune femme qu'il ne connaissait pas attira son attention un bref instant, blondeur et peau parfaite. Quelque chose de déplacé pourtant sur lequel il ne sut mettre de nom.
Puis Iago, esprit vagabond lui faussa compagnie sur un sourire et une pirouette verbale.
Qu'il se mèle à la foule, cela était bien.
Il lui en rapporterait l'essentiel.

Une lassitude pesante l'écrasa alors que Bianca le rejoignait.
Elle semblait joyeuse et ravie de l'instant.
Plus aucune trâce de ses continuels gémissements dans sa voix enjouée.
Pépiements sans fin.
Tout soudain lui parut plus bruyant.
La musique qui avait repris alors que la claveciniste et la cantatrice, inconnue et fort talentueuse qu'il faudrait féliciter, étaient entourées d'hommages.
Les bavardages inconsistants et les éclats de rire haut perchés. Jusqu'au froissement des étoffes.
Tout lui était d'un coup devenu insupportable.

Et la chaleur dont se plaignait Bianca l'étouffait à son tour.
Un regard vers la terrasse lui apprit que là aussi on se pressait.
Et la nuit au delà qui l'attirait comme une amante insatiable.
Sortir.
Quitter le palais et disparaitre dans les ruelles.
N'être plus personne, n'être que lui-même.

Son regard las se posa sur sa jeune épouse et il sourit, sourire dont il ne put dissimuler la comédie
.

"Vous me voyez ravi que la soirée vous amuse, Bianca. Avez-vous lié connaissance avec certaines de ces dames ? Il serait grand temps que vous ayez votre jour. Tenir salon est une occupation fort agréable et je ne doute pas que le vôtre serait tres couru. Imposez vous, soyez celle que vous devez. Votre rang vous place au dessus de tous, ne déméritez pas, brillez, Madame."

La dévisageant, il lui trouva les joues un peu rouges sous la poudre et le regard brillant, presque fiévreux.
Il se tourna vers Lorenzo qui s'était approché et attendait son ordre, impassible comme à son habitude
.

"Lorenzo, faites apporter une citronnade à Sa Grâce."

Une agitation inattendue par delà les portes donnant sur le grand hall, lui fit lever un sourcil interrogateur.

"Qu'est-ce que ceci ? Veuillez mettre un peu d'ordre, je vous prie, Lorenzo."
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Lorenzo Dellaporta
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleDim 9 Juil - 20:28

Lorenzo s'inclina devant Sa Grâce, fermant a demi les yeux pour se relever rapidement. Un rapide coup d'oeil lui permit de vérifier que toutes les portes et les fenetres avaient été ouvertes. Il faisait une chaleur agréable c'est vrai mais le vent de février la contenait aisément. Il ne se permit pas de conseiller à Bianca de boire autre chose que de l'alcool et répondit avec tout le respect possible.

"Les portes sont déjà ouvertes votre Seigneurie, je ne peux malheureusement faire plus."

Il allait lui proposer de boire un rafraichissement lorsque le prince Elio le devança. Il opina à l'adresse du prince et croisa son regard où une lueur bien connue brillait. Le mouvement d'ambre, rapide, presqu'inaperçu, vers la porte de la terrasse finit de convaincre Lorenzo. Cela n'etaient pas les rumeurs et les scandales qu'Elio cherchait sur cette terrasse, ni la fraicheur espérée par son épouse. C'etait au delà de tout cela. Un envol.

"Je fais apporter une citronade tout de suite à votre Grâce. Et je m'occupe de résoudre cette affaire bruyante Monseigneur."

Le majordorme se retourna pour s'éloigner. Il n'ajouta pas que sa préoccupation première était de veiller sur le prince dont il connaissait les penchants pour la nuit et ses pièges.

[le grand hall]
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Bianca Grazziano Adorasti
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleMar 11 Juil - 13:38

"Encore vous... Déjà là..."

Ces paroles parfaitement incorrectes de Iago à son égard lui firent pincer les lèvres pour ne pas répliquer quelque chose qui aurait été tout aussi déplacé. Contrairement à cet homme, elle savait tenir son rang. Bianca chercha tout de même dans le regard de son époux un semblant de soutien mais visiblement qu'un tiers s'en prenne verbalement à son épouse lui était parfaitement égal.

Heureusement le gentilhomme eut la bonne idée de s'éclipser. Beaucoup de monde se pressait autour du couple princier et la princesse doutait pouvoir arriver à retenir ses paroles longtemps s'il continuait à être désagréable de la sorte. Et puis son époux qui ne bougeait même pas le petit doigt pour la défendre rendait le tout absolument ridicule. D'ailleurs il y avait un peu trop de monde, ce qui lui donnait l'impression de ne plus trouver l'air nécessaire pour respirer convenablement. D'un geste vif du poignet elle continuait à s'éventer, prenant parfois de profondes inspirations.

Etrangement, les paroles d'Elio qui s'adressait à elle lui semblèrent un peu loin, comme résonnant dans une pièce vide où se mêlaient les accords lancinants des violons. Elle eut un mal fou à se concentrer pour saisir le sens de ses paroles. Il lui parlait de connaissances et de s'imposer, briller... non c'était ce lustre qui brillait trop fort, il lui faisait mal aux yeux. Elle les ferma un instant, posant sa main sur son front livide.

Lorenzo annonça alors que toutes les portes étaient déjà ouvertes et qu'il ne pouvait faire plus. Il lui sembla alors que la chaleur n'en était que plus étouffante. Les flots de paroles, la musique, tous les bruits n'étaient plus qu'un bourdonnement insupportable à ses oreilles. La voix d'une servante se détacha de ce brouhaha pour lui tendre une citronnade. Bianca rouvrit les yeux, les plissant légèrement et se saisit du verre avec précaution, remerciant la jeune fille d'un signe de tête.

Même sa belle robe de cour lui semblait trop serrée, trop lourde. Malgré ses efforts, le verre de citronnade glissa d'entre ses doigts blancs, elle vacilla légèrement et avança d'un pas pour garder l'équilibre. Cherchant à se retenir à quelque chose pour ne pas tomber, elle attrapa le bras de son époux.


"Elio..." dit-elle dans un murmure, d'une voix qui lui paraissait aussi lointaine que les rumeurs alentours.
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Elio Lacryma Adorasti
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleMer 12 Juil - 20:36

Les mouvements frénétiques de l'éventail de la jeune femme crispèrent légèrement la machoire d'Elio.
N'allait-elle pas cesser de se conduire de cette façon pitoyable !
Certes la pièce était réchauffée par le feu des conversations tout autant que par celui de la haute cheminée, certes on pouvait se sentir oppressé par la foule des courtisans et les regards lourds d'arrière-pensées.
Il était lui-même agacé de cette soirée qui n'en finissait pas.
Mais ne devait-on pas afficher une attitude grâcieuse en toutes circonstances et ne pas paraître le moins du monde incommodé ?

En cet instant présent, rougissant et suffoquant, Bianca manquait pour le moins de dignité.
Il allait lui conseiller prendre un peu d'air frais sur la terrasse quand elle vacilla.
Il n'eut que le temps de tendre le bras pour la rattraper alors qu'elle s'effondrait contre lui
.

"Madame, tenez-vous je vous prie." Murmura-t-il dans les cheveux blonds.

Voyant qu'elle était tombée en pamoison, son geste fut rapide et il la souleva dans ses bras, pestant intérieurement contre le poids des jupes et l'inconfort des paniers.
Il fallait à présent quitter le lieu au plus vite sans entrainer une foule de curieux. La servante qui avait apporté la citronnade se tenait à quelques pas, visiblement affolée et se tordant les mains, hésitant entre ramasser le verre brisé et porter secours à sa maîtresse
.

"Allons ma fille, reprenez vous et laissez ceci. Trouvez Maître Barrozi le médecin et conduisez-le aux appartements de sa Grâce."

Déjà les murmures faisaient jour et tous étaient tournés vers eux. Le regard sans aménité qu'il lança aux plus proches des curieux les fit taire en un instant.
Mais alors qu'il s'apprêtait à fendre la foule, son regard accrocha la silhouette d'Ugo di Grazziano qui se dirigeait vers eux.
Avait-on vraiment besoin qu'il se mêle de venir à eux en ce moment précis !
Le regard d'ambre flamboya un très bref instant avant de s'adoucir
.

"Mon cher beau-frère vous arrivez tout à fait à point pour écarter les curieux et me dégager la place afin que je puisse gagner dans l'instant les appartements de mon épouse."

[Chambre de Bianca]
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Coriolan
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleMer 12 Juil - 21:38

[Les fauteuils face à l'estrade]

Ugo s'était imposé un pas régulier et avait forcé un air aimable sur son visage pour franchir les quelques mètres qui le séparaient de Bianca. Elle avait fait tomber son verre. Elle tombait, glissait, comme une fleur qui se fane.
Il ne fallait pas qu'il coure, il ne fallait pas qu'il fronce les sourcils de colère. Et pourtant elle était si pale…

Et son mari qui la retenait comme un paquet encombrant… Aucun effroi, aucun sentiment ne venait prendre possession de ce visage. Seulement de l'embarras pour la situation, de la violence contre les murmurants. Il pensait tout de même à faire quérir le médecin.
Pourquoi chercher à la mettre à l'écart ? Avait-il si honte de sa femme ? Ne pouvait-il tolérer que comme toutes les jeunes filles délicates celle-ci ait un malaise ? N'importe quel mari ayant de la considération pour sa femme aurait laissé faire les bonnes dames qui auraient proposé leurs sels avec empressement et même un peu de jalousie. Quelle meilleure preuve de distinction existait-il si ce n'est une constitution délicate et fragile. Pourquoi Elio devait-il transformer Bianca en paria, en pestiférée à qui on impose un isolement forcé ?

Le mot reçu dans l'après-midi lui revint en mémoire. S'il y avait dans le regard d'Elio qu'il avait brièvement croisé un feu s'était allumé, c'était une tempête qui se levait dans les yeux d'Ugo.
Il retint le sifflement vindicatif qui voulait franchir ses lèvres "qu'avez-vous fait à ma sœur ?". Ce n'était pas le moment, ce n'était pas le lieu.

Au lieu de cela, il posa doucement une main sur la tête de sa sœur qui retombait délicatement en arrière, presque sans vie, pour la maintenir droite. Il retint de l'autre main le bras de Bianca qui menaçait de tomber et dit d'une voix calme.


"Je crains, mon très cher beau-frère, de ne pas connaître encore votre palais assez bien pour vous ouvrir la marche… Peut-être vaudrait-il mieux que vous me guidiez pendant que je porte Bianca…"

Sa main maintenant toujours la tête de Bianca, écarta doucement une mèche de cheveux blonds qui barrait son visage. Il eut un vague soupire et reprit, plus fort cette fois, d'une voix douce mais portant assez bien pour être entendue des personnes alentour.

"Pauvre sœur… Il faut croire que sa délicatesse lui vaut bien des tourments…"

Plusieurs regards autour d'eux se chargèrent de compassion pour la ravissante princesse qui était si délicate qu'elle étouffait dans la salle de bal. Plusieurs femmes pour ne pas être en reste se mirent à agiter leurs éventails trouvant que l'atmosphère était assez peu supportable. Un certain nombre annonça qu'il était temps pour elles de partir, respirer un peu mieux, un air plus pur.
Et un chemin s'ouvrit tout seul devant le Prince Adorasti pour qu'il porte sa belle épouse à l'abri. Ugo, toujours près d'Elio, murmura doucement.


"Après vous, très cher beau-frère…"
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Enza Rig
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Coté Gauche   Les Fauteuils Coté Gauche - Page 2 PerleMar 1 Aoû - 11:00

Enza était fascinée par ces silhouettes gracieuses, revêtues de vêtements somptueux aux couleurs chatoyantes et aux tissus soyeux, qui semblaient vivre sous ses yeux, une vie bien différente de celle à laquelle elle aurait pu prétendre.

Ces paroles qu'ils échangeaient... des mots qui dissimulaient leurs pensées, non, pire, qui démentaient leurs sentiments mais qui, subtilement employés et agencés dans des phrases, parvenaient à faire comprendre à leur interlocuteur qu'ils exprimaient poliment l'inverse de ce qu'ils souhaitaient lui signifier.

Que de violence, de sauvagerie et de passion dans les regards, les soupirs et les respirations... Que de miel et de politesse dans les mots.

Enza se sentit soudainement étrangère à tout cela. Un sentiment de dégoût profond lui noua l'estomac. Comment ces créatures de rêve dans l'apparence pouvaient elles s'avérer être en réalité bien pire et bien plus redoutable, Enza en était persuadée, que la plus mauvaise des bêtes sauvages.
Un picotement lui parcouru les doigts. Elle sentit soudainement la présence rassurante de sa dague contre sa cuisse, seule arme dissimulée sous sa robe et qui pourrait la protéger des prédateurs qui se pavanaient devant elle.

Comme s'il avait deviné le fond de sa pensée, le regard d'un homme , celui qui semblait être d'une importance considérable au vu du dévouement et des égards que lui portaient les autres, se posa sur elle quelques secondes.
Ce regard... Etait il mauvais ? méchant ? Quoiqu'il en soit, Enza le trouva très dur et probablement très dangereux.
Par précaution, elle détourna le sien.

Pour plus de sûreté, elle allait s'éloigner quand soudainement, la femme à qui on apportait une boisson, manqua de défaillir.
Enza fit un pas en avant, se reprenant rapidement alors que l'homme d'importance rattrapait son épouse avec une exaspération certaine.
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