VENISE
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 Le Couloir desservant les Appartements Privés

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Raffaele di Grazziano
Ines di Grazziano
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Vittoria B. di Grazziano
Fiancée du Prince - Ca'Grazziano
Vittoria B. di Grazziano


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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleDim 17 Juin - 22:08

Vittoria était affairée à distribuer ses ordres lorsque du couloir survint une stridence douloureuse irréelle. Ce cri, semblable au hallali, énerva les chiens que l’on avait parqués au salon. La Princesse décida d’aller voir elle-même ce qui était à l’origine d’une tel cataclysme acoustique.

Némée sur ses pas, la jeune femme s’engagea dans le couloir à la recherche des auteurs de cette mauvaise farce. Maintenant qu’elle approchait de son pas sévère et décidé, elle identifia une femme d’un certain âge, sans doute une dame de compagnie à en juger sa mise, qui faisait face à… Les épaules de la Princesse se relâchèrent du même coup qu’elle eut un hochement de tête exaspéré, la personne à qui faisait face cette inconnue d’un âge mûre n’était autre queRaffaele di Grazziano, la petite peste qui servait de frère à son benêt d’époux.

Les yeux de vipère vrillèrent sur la silhouette honnie. Mais alors retentit cette même voix qui avait dressé les cheveux des servante sur la tête. Ce que prenait Vittoria pour une bien laide excroissance dans le dos de la vieille femme s’agita et s’inquiéta, de toute évidence, de la présence du Prince. C’était trop beau pour ne pas saisir la perche tendue. Vittoria s’approcha encore, et bien que le début de la scène lui ait entièrement échappé, il n’était pas malaisé d’en deviner l’élément déclencheur. Avec un sourire en demi-lune, la jeune femme s’adressa naturellement au faon apeuré dont elle ne voyait que la chevelure dépasser du dos de sa suivante :


« Mes compliments, Mademoiselle, cette vocalise apocalyptique était d’une sincérité sans égal ! Je dois reconnaître que maintenant que j’en connais la source… »
Elle se tourna alors vers le Prince et lui adressa ce même rictus indifférent dont elle usait chaque fois à ses côtés :
« je suis dans l’obligeance de saluer cette performance qui m’a étonnamment évoqué ce que chacune se doit de contenir chaque fois qu’on a le malheur de se trouver en présence du spécimen Raffaele di Grazziano. »

Elle fit un pas en direction de la suivante, elle pencha légèrement la tête sur le côté, avec une moue songeuse, afin de pouvoir faire face à la péronnelle :« Voyons, reprenez-vous, ce n’est que le frère du Prince, vous faites honte à votre sexe en lui offrant cette attention ! Je ne suis pas sûre qu'il ait mérité que vous lui accordiez tant de votre personne... »
La chaleur qu’elle mettait dans son ton n’avait d’égal que la placidité sur son visage, inexpressif et fermé.
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Raffaele di Grazziano
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleMar 19 Juin - 22:28

Si Raffaele s'était attendu à une réaction vive de la part de la très jeune femme, il n'avait pas espéré qu'elle atteigne de tels sommets de stridence. Il eut un mouvement de recul assorti d'un "ouh la !" incrédule. Une grimace plissa son nez. Mais qu'était-il passé par la tête d'Ugo pour qu'il ait pris le parti de peupler son palais des créatures les plus étranges qu'il soit possible de trouver ?

A son départ de Naples, un commentaire égrillard de l'un de ses bons amis l'avait amusé, laissant entendre que Venise était capable de satisfaire tous les goûts imaginables. Il semblait qu'il n'ait pas exagéré. A présent que le jeune prince pouvait observer la demoiselle se nicher dans le manteau de sa gouvernante, cela lui apparaissait beaucoup moins amusant. D'ailleurs, nombre de choses dans cette cité qu'il avait imaginée délicieuse, se révèlaient absolument déplaisantes.

Les pucelles effarouchées en faisant partie, il allait passer son chemin sans chercher à comprendre la raison d'une telle émotion quand une voix bien connue se fit entendre.

Un sourire en demi-teinte naquit sur ses lèvres tandis que la princesse pérorait. Quelques pas lents le portèrent à la hauteur de la gouvernante à laquelle il n'accorda pas un regard. Il se pencha à son tour vers la petite chose noyée dans l'étoffe épaisse du manteau et murmura pour elle seule, le timbre adouci
.

"Voyons Madame, vous vous ridiculisez. Sortez de là ou nous serons forcés de croire que vous souffrez de quelque hystérie, ce qui serait préjudiciable à votre séjour parmi nous. Je vous promet bien de ne pas vous toucher si telle est votre crainte."

Puis il reporta son attention sur la princesse et s'adressa à elle d'une voix aimable.

"Je vois que vous n'avez pas perdu de temps, Vittoria. Vous me voyez ravi de constater que le voyage, pour pénible qu'il soit, n'a pas entamé votre légendaire bonne humeur et que la chaleur de votre compagnie procure toujours autant de plaisir."

Un mouvement en arrière lui fit prendre conscience de l'importante suite de l'épouse de son frère. Son regard s'attarda sur les chiens, ces affreux molosses aux babines humides et au regard bovin, qui suivaient la princesse où qu'elle aille, avant de remonter lentement jusqu'aux yeux de la jeune femme.

"Je vois que vous avez craint de manquer de compagnie. Sa voix s'adoucit encore. Mais je peux comprendre qu'ayant été délaissée par votre époux depuis si longtemps... vous ayez pris d'autres... habitudes." Un lent battement de cils appuyé, un pas encore et il était si près d'elle que son genou touchait sa robe de voyage.

Nonchalamment, il la contourna, effleurant du bout des doigts le taffetas vert et arrivé derrière elle, se pencha jusqu'à effleurer les boucles rousses de ses lèvres. Il souffla, très bas afin qu'elle seule puisse entendre
.

"Pour ce qui est des vocalises... soyez bien sure que beaucoup sont ravies de ne point les retenir. Mais sans doute votre innocence vous met-elle à l'abri de tels débordements."

Son inspection terminée, il revint à sa place initiale et s'inclina gracieusement.

"Je vous souhaite la bienvenue à Venise... Princesse."

Faisant office d'hôte, il la reléguait au rang d'invitée et l'imperceptible silence qui précéda le titre, montrait sans ambages qu'il ne le lui reconnaissait pas.
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Donatella Visconti
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleVen 22 Juin - 15:34

Les sens aux aguets, Donatella tendait l'oreille afin de s'assurer de la position du prince. Mais c'est une voix de femme qui se fit entendre. Une voix de femme qui la complimentait ? La jeune baronne releva les yeux mais son regard tomba sur Raffaele penché au-dessus d'elle. Retenant un couinement, elle eut un mouvement de recul et se plaqua contre le mur du couloir. Elle devait se reprendre, jamais elle ne trouverait de mari en gardant cette attitude. Mais c'était si difficile.

Donatella reposa son regard sur Vittoria, une grande dame richement habillée, probablement de très haut rang. Prenant sur elle, Donatella se décolla de sa suivante et esquissa une révérence polie d'abord envers la dame... avant de se tourner vers Raffaele, posant très lentement son regard sur lui tout en sentant une goutte de sueur glisser sur sa nuque. Elle frissonna et effectua une seconde révérence tout en bafouillant des excuses.


"Je.. je vous prie d'excuser ma conduite, j'ai été surprise.. et non madame... le prince Raffaele di Grazziano n'est pas.. enfin ce n'est pas lui qui.. c'est... c'est juste que.. enfin la couleur de son pourpoint est terriblement vive.. et cela m'a surprise.. pardonnez-moi..." se défendit-elle, en évitant du mieux qu'elle put de poser le regard sur le vêtement du jeune homme.

"Vous pouvez me toucher si vous le voulez.. enfin non.. ce n'est pas ce que je voulais dire.. enfin vous comprenez, ce n'est pas.. c'est juste.. ça..." ajouta-t-elle en désignant le pourpoint, à bout de souffle à force de bégayer.

Inspirant lentement pour reprendre contenance et assumer le fait qu'elle venait une fois de plus de se ridiculiser, le regard de la jeune fille croisa celui d'un molosse baveux posté près de la princesse.


"Aaah qu'est-ce que c'est que ça... !" murmura-t-elle pour elle-même avec une moue de dégoût.

Elle tortilla ses doigts légèrement et força un sourire grimaçant à Vittoria pour ne pas la vexer.


"Je suis la baronne Donatella Visconti, enchantée de faire votre connaissance... madame... monseigneur." dit-elle rapidement en pliant les genoux.

La dame ne s'était pas présentée mais le prince semblait la connaître. Cela dit, ils n'avaient pas vraiment l'air de trop s'apprécier aux vues des regards qu'ils s'échangeaient, ce qui rendait sa position intermédiaire gênante. Elle s'appelait donc Vittoria et était délaissée par son époux, la pauvre !


*Ces chiens monstrueux lui tiennent compagnie, c'est compréhensible...* pensa-t-elle, sans comprendre l'allusion douteuse du prince.

Raffaele s'était approché de la dame et lui murmura quelque chose qu'elle n'entendit pas avant de lui souhaiter la bienvenue.


*Princesse ?*

"Princesse ?" s'exclama-t-elle en même temps que sa pensée. Cela voulait dire que le si gentil prince Ugo di Grazziano délaissait sa femme ?

Aussitôt Donatella s'abîma dans une nouvelle révérence.


"Je vous prie d'accepter mes excuses, votre seigneurie, j'ignorais.. enfin je ne savais pas..."

Donatella se sentait totalement épuisée de toutes ces courbettes, excuses et révélations en cascades. Se redressant, elle tritura nerveusement une mèche de cheveux châtains sortie de sa coiffure.
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Vittoria B. di Grazziano
Fiancée du Prince - Ca'Grazziano
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleMar 3 Juil - 2:51

( je vous prie de bien vouloir excuser ce misérable retard)


Face à la gêne de la demoiselle, Vittoria n’aurait su être d’une grande aide pour la mettre à l’aise. Elle détestait les effusions de toute nature que se soit, ainsi l'embarras de Donatella, ajouté à sa timidité maladive, n'aidait en rien Vittoria à se rendre plus tendre à son égard. Cependant, il était de son devoir de s’assurer que Raffaele ne traumatisait pas trop ses convives, aussi insignifiantes et ridicules soient-elles. À quoi songeait donc Ugo en s’entourant d’une pareille cour ?

Elle leva un sourcil étonné qui accompagna son incrédulité quant à la frayeur irraisonnée de la Baronne. Elle saisit l’occasion de sa remarque dégoûtée pour ajouter d’un ton exagérément jovial :

« Mais voyons Mademoiselle, il s’agit d’un chien ! Comme vous et moi qui sommes des femmes... Et Monsieur » Elle se tu et offrit un sourire aux larges bords à Raffaele qui s’avançait : « se situe entre les deux. Il est de la race des hommes, lâches et irréfléchis. Vous l’avez cru diable ? Ah ah, Mademoiselle, ne lui donnez pas ce modeste plaisir ! C’est un qualificatif dont vous pourriez vous satisfaire, n’est-ce pas ? » Elle s’adressait désormais à Raffaele dont elle suivait chaque mouvement avec vigilance.

Maintenant qu’il était si près d’elle, Vittoria pouvait sentir la jambe du Prince contre la sienne. Il la provoquait, l’insultait, si elle n’avait pas été un tant soit peu habituée par les imprudences du frère d’Ugo, Vittoria en aurait perdu son sang-froid. Mais elle connaissait suffisamment Raffaele pour savoir qu’il en aurait conclu une victoire, et la Princesse Barbazzi di Grazziano n’était pas femme à conclure aussi facilement les joutes verbales, encore moins avec Raffaele.


L’impudeur de la situation la crispait, et la jeune femme du se faire violence pour ne point envoyer sa main dans la figure délicate du jeune homme. Au lieu de cela, elle se raidit un peu et souffla en réponse au prince d'un ton entendu :

« Ne dit-on pas des femmes qu'elles sont excellentes comédiennes quand on en vient à ces vocalises ? »

Elle eut un mouvement de recul, pour le mettre aux défis de s’approcher davantage de son auguste personne. Son regard vint se planter dans les deux iris d’un bleu hypnotique, et elle secoua la tête d’un air navré alors qu’il lui jetait une dernière provocation à la figure pour laquelle elle ne se piqua pour le moins du monde, elle savait qu’elle aurait l’occasion de lui faire payer ses injures. Elle reporta alors son attention sur la pauvresse qui dandinait toujours à leurs côtés, et qui s’était lancée dans un numéro, original, de claquettes espagnoles pour tenter d’excuser son incompréhension. Sa naïveté fortuite inspira à la Princesse un délicieux revers aux insinuations du Prince:

« C'est fort aimable à vous de me souhaiter la bienvenue, mon Frère... Suis-je en mesure d'en dire autant à votre sujet ? La Baronne aurait-elle à se plaindre de votre attitude ?  »

Un éclat ironique, au fond de ses yeux verts, accompagna la résonance métallique de son ton lorsqu'elle l'avait appelé "mon frère". C'était là sa manière de lui rappeller les convenances à respecter en la présence d'une parfaite inconnue. Si les hostilités étaient bel et bien engagées, cette damoiselle n'avait en rien mérité d'y assister.
L'aristocrate se tourna alors naturellement en direction de la Baronne et la salua en inclinant la tête :


« C'est un plaisir de vous compter parmi nous, Baronne Visconti, j’espère que vous êtes ici reçue avec les dispositions nécessaires . Je suis la Princesse Barbazzi di Grazziano, et je tiens à m'assurer que vous n'ayez aucune réclamation, de quelque nature que ce soit, à exprimer à propos de votre confort !»

Un dernier coup d'oeil en la direction de Raffaele indiqua que cette dernière phrase était également valable pour lui.
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Donatella Visconti
Baronne - Ca'Grazziano
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleLun 16 Juil - 2:00

"Oh oui, un chien, bien sûr, je le savais mais je n'en avais encore jamais vu d'aussi gros de si près..." se défendit-elle pour expliquer son exclamation précédente et montrer qu'elle n'était tout de même pas stupide au point de ne pas reconnaître un chien.

Puis de nouveau mêlée à une joute verbale qui ne la concernait pas, Donatella avait posé le bout de ses doigts sur sa bouche, stupéfaite par la quasi-grossièreté de la princesse envers son beau-frère. Tout ça la rendait très mal à l'aise et elle se sentait prisonnière de ce couloir comme au milieu d'un duel à l'épée, sauf que c'était les mots qui étaient tranchants et non les lames.


"Mais.. n.. non.. mais non.. enfin.. j.. il.." essaya-t-elle vainement de placer entre les injures qui fusaient.

"Madame!" explosa-t-elle finalement lorsqu'elle réussit enfin à placer un mot dans le flot de paroles.

Aussi timide soit-elle, cette fois-ci Donatella ne sembla pas regretter d'avoir haussé le ton. Elle fixait la princesse et parla d'un ton déterminé.


"Je n'ai jamais dit avoir pris Monseigneur pour un diable ! Je vous prie de cesser de me prendre à témoin pour vos injures à demi voilées. Si vous ne l'aimez pas, ceci vous regarde, j'en suis navrée mais je n'ai pas à écouter votre procès envers lui!" dit-elle fermement et sans ciller.

"Je vous remercie pour vos voeux de bienvenue, princesse, mais puisque vous en parlez, j'ai déjà une réclamation au sujet de mon confort. Si vous pouviez faire en sorte que les gens parlent moins forts dans ces couloirs, et ce à toute heure de la journée et de la nuit, ce serait formidable. Maintenant, veuillez m'excuser, je dois aller me préparer pour le bal." ajouta-t-elle sur le même ton.

Donatella finit sa tirade par une révérence appliquée envers la princesse puis s'arrêta devant Raffaele pour réitérer son geste, mais cette fois-ci avec un léger sourire en coin. Elle se redressa et, au moment de le contourner lui murmura de sorte que Vittoria n'entende pas.


"En fait, cette couleur vous va à ravir..."

Et sans un autre regard, elle disparut dans l'obscurité du couloir, sa gouvernante sur les talons.

[Jardin du Castello via la Chambre de Donatella]
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Raffaele di Grazziano
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleMer 1 Aoû - 18:20

Le sourire qui glissa sur les lèvres de Raffaele enveloppa la princesse comme une eau trouble. Un soupir cependant eut été plus à même d'exprimer son ressenti. Observant celle qui depuis le premier jour s'était constituée comme son adversaire, il s'interrogeait. Pourquoi fallait-il que les femmes les plus avantagées par la nature soient également celles les moins armées de finesse. C'était un bien grand mystère qui le laissait toujours pantois.

"Vous me jetez dans un bien grand désarroi, Madame. J'avais escompté que votre beauté..." Son regard caressant effleura la douceur d'une joue et la courbe des lèvres qu'aucun fard ne réhaussait. "...serait le reflet d'un esprit habile. Mais il faut se défier des espérances car elles sont souvent vaines, n'est-ce pas. Et certains propos, qu'on accepterait de la part d'une harengère, résonnent fort mal dans la bouche des dames."

Un pas sur le côté le dégagea de la proximité inconvenante qu'il imposait à la jeune femme, il lui tourna le dos. Ses doigts légers se posèrent sur la grosse tête d'un molosse y tapotant un rythme apaisant. Le mâtin eut un grognement sourd et le valet qui lui tenait la bride resserra sa prise.

"Mais, si vous usez d'armes qui ne vous siéent guère et même vous desservent, vous avez raison sur un point, cependant." Il fit volte-face lentement, son pas dansant le ramenant à la hauteur de la petite baronne dont les yeux agrandis suivaient l'échange. "Accueillir une si charmante personne dans la maison de mon frère m'est un très grand plaisir."

Plaisir d'autant plus vif que la jeune fille qu'il pensait timorée fit part de son mécontentement. Il était fort cocasse de voir celle qui s'enorgueillissait avec fatuité du titre de Maitresse se faire remettre à sa juste place par une si petite chose. Le sourire que Raffaele lui offrit tandis qu'elle le saluait avant de quitter la scène fut sans arrière pensée. Elle l'amusait, il l'apprécierait sans doute.
Un valet, se frayant un passage parmi la suite nombreuse et patiente de la princesse, mit heureusement fin à la discussion qui devenait ennuyeuse. Il s'inclina devant Vittoria, le Prince Ugo demandait à la voir
.

"Et bien, Madame, puisqu'il semble que nous aurons l'occasion de nous croiser souvent, souffrez que pour l'heure je vous laisse à vos devoirs.

A peine l'amorce d'un sourire en guise de salutation et il s'en fut.

[Calle Trevisi]
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Mila Scarlatti
Maître d'Armes - Ca'Grazziano
Mila Scarlatti


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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleMar 29 Avr - 2:16

[ca’Grazziano – Les jardins]

Enfin entre les murs du palais, Mila ôta son unique soulier avec un long soupire de soulagement. Exiger d’une femme qu’elle se hisse sur des talons relevait de l’esclavage !

Elle erra ainsi dans les couloirs, alors que la chaussure orpheline se balançait nonchalamment au bout de son index. Ses sourcils étaient froncés. Elle mordillait l’intérieur de sa joue et ses yeux se plissaient sous l’effet de la réflexion qui aboutit à la conclusion suivante : jamais elle ne boirait le remède de Marciello.

La chaussure s'immobilisa un instant.

Elle le lui achèterait, mais ne le consommerait pas. Elle le devinait absolument capable d’y introduire n’importe quelle herbe destinée à…mmm…ça, elle l’ignorait encore, mais Marciello était assez manipulateur pour tricher, et Mila bien trop méfiante pour s’endormir entre ses mains. Elle accepterait le remède avec un sourire ravi, une œillade chargée de reconnaissance, mais le sèmerait au vent à peine sortie de sa boutique. Oui. Là était la solution la plus sage. Tant pis pour les insomnies qui torturaient son sommeil.

Mila soupira encore, le soulier reprenant sa danse interrompue. Arrivée non loin de la suite de Donatella Visconti, elle aperçut celle ci qui semblait maudire on ne sait qui entre ses dents serrées. Un sourire amusé anima les lèvres du Maître d’armes. Elle connaissait mal Donatella. Elle avait bien sûr était témoin de sa maladresse légendaire, ce qui la rendait presque bienveillante. Une âme pervertie ne commet jamais de maladresse, pas même avec sa langue…

Heureusement, Donatella était femme, et noble aussi. Deux conditions qui devraient la tenir suffisamment éloignée de sa salle d’armes, car elle soupçonnait la jeune Baronne capable d’enchaîner les drames si d’aventure un fer venait à se placer dans sa main.

Elle observa longuement Donatella, farouchement intriguée par son humeur qu’elle aurait presque qualifiée de…rageuse…?
Diable ! Qui avait bien pu transformer cette jeune innocente aux joues roses en furie ?


« Madame... »

Mila accompagna son salut d’un léger mouvement de tête.

« Vous semblez …»

Son regard tomba alors sur le soulier exhibé et s’écarquilla. Trop tard pour le rechausser. Une grimace de contrariété affecta ses traits.

« J’ai égaré mon autre soulier. »

Elle sourit, malicieuse.

« Je crains que mon humeur n’ait rien à envier à la vôtre…»

Elle ne posa pas de questions, car à chaque question posée, elle savait qu’une autre lui serait retournée…Ce qui ne l’empêcha pas d’espérer que la Baronne lui révèle les causes de son aigreur…
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Donatella Visconti
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleMer 30 Avr - 13:20

[Le Petit Salon]

"Pourquoi faut-il toujours que j'attire les moqueries ? Parce que tu es niaise. Ne dis pas ça, ce n'est pas vrai, je fais tout pour me faire apprécier. Oui mais tu t'y prends mal. Je fais de mon mieux. Ce n'est pas assez dans le milieu mondain. Et que dois-je faire ? Prends-les de haut, mais je doute que tu y arrives, tu es trop cruche. Oh toi ça va bien !" marmonna-t-elle entre ses dents serrées, le pas pressé dans le couloir des Appartements Privés.

Presque arrivée à sa suite, une voix la saluant la sortie de ses profondes pensées. Un peu surprise, elle se redressa d'un coup, cherchant du regard la personne qui s'était adressée à elle. Il s'agissait du Maître d'Armes de la Ca'Grazziano. Donatella la connaissait assez peu. A vrai dire, elle l'avait toujours un peu impressionnée.. une femme pratiquant cette activité, c'était étrange mais admirable.

Donatella papillonna des yeux et ses pensées s'envolèrent, son trouble se dissipa un peu et ses joues reprirent quelques couleurs. La jeune baronne resta un peu figée quelques instants le temps de reprendre ses esprits. Elle avait un peu mal à la tête et ses mains tremblaient mais sa colère était partie subitement. Elle avait même un peu de mal à savoir pourquoi elle s'était emportée de la sorte, mais peu importait.

Lorsqu'elle reprit totalement pied à la réalité, Mila regardait le soulier qu'elle tenait dans la main d'un air contrarié. Donatella le regarda aussi, se demandant enfin ce que cette chaussure faisait là.


"Oh.. votre soulier... Moi aussi j'ai perdu le mien une fois je me souviens, c'était au Jardin du Castello. J'avais un caillou qui me blessait le pied, j'ai voulu le retirer mais j'ai perdu l'équilibre et je suis tombée dans le buisson. Et j'ai perdu ma chaussure en même temps jusqu'à ce qu'un gentilhomme me la rende, mais je ne me souviens plus qui c'était, enfin bref. Vous aussi vous aviez un caillou dans vote soulier ?" demanda-t-elle ?

"Mon.. mon humeur ? Mais je me sens très bien." dit-elle avec un large sourire. "Mais je comprend que vous, vous soyez contrariée pour votre chaussure."
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Mila Scarlatti
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleVen 2 Mai - 12:02

Un court silence s’installa durant lequel Donatella parut surprise, voire rougissante. Mila dressa un sourcil inquiet n’osant imaginer dans quel état étaient ses cheveux…Puis ce soulier…Dans un sourire, elle le dissimula aussitôt derrière son dos, soucieuse de préserver la jeune Baronne de ce spectacle plutôt marginal qu’elle offrait à ses nobles yeux.

« Hum… » fut la seule « parole » qu’elle parvint à émettre.

Donatella raconta alors une anecdote qui laissa Mila rêveuse. Au fur et à mesure que les mots étaient prononcés, les images, étrangement nettes, défilaient sous ses yeux, comme si la scène se passait juste là, sous son nez. Le caillou chahuteur, l’équilibre qui vacille, la chute traitresse, le buisson pliant sous le poids de l’intruse et l’heureuse main qui se tend…Mila passa distraitement son index sur ses lèvres qui dessinaient un sourire aussi incrédule qu’amusé.

Les images étaient encore si vivaces qu’elle mit un instant à répondre à la question posée.


« Comment ? Euh…Non…Non…Le talon du soulier s’est coincé entre deux pavés, et je n’ai pas réussi à l’en extirper… Mais…Non…Enfin oui ! Je suis contrariée, car ma cheville a souffert de cet incident, et je vais devoir la ménager pendant mes leçons…Ce qui me rendra moins efficace…»

Mila scruta les traits de Donatella. Toute sa colère semblait s’être dissipée, ce qui ne lui inspira que perplexité. Comment peut-on changer d’humeur aussi aisément ? Lorsqu’un évènement venait la contrarier, il lui fallait, quant à elle, des heures avant de s’en défaire. Mais rien ne semblait pouvoir affecter Donatella au-delà de quelques minutes. Quelle merveille !

« En parlant de mes élèves…Avez-vous croisé le Prince récemment ? J’aimerais lui demander si l’accès à sa bibliothèque m’est autorisée…Je suis à la recherche d’ouvrages sur l’escrime. La pratique ne suffit pas toujours… »

Mila n’avait, en réalité, nullement attendu l’autorisation du Prince pour vider sa bibliothèque de tout ce qui était susceptible de l’intéresser. Il fallait bien occuper ses heures de la nuit où le sommeil se fait capricieux…Cependant, elle était curieuse de savoir comment la jeune Baronne allait appréhender cette question…Allait elle lui adresser un regard torve afin de soutenir l’autorité princière, ou au contraire, allait elle l’encourager à se passer de toute permission ? Quelque soit la réponse, elle serait instructive.
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Donatella Visconti
Baronne - Ca'Grazziano
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleJeu 8 Mai - 13:46

La jeune baronne regarda la jeune femme avec attention alors qu'elle lui donnait la réponse à sa question concernant le soulier.

"Hoo... coincé entre deux pavés, ah oui c'est embêtant. J'ai cru que vous étiez tombée dans un buisson comme moi parce que.. parce que..."

Tout en parlant, la jeune fille montrait vaguement ses cheveux.

".. vous êtes un peu décoiffée, mais en fait vous avez dû beaucoup lutter pour décoincer votre soulier. Ca doit être ça." dit-elle en hochant la tête d'un air grave.

"Ah et votre cheville... je vous recommande vivement d'aller voir Maître Barozzi. C'est un homme très prévenant et compétant. J'ai souvent besoin de ses services voyez-vous.. donc je sais de quoi je parle." expliqua-t-elle sur le ton de la conversation sans se rendre compte que Mila la scrutait, visiblement perplexe.

"Le Prince..." amorça-t-elle avec un temps d'arrêt comme si le simple fait de parler de lui la troublait de nouveau comme à son arrivée.

"Il est à la bibliothèque avec la Marquise Cenci, d'après ce que j'en sais." répondit-elle avec une petite moue et le regarde assombri.

Un valet s'arrêta à ses côtés et s'inclina avant de lui remettre un pli. Donatella ouvrit le billet, le lut et de nouveau son sourire réapparut et son regard redevint pétillant.


"Ha bonne nouvelle ! Viendrez-vous ce soir à la Fenice ?" demanda-t-elle sans avoir entendu la raison qui faisait que Mila cherchait le Prince Samuele.

Puis se rendant compte qu'elle avait dû oublier quelques chose, elle fronça les sourcils et regarda Mila.


"Vous disiez ?"
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Mila Scarlatti
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleMer 14 Mai - 16:55

Maître Barozzi…Mila esquissa un bref sourire. Au cours des longs moments qu’elle avait passé à ses côtés, elle avait compris qu’il était très différent d’elle. Et pourtant…Il avait réussi, sans doute sans même s’en rendre compte, à obtenir la confiance du Maître d’armes. Il battait le fer comme il s’exprimait : avec droiture.

Elle ignorait cependant le pourquoi de cette lueur mélancolique au fond de ses yeux , ce qui le rendait presque mystérieux… Qui avait bien pu flétrir une âme si pure ?

Elle secoua doucement la tête.

Il dissimulait. Derrière l’affabilité, la douceur, la courtoisie, la discrétion, il cachait le tourment.


« Oui…Maître Barozzi est précisément tel que vous le décrivez…Peut être irai je le déranger si la douleur persiste, mais je suis certaine que demain, elle ne sera plus qu’un mauvais souvenir… »

A moins que le mal ne la terrasse, Mila ne laissait personne intervenir. Elle détestait être tripotée et plus encore, avouer ses faiblesses. La fierté était le plus efficace des remèdes.

Les traits de la Baronne s’assombrirent de nouveau à l’évocation du Prince. Mila enfonça son regard fougueux dans celui de la jeune femme.


« Seriez-vous en conflit avec le Prince ? »

La Marquise Cenci…Un « cas » intéressant. Un « cas » à éviter. Manipulatrice, froide et fière. Mila ne retint pas un sourire. La fierté, sans doute leur seul point commun.

« Baronne…Seriez vous aussi en conflit avec la Marquise ? »

Son pied nu glissa sur le sol et la porta tout près de Donatella.

« Ne répondez pas. Vos yeux sombres m’en révèlent déjà trop. »

Inutile de s’acharner sur la jeune Baronne qui apparaissait à Mila comme l’innocence égarée parmi les loups. Son regard glissa lentement vers l’autre bout du couloir. Qu’est ce que le Prince et la Marquise pouvaient bien comploter ?

Elle n’eut guère le temps de s’attarder sur cette question.


« La Fenice ? »

Un souffle de panique chahuta sa quiétude. La Fenice…Trop de monde, trop de bruit, trop de…tout ! Mila appréciait les chants, la comédie, la musique, mais savait pertinemment que rares seraient ceux qui préféreraient, ce soir, l’Art aux brouhahas des médisances. Ces regards qui ignoreront le musicien pour se nourrir des relations qui se noueront ou se déchireront dans la loge voisine, les bouches qui soupireront non émerveillées par la splendeur des costumes, mais par les différentes saynètes qui seront jouées par de nobles têtes, les oreilles qui se laisseront bercer, non pas au son de la harpe, mais aux mélodies des drames et des scandales qui éclateront…

« Là n’est point ma place. » trancha t elle d’une voix convaincue qu’elle espéra aussi convaincante…

C’est en de pareilles circonstances qu’elle appréciait qu’aucun titre n’encombre son patronyme…

Son regard se troubla alors que le valet disparaissait.


« Mais là semble être la vôtre… » ajouta t elle en désignant le pli… « Je félicite l’auteur de ce mot, il a su vous rendre le sourire. Est-ce lui qui vous accompagnera à la Fenice ? »
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Donatella Visconti
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleMar 20 Mai - 15:32

Donatella releva les yeux vers Mila quand celle-ci lui demanda si elle était en conflit avec le prince. La jeune fille ouvrit la bouche, la referma puis fronça un peu les sourcils en répondant.

"Non... non pas.. pas du tout. J'ai juste parfois un peu de mal à comprendre ses réactions mais je ne suis pas en conflit avec lui non non non." répondit-elle en secouant énergiquement la tête.

La jeune baronne cligna des yeux en regardant son interlocutrice d'un air interdit.


"Avec la Marquise. Seigneur, pourquoi voulez-vous donc que je sois en conflit avec tout le monde ? La Marquise est une personne généreuse qui s'est proposé de m'aider en me dispensant certains conseils utiles." répondit-elle en scrutant le visage du maître d'armes.

Le fait de se battre à l'épée couramment éveillait-il chez cette femme un sens de l'adversaire et un sentiment de conflit permanent ?

Puis Mila répondit qu'elle ne viendrait pas à la soirée donnée à la Fenice.


"Oh.. c'est dommage" répondit Donatella. "Je comprend que vous n'aimiez pas la musique mais vous savez, les gens vont surtout aux représentations pour voir et être vus, entendre quelques commérages amusants et s'afficher en bonne compagnie. C'est cela qui est amusant." expliqua-t-elle sans savoir que c'était exactement le sentiment contraire de Mila.

Donatella regarda le pli qu'elle tenait dans la main et acquiesça avec le sourire.


"Tout à fait, il s'agit de la réponse positive à mon invitation."
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleJeu 22 Mai - 18:35

Face au saisissement qui semblait accabler Donatella, Mila décida de ne pas approfondir les sujets délicats qu’incarnaient le Prince et la Marquise.

« Détrompez vous, je ne souhaite vous savoir en conflit avec personne… »

Evidemment, l’association « généreuse » et « Marquise » parut plus qu’obscure à Mila. Elle devinait la Marquise capable de déployer des charmes infinis, mais jamais de générosité…Quant aux réactions du Prince qui décontenançaient la Baronne, Mila n’opposa qu’un nonchalant haussement d’épaules. Qu’il lui ait infligé une gifle magistrale ou qu’il ait simplement souri à un moment inopportun, Mila suspectait Donatella de nature à céder au même trouble…

En outre, le Maître d’armes, non désireuse de s’immiscer dans les intrigues que certaines âmes nourrissaient avec enthousiasme, préféra mettre un terme à cette conversation.


« Me voilà rassurée. Tout est pour le mieux…dans le meilleur des mondes… »

Devise qui hérissait Mila, mais qui devrait combler l’ingénue Baronne.

Heureusement, celle ci changea de sujet pour rebondir sur la soirée qui se préparait à la Fenice.

Malheureusement, la suite du bavardage de la jeune femme inquiéta…Ou plutôt, effraya Mila qui hocha la tête d’un air hébété. Diable ! Mais elle comprenait tout à l’envers !


« Ce n’est pas la musique que je fuis, mais bel et bien les commérages qui sonnent horriblement faux à mes oreilles. Je me contenterai donc de la compagnie de mes épées. Silencieuses et étincelantes. Qualités que je vous souhaite de déceler chez votre…invité…»

Le regard de Mila fixa un instant le pli, puis elle offrit un sourire à Donatella, lui désignant le soulier qui se balançait encore au bout de son index.

« Veuillez m’excuser, je vais me chausser correctement. »

[ Le Rialto - La Maison du Négociant ]


Dernière édition par Mila Scarlatti le Mer 11 Juin - 11:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Couloir desservant les Appartements Privés   Le Couloir desservant les Appartements Privés - Page 2 PerleLun 2 Juin - 14:20

Donatella afficha un sourire apaisé lorsque Mila lui assura qu'elle ne souhaitait la voir en conflit avec personne. La jeune fille s'en doutait bien mais tout de même, cette femme avait des pensées étranges sur les gens. Mais peu importait, les conversations étaient éphémères et leurs sujets aussi tout comme leurs effets sur l'esprit de Donatella.

"Oui, tout va pour le mieux." confirma-t-elle, ses pensées oscillant entre la conviction et le doute.

Cependant, sa stupéfaction revint un peu sur le devant de la scène quand la jeune femme lui expliqua son point de vue sur les soirées.


"Et bien, vous me voyez surprise." commença-t-elle en se frottant le nez.

"Evidemment cela me semblait étrange que vous n'aimiez pas la musique mais chacun ses goûts n'est-ce pas ? Mais vous savez, les commérages ne sont pas forcément faux, parfois on apprend des choses intéressantes. Peut-être devriez-vous demander vous aussi des conseils à la Marquise ?" proposa-t-elle.

"Parce que des épées.. Oh je ne critique pas vos épées, mais elles sont silencieuses comme vous dites. C'est terriblement ennuyeux, à mon avis." ajouta-t-elle.

"Quant à mon invité.. qu'il soit étincelant, ça je ne sais pas. En tout cas, j'espère bien qu'il ne sera pas silencieux..." conclut-elle d'un air inquiet, l'index posé sur le bord de sa lèvre.

"Vous chausser ? Ah oui oui faites donc, moi je dois me préparer pour ce soir. J'espère que nous aurons d'autres occasions de nous parler. Peut-être même passerai-je vous voir dans la salle d'armes. Je serai curieuse d'essayer.. un peu votre.. heuu actvité. A bientôt donc Madame Scarlatti." dit-elle d'une voix joyeuse accompagné d'un geste de la main.

[Chambre de Donatella]
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