VENISE
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 Les Fauteuils Face à l'Estrade

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Basileo
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleSam 25 Mar - 0:31

Basileo suivit le mouvement, et se tourna en direction de la porte afin d'observer l'entrée de l'hôte. Il sourit, non pas dans l'espoir de témoigner au nouvel entrant une quelconque joie de le revoir (il était de toutes façons trop loin et trop entouré pour être vu), mais plutôt parce que le divertissement allait enfin pouvoir débuter. Valcarenghi pourrait ainsi prendre place sur un fauteuil, et les braillards qui avaient envahi les lieux cesseraient de baver leurs politesses, d'hurler leur joie d'être là ou de vanter bruyamment l'immonde coiffure de leur voisin. En espérant seulement que les musiciens ne soient pas aussi mauvais que les domestiques du palais, qui décidément préoccupaient beaucoup notre Basileo.

Valcarenghi en revint finalement à ses interlocuteurs, et à l'homme de foi qui s'était plus ou moins joint au groupe. Basileo le dévisagea, puis l'accueillit à sa façon.


"Un membre de la Compagnie de Jésus... Qui fréquente les soirées mondaines... Buffets généreux, luxe foisonnant et richesse ostentatoire... C'est vrai, aprés tout, rien d'incompatible avec votre voeux de pauvreté..."

Valcarenghi ponctua sa phrase d'un sourire ironique. On aura compris que l'homme n'était pas vraiment une grenouille de Bénitier.
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P.Giacinto I. Chiaramonti
Père Jésuite
P.Giacinto I. Chiaramonti


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleSam 25 Mar - 1:27

Giacinto avait discrètement remercié Bertuccio de sa gentillesse et avait lui aussi tourné la tête pour voir l'entrée du Prince et de la Princesse, entrée qui avait suscité une vague de murmures d'admiration et de flatterie dans la salle. Certains murmures étaient même d'interrogation, voir teintés d'un léger parfum de scandale... Evidemment, pour tous ceux qui ne savaient pas que le jeune homme que conduisait la Princesse était son frère...

Tourner la tête vers la porte lui avait permis également de cacher son visage un instant pour masquer l'amusement qu'il avait ressenti à voir le léger recul de l'homme armé et à entendre les paroles ironiques de celui qui ne s'appelait pas Lonza...

Depuis son arrivée à Venise, il n'avait jamais vu que des gens fort agréables et charmants. Même le médecin athéiste qu'il avait rencontré n'avait pas fait montre de méfiance ou d'accusation ironique.
Il était presque rassuré de retrouver enfin cette opposition qui lui était devenue familière et dont les jésuites étaient presque incessamment la cible...

Mais lorsqu'il se tourna de nouveau vers Basileo, il ne restait de son amusement qu'un sourire tranquille alors qu'il répondait avec douceur.


"Non, en effet, Monsieur... Rien d'incompatible... Le Prince n'a pas fait vœux de pauvreté, lui. Dieu aime tous les hommes, qu'ils soient riches ou pauvres. Je ne suis là que pour le rappeler...
De plus, fréquenter la richesse n'est pas la posséder. Et l'âme d'un homme vaut plus que toutes ses richesses."

Comme toujours lorsqu'il parlait de ses choses là, Giacinto parlait de façon calme et posée, comme si ces choses étaient limpides. Elles l'étaient pour lui. C'était l'évidente et simple beauté de sa mission.
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Bertucci
Invité




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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleJeu 30 Mar - 17:06

Bertuccio tourna la tête, naturellement entraîné par le mouvement général. Leurs hôtes venaient de faire une apparition remarquée. L'aventurier ignora les murmures de la foule, dont les conversations allaient bon train, pour se concentrer sur la princesse. La jeune femme ne lui était pas inconnue, il en était certain. Comment aurait-il pu oublier ce charmant visage ?

Il essaya néanmoins de faire abstraction de la présence de la princesse pour détailler ses deux compagnons. Le premier était, de toute évidence, son époux, et le maître de maison, comme le suggéraient sa prestance et son assurance. Le deuxième homme devait sûrement être un familier des deux époux. Probablement de la famille de la princesse, à en juger par la ressemblance de leurs traits. Bizarrement, Bertucio crut déceler une certaine tension entre les deux hommes. Impression qui semblait confirmée par les propos tenus à demi-voix par ses voisins. Peut-être en apprendrait-il plus par la suite, en tout cas il en avait bien l'intention...

L'aventurier se détourna du trio pour reporter son attention sur ses interlocuteurs. L'accueil acide de Basileo pour le jeune prêtre lui plut, mais il n'en montra rien. Pourquoi ouvrir si tôt les hostilités ? D'autant que la réponse de Giacinto était pertinente et Bertuccio devait avouer qu'il avait de la repartie, tout en retenue, comme il convenait à son habit.


"Vous n'êtes donc ici que dans le but de veiller à la morale de vos paroissiens ? Dans ce cas, vous aurez fort à faire, et je crains que toute votre foi n'y suffisse pas..."
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Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleSam 1 Avr - 1:19

[Près de la porte]

Tirant son frère par la main d'un air excité, Bianca arriva près des fauteuils face à l'estrade où les musiciens semblaient enfin prêts à jouer. Elle remercia Dante d'un signe de tête voyant qu'il s'écartait pour lui laisser la place. Cet homme, charmant et courtois avait déjà attiré son attention lors du dîner et elle se rappela qu'elle voulait essayer une séance d'astrologie avec lui.

Basileo Orio Valcarenghi était également présent, d'ailleurs elle lui avait parlé quelques minutes plus tôt alors qu'il n'y avait encore personne dans la salle de bal, un homme très charmant aussi. Il y avait également un homme de foi, très certainement le successeur du Padre Giovanni Malatesta. Il semblait très avenant. Et enfin, il y avait un autre qu'elle ne connaissait pas... très charmant aussi.

Tout le monde avait l'air sympathique, la soirée s'annonçait merveilleuse, tout était parfait ! Le sourire ravi ne quittait plus le visage finement poudré de Bianca. D'un grand mouvement ample et gracieux, elle lissa les pans de sa robe et s'assit sur un siège avant de poser à nouveau son regard vers les personnes présentes, tendant le dos de sa main vers celles qui venaient la saluer.


"Laissez-moi vous présenter mon frère, le Prince Ugo di Grazziano !"


Dernière édition par le Mer 12 Avr - 14:20, édité 1 fois
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Dante Lo
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleLun 3 Avr - 15:54

Dante sourit à la jeune femme et salua le prince di Grazziano avec révérence.
"Je suis très honoré Monseigneur".

Les invités arrivaient en nombre et prenaient place dans la salle.

Du coin de l’oeil, l’astrologue remarqua que son nouveau voisin de la calle Bardini, le docteur Barrozi -dont on lui avait dressé un portrait des plus flatteurs- venait de s’asseoir aux côtés de la délicieuse Romana.
Ce pouvait être là l’occasion de faire plus ample connaissance avec cet homme de science.

Lonza se retira discrètement du premier rang, laissant un siège libre pour le Prince Elio au cas où ce dernier souhaiterait tenir compagnie à son épouse et se dirigea vers le médecin.


[les fauteuils coté droit]
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Coriolan
Invité




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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleLun 3 Avr - 20:03

[Près de la Porte]

Docile, Ugo suivit sa soeur et son beau-frère. Un soupir de déception effleura ses lèvres, puis expira avant même de prendre véritablement naissance. Il ne pouvait en vouloir à l'héritier Adorasti d'avoir agit ainsi. Lui, au moins, mettait un point d'honneur à agir en tant que digne descendant de sa famille. Sa prestation avait été parfaite, ni trop légère, ni trop pesante. Et le reproche qu'il avait adressé, en sus d'être tout à fait justifié, l'avait été avec une courtoisie admirable.
Mais...
Mais, l'espace d'une seconde, Ugo s'imagina, les yeux enflammés, saisir la manche de son beau-frère et lui parler, parler. Lui, entre tous, aurait compris. Quel dommage, quel dommage que tout ce que l'univers comportait de sensé s'opposât à ce projet. Il y aurait eu une brèche, un flou quelque part, Ugo aurait peut-être tenté sa chance. Mais il n'y avait absolument rien à faire. Rien à faire que se concentrer sur le moment présent et agir en conséquence.
Le Prince prit soin de se placer à la hauteur du couple. Personne ne lui dénierait ce droit. Il n'était pas seigneur et maître en cet endroit, mais il était le frère de la Dame des lieux. Il était puissant à Venise. Et il était l'invité d'honneur. Du moins fallait-il s'en convaincre. Aussi est-ce avec une expression aussi chaleureuse que réservée qu'Ugo posa ses yeux clairs sur l'assistance que lui désignait Bianca. Il attendait. Il attendait que, de ce groupe indistinct, se détachent des visages, que certains approchent et que d'autres se retirent. Il n'était pas en position - pas plus qu'il n'avait l'envie - d'aller à la rencontre de ses étrangers, en qui la graine Adorasti était peut-être déjà plantée.


*Et finalement... qu'en est-il de ma soeur ?*
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Basileo
Invité




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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleLun 3 Avr - 20:21

Basileo Orio Valcarenghi gratifia tout logiquement les nouveaux arrivés d'une discrète révérence. Il fit ensuite un pas en retrait, afin de se préparer à quitter "le cercle". Trop de monde. Et puis Basileo n'était pas venu pour jouer les paons, ou distribuer trop de courbettes aux différents convives.
Aprés un respectueux sourire à la Princesse, avec laquelle il s'était entretenu une demi-heure auparavant, il se pencha sur l'oreille de son voisin, Bertuccio Farieli, afin d'y glisser quelques mots :


"Je vous laisse en compagnie de nos hôtes. Nous nous verrons plus tard mon bon Farieli."

Sur ces mots, Basileo se retourna puis se lança dans une périlleuse traversée de la salle. Slalomant habilement entre les dindes fortement pourvues en plumes, les pigeons autour desquels se pressaient déjà de jeunes corbeaux, et les nombreux rapaces qui peuplaient habituellement ce genre de réception.
Basileo aura certainement l'occasion de remercier de son hospitalié le Prince Adorasti lorsqu'il sera un peu moins entouré...


[Les Fauteuils Côté Gauche]
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P.Giacinto I. Chiaramonti
Père Jésuite
P.Giacinto I. Chiaramonti


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleMar 4 Avr - 0:22

Le jeune prêtre avait reçu les paroles piquantes de Bertuccio avec la même sérénité, et c'était toujours avec la même douceur qu'il y avait répondu.

"La morale... est une chose qui concerne plutôt la société et qui souvent, malheureusement, ne touche que les apparences. Je serais bien fou, ou bien vain, de vouloir m'instaurer censeur des mœurs qui ne concernent, en fait, hors de la confession, que Dieu et ceux qui les pratiquent..."

Giacinto laissa son regard vagabonder sur la foule qui effectivement, était très loin des valeurs que son habit se devait de défendre...
Il reprit avec une voix un peu plus animée, animée par l'espérance de sa foi.


"J'imagine que le but de ma présence ici serait plutôt de rappeler à ceux qui ne sont pas dans le besoin, que d'autres ont besoin d'eux..."

Giacinto regardait toujours la foule hautaine qui commençait à s'installer dans les fauteuils et tourna la tête vers Bertuccio, avec un pâle sourire, légèrement désabusé.

"Mais je crains que cela n'ait pas réellement d'effet..."

Il secoua légèrement la tête avec l'air de celui qui s'amuse de sa propre impuissance.
Il n'eut pas le temps de se pencher plus sur son inutilité dans ce lieu, car la Princesse Bianca venait d'arriver, entraînant avec elle son frère. Le Prince Elio se tenait légèrement plus loin.

Deux des hommes présents avec lui eurent tôt fait de s'éclipser.
Giacinto en aurait bien fait de même, d'autant qu'il avait aperçu en suivant l'astrologue du regard, Barrozi, le médecin avec qui il avait si agréablement discuté dans l'après-midi. Mais cela eut sans doute paru fort désobligeant envers le frère de la Princesse Bianca Adorasti… D'autant que l'expression de son visage était aimable, mais toute en réserve. Celle d'un grand seigneur qui sait qu'il n'est pas forcément en terrain ami même si les hostilités n'ont pas été déclarées ouvertement…

Le jeune prêtre s'inclina donc comme sa fonction le lui demandait.


"Princesse… Monseigneur…"

Il se tourna d'abord vers Bianca avec un sourire répondant à celui de la Princesse qui semblait fort heureuse.

"Je suis heureux, Madame, de vous rencontrer dès ce soir. Je ne voudrais pas remettre à plus tard les remerciements que le Padre Malatesta, mon prédécesseur, n'a pas eu le temps de vous adresser."

Bianca en temps que Princesse Adorasti, avait fait un don généreux pour les pauvres de l'Eglise San Siriano, peu de temps auparavant. Le jeune prêtre se tourna vers Ugo, qu'il avait rencontré brièvement le matin même, toujours avec un sourire chaleureux.

"Votre sœur, Monseigneur, est Vénitienne depuis peu de temps, mais sa générosité est telle que son nom est mêlé à la prière de plusieurs honnêtes gens…"

Les remerciements de Giacinto étaient toujours simples et courts. Il n'aimait pas les remerciements outrés qui accablaient la personne remerciée d'une avalanche de mots hypocrites, ni les remerciements tronqués dont le seul but était de tenter d'encourager à donner plus.
Il considérait que son habit demandait la vérité dans ce quelle avait de plus simple. C'était ce qui donnait à sa voix ce ton de sincérité si particulier.
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Bertucci
Invité




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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleJeu 6 Avr - 19:47

L'arrivée de la princesse et de son compagnon avait bouleversé le petit groupe. Lonza et Valcarenghi s'était discrètement esquivés, et Bertuccio les aurait bien imités si ce n'était par crainte de paraître impoli. Déjà, il saluait les arrivants.

"Madame...monsieur..."

Le padre qui avait eu la riche idée de parler avant lui le renseigna rapidement sur les relations qui unissaient les jeunes gens. Relations de sang, puisqu'il s'avérait qu'ils étaient frère et soeur. La ressemblance physique était de toute manière assez frappante pour le confirmer.

"Il me semble, madame, vous avoir déjà rencontrée." dit-il en s'adressant à Bianca. "Mais nous n'avons pas dû être présentés, je n'aurais jamais oublié le nom associé à ce si charmant visage..." ajouta-t-il galamment.

L'aventurier tenta en vain de se remémorer la rencontre. Un salon, une réception, un bal ?... Il était certain ne pas connaître le nom de la jeune femme. Dans ces réceptions, on n'était pas toujours présentés l'un à l'autre, surtout si l'on ne s'adressait pas la parole...ce qui arrivait très souvent. On ne pouvait pas aborder toutes les inconnues, aussi délicieuses soient-elles ! Mais cela lui reviendrait sûrement.

Il fit alors plus attention au frère de la princesse. Le jeune homme ne semblait guère à sa place, mais paradoxalement, sa présence au côté de sa soeur était toute naturelle. Il paraissait blasé. Etrangement effacé, en contraste saisissant avec sa soeur. Bertuccio sentit une pointe de sympathie pour le prince naître en lui. Peut-être cette réserve qu'il affichait cachait-elle plus qu'une simple indifférence ?...
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Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleMer 12 Avr - 14:56

Toujours souriante, Bianca regarda le conseiller-astrologue s'éloigner vers les fauteuils de droite, rejoignant Romana qui y avait pris place. Elle observa de son regard ravi Basileo saluer son frère et inclina la tête à son sourire charmant. Le Gentilhomme se retira également pour aller rejoindre les fauteuils du côté gauche, rejoignant ainsi son époux qui était déjà en discussion avec un homme qu'elle ne connaissait pas.. très très charmant.

Sans quitter des yeux Francesco, Bianca tendit la main vers sa droite comme pour attraper le bras de Romana et lui demander qui était cet homme fort agréable qui parlait à son mari mais se rendit compte un peu tard qu'elle avait en fait attrapé le bras du Padre. Elle le lâcha rapidement.


"Pardonnez-moi.. j'étais un peu distraite... vous disiez ? Oh oui... le don.. oh ce n'était rien voyons." dit-elle en secouant la main comme pour chasser une mouche.

Une autre voix lui fit tourner la tête, elle regarda Bertuccio qui venait de s'adresser à elle.


"M'avoir rencontrée ? C'est possible je ne sais pas..." dit-elle évitant de dire franchement 'votre tête à vous ne me rappelle rien'.

"Je suis la Princesse Bianca Grazziano Adorasti, la soeur du Prince Ugo ici présent et l'épouse du Prince Elio qui a organisé ce divertissement. Ne suis-je pas bien entourée ?" ajouta-t-elle avec un grand sourire.

Son regard clair se tourna vers son frère et elle fronça légèrement les sourcils.


"Vous semblez soucieux mon frère, que se passe-t-il donc ? La soirée s'annonce merveilleuse et.. oh écoutez la musique commence enfin ! C'est formidable."

Elle prit la main de son frère dans les deux siennes en ajoutant tout bas.

"Et puis nous sommes réunis ce soir, j'avais très peur de devoir rester dans ma... oh !"

Bianca se releva d'un coup comme si on venait de la piquer avec une aiguille.

"J'ai oublié mon m.."

Elle retint de justesse le mot 'messager'.

".. mon mouchoir ! Pardonnez-moi..."

Posant une main sur sa poitrine, elle gratifia tout le monde d'un sourire et elle s'en alla en trottinant vers la sortie.

[Les communs]
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Francesc
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleLun 17 Avr - 4:12

[Près de la porte]

Le Vicomte arpentait la salle au hasard, désespérant de croiser un visage familier, parfois obligé de se frayer un chemin à coups de coudes. Il était loin, le temps où tout le monde s'écartait de sa route à la vue de son uniforme. Il commençait à douter de l'utilité de sa présence à une telle soirée. Certes, le Prince avait raison, il lui fallait faire de nouvelles connaissances à Venise et c'était là l'occasion rêvée, mais il se voyait mal aborder des personnages inconnus et, pour la plupart, d'un rang supérieur au sien...

Il en était là dans ses pensées, lorsqu'il croisa enfin un regard connu : celui, chargé de bonté, du Père Igniazio Chiaramonti. Il s'approcha. Le Padre était entouré de deux hommes, l'un de taille moyenne, au regard gris terne et l'autre, plus grand, au visage émacié. La grâce féline de ses gestes trahissait une pratique fréquente de l'escrime. Francesco attendit le moment opportun pour s'immiscer dans la conversation.

Il s'adressa au Padre :


"Bonsoir mon père, je suis heureux de vous revoir ici. J'espère que ce divertissement est à votre goût. Je trouve pour ma part que cette claveciniste qui vient d'entonner un morceau a beaucoup de talent. Qu'en pensez-vous?"

Surpris lui-même par l'inanité affligeante de sa question, il se tourna vers les deux hommes, sans même attendre de réponse.

"Messieurs, le Vicomte di Salvi, Maître d'armes de son état et, par la grâce de Dieu, cousin par alliance du Prince Elio Adorasti, vous salue bien bas. A qui ai-je l'honneur?"

Ne connaissant ni le rang, ni la qualité de ses interlocuteurs, il s'inclina respectueusement. En relevant la tête, son regard croisa les yeux gris. Il y décela une fierté princière. A coup sûr, cet homme avait du sang bleu dans les veines.

(le tour de post pour ce sujet est : Francesco, Ugo, Padre, Bertuccio)
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Coriolan
Invité




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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleMar 25 Avr - 16:46

Le bruit des conversations formaient aux oreilles d'Ugo une musique toute à la fois confuse et agréable. Moins que le sens, c'était ce qui s'en dégageait, au-delà des mots, qui le charmait. Au mépris de toute prudence, cependant, il le savait. Il aurait du être plus alerte, plus à l'écoute d'ennemis potentiels. Mais il se laissait porter par les deux musiques, celle qui s'égrenait de l'estrade et celle qui résonnait tout autour.
Le départ de Bianca le laissa seul en terre inconnue. Il en éprouva une légère excitation, en contemplant les visages qui le dépassaient souvent de quelques centimètres.
Une phrase le tira de sa rêverie. Une phrase anodine mais qui lui fit prendre une conscience aigue des êtres rassemblés autour de lui. Il se tourna vers l'auteur de ces paroles.


"Cette claveciniste jouerais beaucoup mieux si elle oubliait quelques instants qui l'entoure. Même portée par la musique, elle ne parvient à oublier son public. Quel dommage. Ses doigts sont si crispés que c'est un miracle qu'elle ne se mette pas à hurler de douleur."

Il avança de quelques pas vers l'homme.

"Mais excusez cette interruption. Loin de moi l'intention de gâcher votre plaisir. La soirée vous convient-elle ? Je m'y sens moi-même à l'aise, aussi étonnant que cela puisse paraître ! Si à l'aise que j'en oublie de me présenter : Ugo di Grazziano, beau-frère de notre hôte, frère de sa tendre épouse... et ravi de se découvrir un parent par alliance, aussi lointain fut-il !"
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P.Giacinto I. Chiaramonti
Père Jésuite
P.Giacinto I. Chiaramonti


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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleJeu 27 Avr - 22:16

Il y avait quelque chose de flottant dans l'air. Ce quelque chose de si particulier des moments avant l'avant. L'infime hésitation de l'air qui est presque à l'opposé de la tension des instants avant un événement particulier. Ce n'était pas la précision aiguisée et tendue qui précède les grands bouleversements. C'était juste l'hésitation d'un moment qui ne sait pas encore s'il a envie d'être un changement.
Le moment où tout se croise et où tout est possible encore. Tout peu arriver, le bien, le mal, comme le rien.
C'était quelque chose de flottant, quelque chose qui maintenant sur la lointaine surface des choses, loin, ailleurs, tous les protagonistes de ce qui ne serait peut-être, en définitive, rien du tout.

Le Prince était ailleurs… Il écoutait avec son air aimable, mais n'entendait rien. Ses yeux ressemblaient à un bassin d'eau : clairs, limpides, attrayant, mais insondable, impassible et insaisissable. Il n'était pas là, de son esprit, de son intelligence, il se laissait porter.

La Princesse était ailleurs aussi. Giacinto avait regardé avec amusement la main agripper son bras, et le lâcher aussitôt. La main avait été légère, tremblante. Le poids d'une feuille. La Princesse semblait butiner la joie autour d'elle. Mais son esprit n'était pas là. Elle ne se conduisait pas comme quelqu'un qui réalise réellement ce qui se passe autour d'elle. Elle parlait et disait trop sans doute. "Peur de rester dans ma…" "J'ai oublié mon…" Petit oiseau qui voletait… Elle avait quitté son siège comme un papillon sa fleur. Hésitante, pressée, incertaine et pourtant sachant qu'elle s'en allait et vers où. Sans doute pas son mouchoir… Une princesse n'a pas besoin d'aller chercher un mouchoir, elle les fait venir à elle…

Monsieur Farieli était loin. Quelque part en lui. Il observait sans doute.

Le Vicomte n'était visiblement pas de ce monde. Giacinto était heureux de le voir changer dans un habit de Grand Seigneur, plus sûr de lui et se présentant comme membre de la famille du Prince Adorasti. Cela voulait dire que l'entrevue avec le Prince s'était bien passée et que l'homme allait sans doute pouvoir bien commencer sa vie à Venise.
Mais visiblement, il n'était pas habitué aux coutumes, idiotes certes, de ce monde. Se présenter ainsi aurait pu paraître impoli, peut-être même arrogant, détestable à certains. Et il connaissait certaines personnes qui n'auraient pas apprécié du tout d'être utilisées, comme lui-même venait de l'être, comme marchepied pour atteindre d'autres personnes plus haut placées. Lui-même était simplement heureux d'avoir pu être d'une aide même infime par sa présence, mais si le Vicomte cherchait à se faire une place dans la société vénitienne, il allait devoir être plus prudent, moins… "capitaine" et plus "gentilhomme".

Giacinto, en inclinant la tête vers le Vicomte et en lui souriant en guise de réponse à sa question qui n'en était pas une, adressa une rapide prière au Père de tous les hommes pour lui demander de garder cet homme qui s'avançait dans la vie, loyal, et le cœur brodé sur son pourpoint. Juste histoire qu'il ne se fasse pas renverser par la première salve de piques de salon.

Il faut croire que le Seigneur l'avait entendu car le Prince Grazziano avait répondu avec une grande intelligence et une sympathie certaine.
Giacinto laissa son regard suivre les paroles du Prince, et regarda les doigts de la claveciniste qui terminait son morceau de Scarlatti.

L'atmosphère flottante du moment l'attrapa un instant, et son esprit plongea lentement dans sa mémoire, ressortant des sons, des images de longues soirées d'hiver, alors qu'il était enfant. Sa mère au clavecin. Qui jouait Scarlatti. Avec beaucoup plus de fautes que la femme sur la scène. Elle déchiffrait. Et lui qui écoutait. Et les heures qui passaient, lentement, comme maintenant. Rien n'arrivait, rien ne venait pour troubler le moment. On attendait simplement quelque chose qui, on le savait, ne viendrait pas. De ces moments où le temps n'a plus de mesure possible, parce que la mesure est dans la musique et que la musique est hors du temps.

L'air calme et posé qui était sans effort et sans masque celui du prêtre, se teinta un instant d'un sourire enfantin. C'était de bons moments que ceux-là, avec la neige dehors et le feu dedans.
Mais ils étaient loin maintenant.

Le Père Ignazio tourna de nouveau la tête vers ses voisins, alors que ne subsistait de son souvenir qu'une trace d'enfance sur son visage. Ce n'était pas le moment de songer à sa famille.
Il était serviteur de Dieu sur Terre et du Pape à Venise, il ne pouvait pas se permettre de penser qu'il n'avait que 21 ans et que sa mère était loin.

Il avait fait un pas en arrière lorsque Ugo s'était avancé pour saluer son nouveau parent, n'ayant pas à prendre part à une discussion de "famille". Après tout, en entrant dans les ordres, il avait abandonné titre, richesse et pouvoir, pour n'être plus qu'un humble serviteur de Dieu. Il n'avait pas à écouter les conversations qui ne l'incluaient pas expressément.

Pour autant, il n'était pas sourd, et il entendait. Le "Aussi étrange que cela puisse paraître" lui fit penser que pour son premier sermon, il n'aurait sans doute pas besoin d'insister sur l'importance de l'honnêteté… Visiblement, le Prince Grazziano ne faisait pas mystère de la mésentente qui régnait, encore maintenant il fallait le croire, entre les deux familles…

En songeant à cela, il restait en retrait, présence neutre et humble. Il n'avait pas envie de rompre le flottement qui glissait toujours entre eux, pas envie de se lancer sur le champ des mots polis et anodins.

Cela devait être la fatigue du voyage qui le rattrapait.
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Bertucci
Invité




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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleDim 7 Mai - 20:04

La princesse venait de s'éclipser. Elle était repartie comme elle était venue, avec grâce et légèreté. Bertuccio se demanda cependant si cette légèreté apparente ne cachait pas une certaine légèreté d'esprit...

Il sortit de ses pensées pour saluer le nouvel arrivant. Le Vicomte di Salvi. Maître d'armes. Cousin du Prince. La présentation était claire et nette, et l'aventurier apprécia la franchise du ton, qui tranchait avec les paroles ampoulées de circonstance.


"Bertuccio Farieli. Je ne suis qu'un visiteur de passage."

Il inclina la tête en réponse au salut de l'homme.
Un morceau de clavecin se fit entendre. Bertuccio ne connaissait pas grand chose en musique, il fallait bien l'avouer. Mais le but principal d'une mélodie n'était-il pas d'être agréable à l'oreille du public ? Si tel était le cas, le musicien pouvait être satisfait, il avait rempli sa mission... Bertuccio n'était pas le seul certainement à apprécier la musique, même si bien des convives, blasés comme ils l'étaient, ne prêtaient guère attention qu'à leurs petites conversations...
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Francesc
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleMar 9 Mai - 12:42

Francesco inclina la tête au nom de l'homme aux yeux gris. Un prince ! Il avait vu juste ! Ce regard et ces manières ne trompaient pas... de la Maison Grazziano... rivale de la famille Adorasti. Il était heureux que les deux familles cherchent à se réconcilier. L'image du viel Andrea ironisant sur les Grazziano dans les salons de Florence lui revint à l'esprit... Ici comme en Toscane, bien des choses semblaient avoir changé...

"Je suis moi-même très heureux et honoré de rencontrer un Prince au nom si célèbre. J'espère que le Prince Elio et vous même saurez vous entendre, afin que nos deux familles mettent fin à ces déchirements qui durent depuis bien trop longtemps... Je pense que... "

Il fut interrompu par une voix qui s'élevait, belle, claire, cristalline. Vivaldi. Sans le vouloir, il tourna les yeux vers l'estrade. La cantatrice se tenait là debout, fière, droite, rayonnante.
Francesco fut touché par sa beauté. Le morceau était si émouvant...
Silvia adorait Vivaldi. Il revit visage de sa femme, souriante, bienveillante... et tellement belle... Sa mâchoire se crispa. Il retint une larme. Inconsciemment, il serra les poings. Comment avait-il pu lui faire autant de mal, à elle qu'il aimait tant? Pourquoi n'avait-il jamais eu le courage de tout lui avouer? Il était maintenant trop tard pour pleurer sur sa propre lâcheté. Il semblait au Maître d'armes que ses fantômes du passé ne cesserait jamais de le traquer, de le harceler où qu'il aille, ne lui laissant jamais de repos. Il soupira. La fin du morceau le fit revenir à la réalité. Il venait de tourner le dos au Prince. Il se sentit rougir de gêne.


"J'aime beaucoup Vivaldi" dit-il dans un murmure, comme pour s'excuser, ses yeux bleus désespérément fixés sur le sol...

Il y eut alors le silence le plus long du monde. Il devait être écarlate à présent... Il osa enfin un rapide coup d'oeil à ses interlocuteurs. Farielli semblait avoir également été pris par le morceau et ne prêtait heureusement pas une grande attention au Vicomte. Le Padre, fidèle à lui-même, paraissait perdu dans ses méditations. Il était encore souriant et ne semblait pas tenir rigueur à Francecso pour sa maladroite impolitesse lors des présentations.

Quant au Prince, ses yeux étaient restés fixés sur le Vicomte, gris, froids, impénétrables... Il se tenait devant lui, impitoyable, tel l'Ange Rédempteur du Jugement Dernier, prêt a rendre l'implacable Justice Divine ...Que pouvait-il penser? Sans doute devait-il se dire qu'il n'avait encore jamais connu de gentilhomme aussi étrange et impoli...
Le Maître d'armes eut un mal fou a avaler sa salive. Il lui semblait qu'une boule énorme avait pris place dans sa gorge. Il ne savait que faire ni que dire... Devait-il reprendre sa pathétique conversation comme si rien ne s'était passé, au risque de paraître plus irrespectueux encore? Ou bien devait-il sourire pour s'excuser et risquer de passer pour l'idiot du village?

Il ne s'était jamais senti aussi mal à l'aise et n'osait même pas imaginer la couleur de son visage. Ses yeux bleu glacé fouillaient hystériquement le vide autour de lui, comme une bête fauve se sentant prise au piège et chechant désespérément une issue...
Il aurait aimé voir le sol s'ouvrir sous ses pieds et être englouti dans les entrailles de la terre pour disparaître de la face de ce monde cruel...
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Coriolan
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleSam 13 Mai - 19:13

"Je ne suis qu'un visiteur de passage"

Les yeux clairs du prince se posèrent sur Bertuccio et ne le lâchèrent plus. Combien de fois avait-il entendu cette phrase ? Peu, à vrai dire. Mais chaque fois, ces mots avaient été le synonyme de problèmes à n'en plus finir. Un visiteur de passage, un vrai, ne s'attardait pas, on ne le voyait pas, il ne parlait même pas. Quelqu'un qui se présentait en tant que tel était forcément un menteur. Cela ne voulait pas forcément dire que l'homme était un danger pour les Grazziano. Mais dangereux, il l'était sûrement, il n'y avait aucun doute à ce sujet. Que venait-il faire ici ?
Alors qu'il s'apprêtait à lui adresser la parole, il fut interrompu par Francesco, l'amateur de musique, qui l'interrogea sur ses relations avec Elio. Ugo retint un froncement de sourcils. Il ne pensait pas extrêmement pertinent d'évoquer devant tous les conflits opposant les deux familles. Bien entendu, tout le monde ou presque à Venise devait être au courant. Cependant... Cependant, c'était comme une blessure grave. Tant qu'on n'y prêtait pas attention, on pouvait marcher. Cela n'empêchait pas la plaie de s'aggraver, cela ne ralentissait pas le froid qui vous envahissait... Mais au moins, on avançait, peut-être des quelques mètres qui pourraient vous sauver la vie. Aussi est-ce avec un nouveau sourire que le Prince répondit à Francesco :


"Ma foi je n'ai guère eu l'occasion de bavarder avec mon beau-frère, je l'avoue... Vous savez, les aléas des installations... Mais j'ose espérer que cette fête n'est que le prélude à de nombreuses visites entre nous."

Il termina sa phrase en tournant la tête et aperçu, un peu par hasard, le Père Chiaramonti, image de la sérénité et de la sagacité à l'écoute. Sans comprendre pourquoi, un léger malaise l'envahit, malaise à peine dissipé par l'intervention de la cantatrice.
Le Prince di Grazziano hocha la tête, analysant le style d'un point de vue technique. La voix était agréable, le rythme et le timbre parfaitement tenus. Un véritable bonheur. A nouveau, Francesco s'adressa à la cantonnade, semblant s'enmêler les pieds dans sa phrase. Comme s'il voulait retenir quelqu'un en train de faire une mauvaise chute, le Prince se précipita à la rescousse, sans qu'aucun calcul ne vint dicter ses mots.


"Je vous comprends tout à fait. Ce morceau est particulièrement poignant. Et j'apprécie beaucoup la façon d'interpréter de cette femme. Enfin quelqu'un qui ne chante pas comme une poitrinaire ! L'avez-vous déjà entendu, Monsieur ?"
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P.Giacinto I. Chiaramonti
Père Jésuite
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleSam 13 Mai - 21:51

Giacinto se sentit glisser de nouveau dans la réalité, comme appelé par la détresse palpable de Francesco. Le jeune prêtre était de ces gens qui partagent physiquement presque, la douleur de ceux qui les entourent.
Instinctivement, toujours placé à côté du Vicomte, il avait posé une main amicale sur le bras de Francesco. C'était un geste presque invisible, quelques doigts sur une manche. Un appui discret mais net, le genre de gestes destiner à montrer que l'on comprend, sans mettre l'accent sur la faiblesse.

Mais le Prince Grazziano s'était lui aussi lancé à la rescousse du Vicomte en péril, décidément trop honnête et bon pour passer inaperçu dans cette société mondaine...
Giacinto eut un sourire, une légère pression des doigts, et retira discrètement sa main.

Malheureusement, son attention ainsi divertie ne put prévoir la terrible catastrophe qui cette fois lui était destinée : une femme, qui avait sans doute déjà vu un certain nombre de printemps, outrageusement fardée et engoncée dans une toilette loin de correspondre aux critères de la bienséance, s'était précipitée vers lui avec voracité.

"Oh ! mais vous devez être le Padre Chiaramonti ! Le successeur de notre très regretté Padre Malatesta... Comtesse dei Angeli."

Giacinto considérait qu'il n'était pas nécessaire, pour parler à quelqu'un, de se placer à une dizaine de centimètres du visage de l'autre. Visiblement la plantureuse dame en jugeait autrement.
Terriblement gêné, réfléchissant à un moyen de s'enfuir dignement (c'est-à-dire de ne pas partir en courant en disant que l'on vient d'oublier un enterrement, là maintenant...) Giacinto réussit à balbutier un "en effet, c'est moi-même, enchanté".
Le Seigneur ne voulait visiblement pas que son serviteur mente, car Giacinto n'eut pas le temps de trouver une excuse digne de ce nom : la femme avait immédiatement repris.

"C'est merveilleux... Et Malatesta m'a assuré que vous reprenez
toutes ses fonctions..."

Là, Giacinto faillit répondre très simplement "en effet" en se demandant vraiment là où venait en venir cette furie qui avait maintenant saisi son bras et s'y agrippait avec vigueur en l'empêchant d'exercer une courageuse retraite.
Malheureusement, ou heureusement peut-être, la série d'œillades assassines qui suivit, lourdement appuyées et fort peu discrètes, parvint à faire comprendre, même à l'esprit innocent du jeune prêtre, la double signification de la phrase.

Sous les assauts combinés de la réalisation des sous-entendus, des battements des lourdes paupières fardées, du capiteux et entêtant parfum de la dame, des souvenirs de bribe de confession de Malatesta, dans la scène d'horreur où il était malgré lui acteur, Giacinto lutta courageusement contre l'envie de rougir, l'envie de pâlir, et surtout l'envie de s'évanouir.
Il se rattacha fermement à la pensée que son devoir était de ramener les âmes dans le droit de chemin, et que là, il allait avoir du travail... Tourner de l'œil n'était pas la meilleur façon de montrer la force du Seigneur. Il essaya donc de répondre le plus posément possible.

"Madame, les fonctions de mon sacerdoce sont universelles et les-mêmes pour nous tous..."

Un instant, il crut que cela allait suffire, mais c'était évidement bien trop optimiste et la dame, après une vague marque d'étonnement, repris son sourire et ses oeillades pour dire "Mais bien sûr, je comprends, je comprends". Ce qui montrait qu'elle n'avait rien compris.
Elle s'était d'ailleurs immédiatement tournée vers les autres personnes présentes.


"Vous m'excuserez Messieurs ? Je vous prive de la délicieuse présence de notre nouveau pasteur..."

Et sans plus attendre, elle avait commencé à entraîner le jeune prêtre vers un groupe de dames fort semblables à elle...
Giacinto ne put réprimer un regard désespéré d'appel à l'aide muet aux témoins de la scène. Mais de nouveau, la pensée de son devoir le raffermit. Il n'avait pas le droit de fuire. Ramenant un semblant de certitude sereine sur son visage, il se débrouilla pour ménager une courbette et murmurer.


"Monseigneur, Messieurs, veuillez m'excuser..."

Même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu dire plus, entraîner qu'il était par l'opulente matrone.
Deux pensées lui vinrent simultanément alors qu'il s'éloignait du calme groupe formé par les trois hommes : il n'aurait jamais dû être jésuite, mais chartreux, sagement reclus dans une cellule pour le reste de ces jours.
Et il fallait louer le Seigneur miséricordieux, qui avait accepté que lui, son serviteur, se trouve dans une situation plus qu'embarrassante, afin de dissiper les dernières traces du malaise du Vicomte.

C'était cette dernière pensée qui redonnait à sa démarche, malgré la furie toujours agrippée à son bras, quelque chose de noble et grave, et à son sourire quelque chose de plus naturel.

Tout cela avait duré des siècles dans l'esprit de Giacinto, à peine quelques instants pour les autres spectateurs, la brave Comtesse s'étant comportée comme une tornade, arrivant, parlant, gesticulant, et enlevant Giacinto en quelques dizaines de secondes...


[L'estrade des Musiciens]
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Gabriella Delmonti
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleMer 24 Mai - 0:00

[L'office]

Gabriella ne s'était pas retournée une seule fois pour s'assurer que les trois jeunes femmes la suivaient. Elle n'était pas nounou et avait déjà assez de quoi s'occuper elle-même sans veiller à ce que tout le monde soit à sa place. Et puis ils exagéraient tous, d'investir sa cuisine de la sorte, ce n'était pas un moulin cette cuisine, des gens y travaillaient consciencieusement pour servir le prince et ses hôtes.

Elle entra donc dans la grande salle, tenant son plateau fermement et avec précaution pour ne pas que le vin d'orange déborde de la carafe de cristal. Bien entendu, ce n'était pas aux invités de se pousser pour la laisser passer, c'était à elle de tourner, virer, zigzaguer entre les robes volumineuses et autres gestes brusques, un vrai parcours du combattant. Parfois on l'interpellait et elle servait, le sourire avenant par devant et le plus souvent une moue exaspérée par derrière.

Elle n'écoutait même pas la musique, non pas que ça ne l'intéressait pas, mais si son esprit avait été tourné vers autre chose que ce plateau en équilibre instable entre ses mains, à n'en pas douter que le contenu aurait déjà été par terre. Et pourtant.

Une robe un peu trop longue, un pied resté au milieu, un coin de tapis relevé... elle n'eut pas le temps de détailler, mais ce quelque chose lui fit perdre l'équilibre et c'est avec les yeux exorbités sur sa carafe en cristal qu'elle se mit à courir à grandes enjambées désordonnées pour tenter de récupérer sa stabilité. C'est alors qu'elle pensait que tout était perdu et qu'un des beaux costumes ou des belles robes allaient se retrouver tâchés de vin qu'elle retrouva son équilibre en tombant à genoux et finissant son parcours en mini glissade jusqu'à se retrouver directement aux pieds du Prince Grazziano.

Elle laissa échapper un long soupir de soulagement en voyant la carafe et les verres parfaitement intacts et à leur place sur le plateau, puis leva les yeux vers la personne devant qui elle avait atterri. Clignant des yeux pendant quelques secondes d'un air interdit, elle regarda cet homme aux yeux clairs qu'elle ne connaissait pas en essayant vaguement de chasser de son esprit l'idée qu'il était presque aussi beau que le prince Elio. Ses joues s'empourprèrent et, toujours à genoux devant Ugo, leva légèrement la carafe en souriant.


"Un peu de vin d'orange ?"
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Bertucci
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleLun 29 Mai - 21:29

Le départ du padre n'était pas passée inaperçue. Le pauvre homme venait d'être enlevé par une matrone de la pire espèce : la fausse dévote. Et bavarde qui plus est. Bertuccio se sentit empli de compassion pour le padre. Il lui serait certainement difficile de s'en défaire...

Le prince adressait la parole au Vicomte. Le ton de ses propos était si amical que Bertuccio comprit qu'il cherchait à venir en aide à l'homme. Mais pourquoi ? A bien y regarder, di Salvi avait effectivement pris un air affreusement gêné. Avait-il donc tant honte d'apprécier Vivaldi ? A moins que le prince ne l'impressionne ? Peut-être. Il rougissait et bafouillait comme un collègien, devant un homme bien plus jeune que lui. Etrange pour un homme qui paraissait avoir vécu et enduré les épreuves de la vie...

"Personne ne peut rester insensible au charme d'une telle voix. Vivaldi n'aurait pu trouver meilleure interpète..." assura Bertuccio pour venir en aide à Francesco.

Vraiment il ne comprenait pas cette gêne subite. Mais ce n'était pas son problème. Bertuccio étouffait dans cette salle. Il sentit soudain qu'il ne supporterait pas ces conversations guindées jusqu'à la fin de la soirée. Son voyage l'avait fatigué. Venise lui pesait, qui exerçait soit-disant un tel attrait sur le voyageur qu'on ne pouvait la quitter. C'était pourtant ce que l'aventurier ferait sûrement d'ci peu.

"Messieurs, j'ai le regret de déjà vous quitter. Ce fut un plaisir."

Bertuccio se découvrit, salua et quitta la salle en louvoyant habilement entre les convives.

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Francesc
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleMer 31 Mai - 18:44

Francesco prit une grande inspiration. Il leva les yeux. Le prince l'avait sauvé, alors qu'il venait de manquer à l'étiquette en lui tournant le dos. Pourquoi était-il aussi tendu ce soir? Il ne comprenait pas. Il n'avait plus l'habitude de ces soirées mondaines et ses rêveries le ramenaient sans cesse à son passé. Il chassa ses pensées. Il devait apprendre a revivre et à oublier.

Il avait sans doute paru maladroit à ses interlocuteurs. Evidemment, ils ne comprenaient pas, eux... et ils étaient jeunes...
Il soupira à nouveau. Il avait senti la main du Padre sur son bras et avait apprécié son soutien muet. Il lui sourit lorsque celui-ci fut emmené par la furie. Dire qu'il avait lui même pensé à entrer dans les ordres pour s'éloigner des tourments du monde et trouver la paix de l'âme ! Il lui sembla soudain que la vie consacrée elle-même n'était finalement pas de tout repos...

Il répondit au Prince Ugo :


"Peut-être l'ai-je déjà entendue, à Florence, mais je ne crois pas m'en souvenir... En tout cas, je suis d'accord avec vous, sa voix est magnifique ! Et son interprétation splendide..."

Il fut interrompu par Bertuccio qui prenait congé. Le Maître d'armes le salua, lui souhaitant une bonne soirée.

Il allait reprendre la parole lorsqu'il apperçut une jeune servante portant un plateau qui venait de perdre l'equilibre à quelques mètres du Prince. Il était trop tard, le Vicomte n'aurait pas le temps de réagir avant qu'elle ne tombe et ne brise sa carafe de cristal, arrosant du même coup les élégants costumes et les belles robes des invités. Francesco retint sa respiration, priant pour un miracle.
Il lui sembla que le Ciel entendit sa prière et fut prompt à réagir car, l'instant d'après, la jeune servante retrouva un semblant d'equilibre et vint finir sa course par une très belle et très élégante glissade sur les genoux - quoique fort peu convenable au goût du Vicomte, dans une société vénitienne qui se dit si raffinée et si attachée aux bonnes manières... -

La servante ne semblait cependant pas si troublée et, toujours agenouilée devant Ugo, lui proposa du vin, comme si c'était là tout naturel. Le Vicomte sourit.


Il reconnut alors la servante qui l'avait accueilli. Il fut à nouveau touché par la douceur et la beauté de ces grands yeux verts qui fixaient le Prince innocemment. Puisse ce dernier ne pas lui tenir rigueur de sa chute !
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Coriolan
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleMer 12 Juil - 19:22

Le prêtre avait été balayé par un vent violent et trop sucré. L'homme "de passage" n'avait pas menti et était passé. Au loin, un autre groupe qu'il avait gardé dans un coin de ses yeux se disloquait lui aussi, Bianca était arrivée, Iago était parti. Une courtisane était partie, une courtisane à qui son beau-frère accordait plus de regards qu'à sa sœur…
Il ne restait que di Salvi devant lui, qui regardait ailleurs.

Ugo tourna la tête dans la direction et suivit avec un sourire amusé l'acrobatie de la jeune servante. La carafe tomberait-elle ou ne tomberait-elle pas ? Tant de choses reposaient ainsi sur le hasard et étaient tranchées par un petit fait sans importance et pourtant générateur d'issues opposées…

La carafe n'était pas tombée et la jeune servante était arrivée à ses pieds. Ugo la regarda un instant sans rien dire, sans répondre, intrigué seulement par les murmures indignés qui les entouraient. Comportement indigne d'une servante qui devrait être invisible.
Sa sœur discutait avec Elio.
Ugo laissa un sourire éclairer amicalement son visage.


"Et bien Mademoiselle, j'admire votre dextérité…"

L'intendant était partit et Elio répondait à Bianca.

"Mais je ne suis pas l'ambassadeur de la Grande Porte, et il n'est donc pas nécessaire de se mettre à genou devant moi…"

Son sourire s'agrandit encore, et dans un geste d'une grande simplicité il se baissa pour aider la jeune servante à se relever. Autour d'eux, les murmures s'étaient fait étonnés, puis rieurs à la mention des coutumes turques, et maintenant ressemblaient fortement à de l'admiration. Ugo percevait les quelques mots de "magnanime", "généreux", "noblesse"…
Lorsque Gabriella eut retrouvé son équilibre sur deux pieds, Ugo continua toujours plein de cette amabilité simple qui le caractérisait.


"La présentation ajoute encore du charme à cette boisson et c'est avec plaisir que…"

Le "j'accepte" ne vint pas. Sa sœur agitait violemment son éventail. Sa gorge se soulevait brusquement et irrégulièrement. Elle semblait vacillante.

"j'aurais accepté. Malheureusement, je dois vous quitter. Mon cher di Salvi, si l'envie vous en prend, n'hésitez pas à me rendre visite, vous serez toujours le bienvenu…"

Il allait partir lorsque son regard croisa de nouveau celui de la jeune servante qui ne devait sans doute pas savoir qui il était (et il aurait même voulu qu'elle reste dans cette ignorance pour ne pas lire dans ce regard clair de la déférence, de la peur ou de la haine).

"Faites attention à vous, Mademoiselle…"

En riant un peu, il fit tinter la carafe avant de se diriger le plus naturellement possible vers sa sœur.

[Les fauteuils côté gauche]
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Gabriella Delmonti
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 PerleMar 8 Aoû - 14:06

Toujours à genoux aux pieds du bel inconnu blond et tenant la carafe entre ses doigts, Gabriella ne se releva pas immédiatement, ayant comme une sensation étrange, se voyant dans cette même situation mais aux pieds du prince Elio. Elle se surprit à se sentir mal à l'aise, entendant facilement ce ton froid et direct de celui qu'elle admirait pourtant plus que tout. "Relevez-vous ma fille, tenez-vous un peu !"
Oui c'est que le prince Elio lui aurait dit, il était si soucieux de la tenue de sa demeure mais il avait raison, comme toujours.
Pourtant.

Gabriella revint sur terre quand la voix qu'elle entendit lui fit réaliser qu'elle n'était pas du tout aux pieds du prince Elio. Gabriella admirait Elio et le bel inconnu l'admirait elle... pour sa dextérité. Elle rougit fortement derrière ses cheveux blonds. Mais qui était cet homme ? Si élégant, si beau et si doux ? Si gentil qui l'admirait pour ne pas avoir fait tomber cette carafe. Si prévenant qui se baissait même pour l'aider à se relever.

Qu'il accepte ou non de prendre du vin lui était bien égal alors que ses grands yeux verts restaient rivés sur ce visage et ce regard clair qui... qui jetait de fréquents coups d'oeil vers la princesse. A nouveau le brouhaha se fit entendre à ses oreilles comme un son désagréable venant gâcher la délicieuse sensation dans laquelle elle était plongée jusqu'à présent. Ses doigts se crispèrent sur la carafe et elle referma la bouche qui était restée entrouverte.

Elle ressentit alors une grande déception et frustration au refus de l'homme de boire un peu de vin. Tout était redevenu bien réel autour d'elle. C'est-à-dire qu'il n'y en avait toujours que pour les autres et elle restait en second plan. Oui bien sûr elle n'était qu'une servante, et alors ? Elle se calma un peu quand le bel homme blond la pria de faire attention à elle. Mais déjà il s'éloignait vers les grands de la salle, vers Elio et Bianca, Bianca qui était dans les bras d'Elio.

Une vague de chaleur lui monta de la nuque jusqu'au front. Que faisait cette dinde dans les bras de son prince ? A quoi jouait-elle ? Gabriella resta immobile, n'entendant pas une grosse femme qui lui demandait à boire un peu de vin. Et le bel inconnu qui s'en mêlait, et qui lui tenait la tête ! La princesse s'était évanouie et tous s'étaient agglutinés autour d'elle.


*Non mais quelle dinde !*

Le prince Elio venait de sortir de la salle et l'homme blond l'avait suivi. Mais qu'est-ce que tout cela signifiait ? Déjà des invités prenaient la direction de la sortie, les domestiques s'affairaient à ce que tout se fasse en ordre.

"Prends ça, toi." dit-elle à une servante qui passait près d'elle, lui enfonçant presque le plateau dans la poitrine.

"Moi aussi je sais m'évanouir si je veux, mais je ne le fais pas !" bougonna-t-elle de mauvaise humeur avant de sortir de la salle d'un pas pressé.

[J'éditerai]
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MessageSujet: Re: Les Fauteuils Face à l'Estrade   Les Fauteuils Face à l'Estrade - Page 2 Perle

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