Nom : Cenci
Prénom : Ligeia
Condition Sociale : Marquise
Age : 26 ans
Apparence Physique :
Qui est-ce ?
La question est formulée dans un murmure, que les yeux noirs ne se tournent pas vers le curieux.
Que la démarche glissante n'emmène pas le lent balancement des robes trop près.
Surtout que la voix basse, à l'accent élégamment trainant, ne soit pas celle qui répondra.
Car on veut observer encore le bel animal de salon, ne pas lui être déjà présenté.
Pas avant de savoir ce qui bouillonne derrière le front pâle, pas avant d'être bien certain que les lèvres à la courbure mélancolique ne laisseront pas filer les piques.
On apprend à tâtons que la Marquise a vingt-six ans, que les mains fines sont habiles au clavecin et qu'elle danse à merveille.
On ne met pas longtemps à remarquer la taille fine et les gestes fluides, le rire qui renverse la tête en arrière et dévoile la nacre brillante d'une dentition parfaite.
Coquetterie ? Sans doute.
La gorge de la dame palpite comme une colombe prisonnière de la dentelle.
On aimerait plier à loisir la nuque fière et savourer le parfum capiteux, narcotique tubéreuse, des boucles flambloyantes.
Mais le regard sous les longs cils fardés dissuade de rien tenter.
Vertu ? Sans doute pas.
Mais si la dame aime la chasse, aime-t-elle pour autant être la proie ?
On ne le saura qu'à tenter l'aventure.
Caractère :
Versatile.
Cela n'est pas une notion abstraite quand on l'attache à la dame.
Elle vous aimera à midi, vous ignorera à trois heures et votre nom la mettra dans une rage folle à cinq.
Quelque chose dans la courbure des lèvres, dans l'expression lointaine que prend le visage quand elle ne se sait pas observée pourrait laisser penser à un caractère emprunt de mélancolie.
Il n'en est rien pourtant. Bien sûr elle a souffert, aimé, s'est battue et a gagné autant que perdu. Nier les indices brulant dans son regard serait inutile, mais de mélancolie point. Elle n'est pas de celles qui souffrent et se taisent en torturant un mouchoir.
Elle regarde droit devant en relevant le menton.
Et si un jour, il ne lui reste plus rien, il lui restera toujours la fierté.
Elle a l'orgueil au couteau, celui qui ne passe rien, celui qui fait se tenir debout quand tout s'écroule autour.
Les faibles l'ennuient, ceux qui geignent l'agacent et les pleureuses lui sont insupportables.
Si vous pleurez, faites-le avec un talent de tragédie ou elle vous plantera là et vous oubliera sur le champ.
Un mot de trop, un seul, un geste déplacé ou une habitude déplaisante vous rangeront pour toujours dans le tiroir des indésirables. Mais ne vous inquiétez pas, vous n'y serez pas seul.