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 Calle Trevisi

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AuteurMessage
Luciano di Lorio
Ami de la Famille Adorasti - Ca'Adorasti
Luciano di Lorio


Nombre de messages : 168
Date d'inscription : 05/07/2005

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MessageSujet: Re: Calle Trevisi   Calle Trevisi - Page 2 PerleMar 21 Aoû - 0:19

La canne fendait l’air au gré des moulinets que lui imposait son nouveau possesseur. Devait-on l’avertir de l’astuce que recelait l’objet entre ses mains? Certains n’avaient vu en Luciano qu’un noble influent de par sa fortune et ses relations, l’éminence grise d’Andrea Adorasti, un homme de pouvoir, mais nullement d’action. Mal leur avait pris. Il n’avait jamais, comme tant d’autres, pratiqué le duel comme un sport, préférant de loin orchestrer soigneusement la façon et de déterminer avec exactitude le moment où il donnerait la mort. Cet acte ne lui était jamais apparu comme plus amoral qu’un autre, tout ce qui le distinguait étant sa nature irréversible. Ainsi, qu’il se soit exécuté par lui-même ou par le biais d’un intermédiaire, il n’avait jamais ressenti le moindre remord à mettre un terme à l’existence d’un ennemi. Certes cruel, mais non pas avide de verser le sang, il ne s’était livré à cette tâche à la fois contraignante et nécessaire qu’à quelques reprises, lorsque la situation exigeait loyauté et discrétion absolues.

Un éclat de rire l’informa que l’ingénieux mécanisme avait été découvert, dissipant l’humeur de son protégé, inhabituellement morose depuis leur départ de la Calle Trevisi. La présence de leur fervent admirateur, loin de l’amuser, semblait l’avoir courroucé et l’aristocrate s’était abstenu de tout commentaire, attendant que la contrariété de son cadet s’apaise d’elle-même. Il se tourna à demi pour rencontrer la caresse glacée de sa propre épée contre ses lèvres, qui s’étirèrent dans un sourire appréciateur. Il accueillit ce contact, pourtant à la frontière de la menace, comme une étreinte familière, ne tentant nullement de s’y soustraire.


« L’ami qui m’en a fait cadeau espérait que je ne le réserve à plus qu’au simple emploi d’appui. C’est un homme clairvoyant, ayant atteint l’âge des accessoires plus tôt que moi, et qui m’a instruit quant aux multiples usages qu’on peut prêter à un tel objet. »

S’il avait d’abord été sceptique quant à l’utilité réelle du présent d’Andrea, il avait eu tôt fait de reconnaître que son compagnon de toujours avait, une fois de plus, agi en connaissance de cause. Après tout, cette canne n’était-elle pas l’illustration parfaite du rôle qu’il avait joué auprès du Prince Adorasti? Un soutien solide et indéfectible, une arme redoutable, cachée à la vue de tous, là pour trancher le sort d’un adversaire et frapper au moment opportun.

Au loin, les lumières du Castello semblaient leur indiquer la voie à suivre. Il lui sembla presque qu’en tendant l’oreille, il aurait pu percevoir le brouhaha confus des conversations, des rires et de la musique. La perspective de se joindre au tumulte ambiant du bal, si à l’opposé de la quiétude de la ruelle, plongée dans la pénombre, lui répugna soudainement. Cependant, un coup d’œil sur le visage de son vis-à-vis lui rappela la raison précise pour laquelle il se rendait à la fête populaire et suffit à faire s’évanouir ses dernières réticences.

Sa main gantée se referma autour de la lame, remontant jusqu’au pommeau, pour l’obliger à pointer le sol. Bien qu’il eût aisément pu la retourner contre son jeune maître, le baron avait préféré leur faire baisser les armes, avant qu’ils ne fassent leur entrée dans l’arène. Il savait l’éphèbe prêt à tout et lui-même n’avait plus besoin de préparatifs pour ce genre d’occasions depuis fort longtemps. Peut-être souhaitait-il seulement saisir ce moment où ils se retrouvaient seuls, sans nul curieux pour les observer.


« Je protège tous mes biens, Monsieur Scaligeri, particulièrement ceux qui sont essentiels à mon plaisir. L’objet de mes affections fait partie de ces chasses gardées auxquelles je ne consentirais à me défaire qu’avec difficulté. »

Ce disant, il attira le jeune homme contre lui, une joue rendue fraîche par la rigueur du temps lui faisant regretter de ne pas l’avoir enlacé plus tôt. Humant son parfum, il fut agréablement surpris par cette odeur de bois tendre de musc doux, d’une ingénuité qu’il n’aurait pu deviner chez son favori. Il dut retenir son souffle, par peur d’être submergé par cet arôme de gâteau à la noisette et de lait d’amande, éveillant une faim insatiable au creux de son être. Sans doute l’aurait-il dévoré sur le champ s’il n’avait été de sa raison qui, le ramenant à l’ordre, lui fit briser le silence qui s’était installé entre eux.


« J’ai confiance que l’amabilité de votre caractère saura vous attirer la sympathie de tous ceux que vous rencontrerez ce soir, mais si par malheur, vous veniez à commettre quelque inconvenance et qu’on vous en demandait réparation, n’hésitez pas à faire appel à mon support. En ma qualité de guide, il est de mon devoir de veiller à vous éviter le moindre des désagréments. »

Quoique parfaitement distincte, sa voix grave ne s’était pas élevée au-dessus du murmure et ce fut avec la même douceur, très différente de ses manières usuelles, qu’il le libéra, reprenant dans un même temps sa canne des mains de son interlocuteur.

« Trouvez votre amusement, dans cette ville, vous voici délivré des contraintes familiales. Je reviendrai recouvrer ce qui m’appartient en temps et lieux. »

[Jardin du Castello]
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Raffaele di Grazziano
Frère du Prince - Ca'Grazziano
Raffaele di Grazziano


Nombre de messages : 134
Date d'inscription : 12/11/2006

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MessageSujet: Re: Calle Trevisi   Calle Trevisi - Page 2 PerleMer 22 Aoû - 3:52

La lame abaissée, Raffaele accueillit sans sourire l'étreinte de l'homme. Son regard clair s'échappa sur le côté, tandis que son corps était ramené contre celui du Baron. Il sentait l'épée le long de sa cuisse qui frémissait, comme si l'objet regrettait que l'on eut pas usé de sa fonction première. Ses lèvres effleurèrent le jabot de dentelles, goûtant quelques brins de tabac à priser tombés là, tandis que sa main se resserrait sur le pommeau d'argent.
Il leva la tête lentement, offrant son regard angélique et sa voix trop douce
.

"Vous avez donc un ami particulièrement soucieux et de votre sécurité et de votre discrétion. Cela est très précieux. Conservez-le bien, qu'il ne vienne pas à vous faire défaut."

Sa main délestée en douceur de l'arme remonta, caressante, et repoussa lentement le torse du gentilhomme pour se dégager. Un pas, deux en arrière, les yeux toujours fixés sur le visage attentif, puis une volte et deux pas l'éloignant encore. Tournant le dos à son compagnon, sa voix se fit plus audible.

"Vous craignez donc que l'on vous prive de ce que vous ne possédez pas encore ? Le fait de vouloir est bien loin de suffire pour être exaucé."

A nouveau le jeune Prince fit face au Baron, il inclina la tête
.

"N'êtes vous pas de mon avis ?"

Un pas le ramena au devant de son vis à vis.

"Je suis bien certain que vous l'êtes et quoi que j'en dise..." A nouveau son regard clair chercha les yeux gris "... je suis flatté de vos attentions et la protection que vous m'offrez me plait."

Les lumières du Castello, au loin, annonçaient la fin de leur tête à tête.
[Le Castello]
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Calle Trevisi
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