VENISE
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 Le Caffé Florian

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Matteo Salvanti
Homme de Main - Ca'Grazziano
Matteo Salvanti


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Statut : Assassiné le 5 février 1744 en soirée au Jardin du Castello.
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMer 7 Sep - 4:38

Penché sur la main qui lui avait été tendue, Matteo s’apprêtait à y déposer un baiser lorsqu’un homme fit son entrée, suivi d’un garçon absolument exquis. Le blond releva aussitôt la tête pour admirer les nouveaux arrivants. Quelle journée! La Princesse Tannucia, puis Maître Barrozi, Monsieur Farieli, la belle dame que voilà et maintenant, un homme d’âge mur et son mignon. Ç’aurait presque été trop si Matteo eut connu l’excès. Malheureusement, il aurait été fort inconvenant que de laisser tomber une dame pour deux hommes visiblement déjà complets. Et puis, sa propre table commençait aussi à être pleine. Quatre hôtes, c’était somme toute un très beau chiffre et le grossir aurait rendu toute tentative de conversation comme chaotique. Il faudrait se contenter du médecin, de l’aventurier et de la courtisane… pour le moment, car il ne faisait aucun doute dans l’esprit du petit blond que dès que l’homme et sa délicieuse suite quitteraient le Caffé, il les suivrait de près et orchestrerait l’occasion parfaite pour leur adresser la parole.

Toutes ces réflexions s’effectuèrent entre le moment où Matteo releva la tête, puis ouvrit la bouche pour se présenter en bonne et due forme. Il pouvait laisser la partie de l’Apôtre des plaisirs de côté. Il saurait la faire découvrir à la jeune femme plus tard dans la journée…


« Madame, je… »

À peine avait-il débuté sa phrase que le damoiseau s’effondra devant lui. L’homme de main s’empressa de le rejoindre sur le sol afin de l’empêcher de poursuivre sa chute. Si jamais ce visage magnifique s’était abîmé! Quel gâchis cela aurait été! Agenouillé contre le plancher dallé, il prit le garçon contre lui et écarta délicatement les mèches de cheveux bruns éparpillés sur son front d’albâtre. Quelle beauté, vraiment! Un Ange tombé du Ciel! Ou plutôt, un Ange tombé entre ses bras, ce qui était nettement mieux.

Une foule commençait à s’amasser autour d’eux. Irrité qu’on perturba ce moment de grâce, Matteo s’écria :


« Allons, Mesdames, Messieurs. Je crois que ce jeune homme aurait besoin d’air. Il lui faut respirer. Allons, allons, reculez un peu… Oui, voilà. Restez à cette distance, c’est très bien… »

Ces paroles avaient été prononcées d’un ton si autoritaire que nul dans son entourage immédiat n’osa répliquer. Tant mieux. Ses doigts firent d’abord tomber le lainage qui couvraient les épaules du jeune homme inconscient, puis s’affairèrent à délacer sa tunique, toujours dans le but fort louable de lui permettre de respirer à son aise. Lorsque la peau pâle se fit voir pour la première fois, Matteo se mordilla la lèvre d’un air faussement inquiet. Sa main alla caresser doucement la poitrine du garçon, un geste qui aurait pu paraître, à des yeux profanes, comme apaisant.

« Ce pauvre enfant n’a pas dû manger, ni boire depuis trop longtemps! Qu’on lui apporte du vin, question de le réchauffer un peu. Et ne vous inquiétez pas, je paierai les frais. »

Il leva les yeux sur l’homme avec qui était entré le souffrant pour la première fois jusqu'alors. Certainement pas le genre à se laisser faire aussi facilement. Dommage. Avec un bourgeois bedonnant, il aurait sûrement pu s’en tirer à bon compte et emmener sa prise jusqu’au Palais di’Grazziano ou, plus précisément, sa propre chambre.
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Bertucci
Invité




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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMer 7 Sep - 22:19

Attentif spectateur du numéro de charme de Matteo, Bertuccio, bien que trop loin pour saisir la teneur des paroles prononcées, ne perdit pas une miette de la scène qui se déroula sous ses yeux.

Le sieur Salvanti s'apprêtait à baiser la main de sa nouvelle invitée, lorsqu'un jeune graçon entré quelques instants plus tôt, sembla pris d'un étourdissement et tomba aux pieds de l'inconnue.
Pas très épais, vêtu de pauvres habits qui avaient apparemment bien vécu, le nouvel arrivant ne payait pas de mine, et pouvait s'estimer heureux qu'on l'ait laissé rentrer dans l'établissement. Mais la présence d'un homme de haute stature, bien habillé, à ses côtés, lui avait certainement servi de laisser-passer. Ce fut d'ailleurs cet homme qui attira son attention, plus que la scène qui se déroulait à quelques pas de lui, mais autour de laquelle les curieux s'attroupaient, lui bouchant la vue.

L'homme en question, d'une imposante stature, portait à son côté une canne-épée, dont la présence montrait que son possesseur devait savoir d'en servir. Simple passe-temps, gagne-pain, quelle importance avait cette épée pour l'inconnu ?


*Peut-être une bonne lame...* songea l'aventurier.

Un homme de sa valeur, un professionnel, peut-être capable de l'affronter d'égal à égal...
Tout à ses suppositions, Bertuccio se rappelait le mémorable duel de Gênes. Il n'avait jamais revu l'homme qui lui avait résisté. Mais peut-être qu'un jour, par hasard, le recroiserait-il...
En attendant, Bertuccio s'arracha à la contemplation de l'épée au fourreau de merisier pour reporter son attention sur Matteo, la jeune femme rousse et le damoiseau. Ce dernier, affalé par terre, le buste dans les bras de Matteo, semblait bien faible. Sa peau était très pâle.


*La faim...*

L'aventurier connaissait les symptômes de la faim : le ventre qui se tord, la fièvre...Le contraste entre les températures de l'intérieur et de l'extérieur était sûrement pour quelque chose dans le malaise du jeune homme. La faim affaiblit tant le corps que le moindre chaud et froid peut très bien faire tourner de l'oeil. Bertuccio le savait fort bien, pour en avoir lui-même fait les frais, lorsqu'il était encore jeune et désargenté, qu'il ne savait pas encore quelle fortune il avait dans les mains quand il tenait son épée...Aussi éprouva-t-il un peu de compassion à l'égard du damoiseau.

Cependant, Matteo, un instant déstabilisé par cette interruption, avait repris le contrôle de la situation. Feigant de soutenir le malade, il en profitait pour entrouvrir sa chemise, sous prétexte de le faire respirer...

L'aventurier se tourna vers Muzio.


"Il me semble que voilà un travail pour vous, monsieur Barozzi. Je crois que vous devriez aller voir si vous pouvez apporter une aide professionnelle à monsieur Salvanti, qui a pourtant l'air de bien prendre les choses en main..."
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Graziella Rivieri
Courtisane
Graziella Rivieri


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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMer 7 Sep - 23:22

Graziella admirait le visage de son chevalier servant. Cette douceur sur son visage donnait presque envie de le câliner rien que pour avoir le plaisir de caresser cette joue qui semblait si douce.

C'est au moment où Matteo allait se présenter qu'elle sentit un poids tirer ses jupes. Elle se retourna et fut surprise de voir un jeune garçon agenouillé sur le plancher et qui ne semblait pas au mieux de sa forme.

Déjà le jeune homme blond s'occupait de lui, ce qu'elle trouva fort louable même si certains de ces gestes pouvaient prêter à confusion sur leurs véritables intentions. Graziella n'était pas dupe et savait observer ce genre de choses mieux que n'importe qui. Elle se mit à sourire malgré elle de cette observation. Ainsi donc cet homme qui l'avait abordée n'était pas seulement attiré par les femmes, fort intéressant. Cela allait devenir un jeu, qui aurait les faveurs de Matteo ? Graziella pensait déjà avoir un avantage vu le pauvre état du jeune garçon. D'ailleurs, elle ne pouvait pas rester sans rien faire, alors qu'elle avait moyen de l'aider.

Alors que Matteo demandait du vin pour réchauffer le jeune inconnu, Graziella se pencha au-dessus du souffrant, ce qui, au passage, donna à Matteo une vue plongeante sur son généreux décolleté orné d'un grain de beauté raffiné. Fouillant dans son aumonière, elle en sortit un petit flacon de sels qu'elle déboucha avant de le glisser avec douceur sous les narines d'Orfeo.


"Cela devrait l'aider à revenir parmi nous..."
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Muzio Barrozi
Médecin
Muzio Barrozi


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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMer 7 Sep - 23:47

Muzio n'avait attendu ni les pronostics de Matteo, ni le conseil de Bertuccio, ni les attentions de la nouvelle proie de Salvanti pour s'agenouiller auprès du garçon. Avec des gestes qui trahissaient de nombreuses années d'expérience, le médecin observa la pupille, la température puis le pouls du jeune homme, avant de contrer -sans même lever les yeux- les ordres du libertin qui s'octroyait apparemment la profession des autres.

"Pas de vin. Une soupe épaisse et de solides croûtons, avec un sucre trempé dans le rhum. Et rien d'autre." insista-t-il fermement. Vous apprendrez, monsieur Salvanti, que le vin n'amène que l'effet opposé à celui que vous recherchez. A moins que vous n'ayez l'intention de conforter ce garçon dans son malaise, évidemment... ajouta-t-il avec une pointe d'ironie, le manège charnel de Matteo ne lui ayant pas échappé malgré les circonstances.

D'une main agacée, il repoussa les sels de la dame rousse. Il répugna à expliquer à tous ces aristocrates que, dans un lieu pareil, l'abus d'odeurs suffisait amplement à faire défaillir quelqu'un de peu habitué. Y rajouter la proximité étouffante des sels signait quasiment l'acte de non-rédemption... Tous les visages curieux penchés au-dessus de 'son' patient l'exaspérèrent, et il le leur fit comprendre par nombre mimiques. Seul le compagnon d'armes du jeune garçon fut toléré à rester auprès de lui.
D'ailleurs, Muzio fit un signe à l'homme en question, afin qu'il se rapproche.


"Veuillez m'aider à installer ce jeune homme par là-bas, je vous prie." demanda-t-il en indiquant du menton un endroit plus calme du caffé, et moins dans le passage de Prince Ratougnolles ou Princesse Mariatella... Le ton était sans réplique, comme toujours lorsque le chirurgien agissait dans le domaine de sa spécialité.
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Gianni D
Invité




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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleJeu 8 Sep - 0:42

Lorsque Orfeo s'effondra, Gianni leva les yeux au ciel.

*Pas robuste le marmot*

Pensa t-il.
Il s'apprêtait a louer la vigilance de l'éphèbe blond qui l'avait sauvé in-extremis d'une jolie bosse sur le crâne avant de se raviser.
De toute évidence, ce dernier était bien trop intêressé pour être sincère...ou alors s'agissait-il d'un pur altruiste, ce dont le Maître d'Armes doutait fortement.
Il n'en avait jamais vu, du moins pas à Venise.

C'est alors qu'il sentit une ombre sur lui.
Avec le temps, l'homme d'épée avait developpé un don, ce qu'il appellait le 6ème sens, qui comme un fauve menaçé, le mettait mal à l'aise dans certaines situations.
Des yeux, il fouilla la salle, en quête d'une réponse à son interrogation, il l'a trouva en la personne d'un homme, visiblement un aventurier, et de surcroît un homme d'épée, cela il le sentait.

Quelques secondes il planta son regard dans le sien, comme pour sonder son esprit.
Cet homme là n'était pas de la même trempe que la moyenne, il avait un passé, mouvementé probablement, quelque chose qui donna un frisson au Maître d'Armes, non pas de peur, mais d'excitation, quelque chose qui lui rapella à nouveau pourquoi il était Epéiste et non médecin ou négociant...

Lorsque le médecin s'adressa a lui, il s'abaissa sans mot dire et prit Orfeo dans ses bras, signifiant de la tête qu'il arriverait à le porter seul... de plus le petit manège du blondinet et de la rouquine commençait a l'énerver, il s'empressa donc d'ôter Orfeo de leur griffes.

"Merci Docteur"

Lâcha t-il brièvement avant de porter Orfeo puis de le deposer à l'endroit indiqué par le praticien.
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Orfeo Ciriaco
Saltimbanque
Orfeo Ciriaco


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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleJeu 8 Sep - 1:38

Dans son vertige, Orfeo eut vaguement conscience des présences qui se pressaient autour de lui. Il sentit de façon trés lointaine la sensation d'une main chaude sur sa peau glacée puis une odeur âcre et violente lui fit rejeter la tête en arrière. Il chercha à accrocher une pensée cohérente et la peur qu'on lui vole ses sabres le fit revenir à lui. Il sentit clairement quelqu'un se pencher sur lui et des mains précises, loin des caresses précédentes l'examinèrent. L'esprit à présent plus clair, il entrouvrit les paupières, suffisamment pour y voir, insuffisamment pour laisser la lumière vive des lustres l'éblouir. De ce fait, personne ne put se rendre compte de son réveil.

De l'homme penché sur lui, il ne vit que les vêtements. Une veste sobre mais dont il reconnu la bonne facture. Les poches intérieures était à portée de sa main mollement abandonnée et d'un geste précis, tant de fois effectué, ses doigts agiles glissèrent dans le gousset et se saisirent d'un petit carton, et de ce qu'il identifia comme une bel oignon de montre. Le tout disparut immédiatement dans un repli de son propre vêtement. Il était tout à fait impossible que quiconque se soit aperçu de son larçin.

Il entendit parler de soupe et la salive revint lui envahir la bouche, le jetant à nouveau en plein vertige. Puis il se sentit soulevé et laissa sa tête aller contre la poitrine large du Maître d'Armes, se remettant à lui.
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Matteo Salvanti
Homme de Main - Ca'Grazziano
Matteo Salvanti


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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleSam 10 Sep - 20:41

Matteo cacha mal son dépit qu’on lui retira sa trouvaille en si peu de temps. C’était dans ses bras qu’était tombé le garçon, pas ceux de Barrozi. Quel rabat-joie, celui-là. Et puis, le blondinet n’avait été motivé que par de bonnes intentions en voulant donner un remontant à son délicieux petit malade. On résiste toujours moins lorsqu’on est à la fois inconscient et vaguement ivre. Une moue de dégoût accompagna le départ des trois hommes, vite remplacée par un sourire éclatant lorsqu’il se tourna vers son invitée. Un de perdu, dix de trouvés et pas n’importe lesquels, quand on pensait à la beauté se tenant en face de lui.

« Madame, je ne peux qu’admirer votre altruisme face au sort de ce malheureux garçon. Il semblerait que Maître Barrozi s’occupe à présent de son cas, mais je suis absolument certain que votre seule beauté eût suffi à le ranimer. Ah, ces hommes de science… il faut les excuser, si absorbés dans leurs études d’un ennui profond, ils en oublient leurs manières. »

Une courbette suivit la flatterie, puis il offrit sa main à sa dame tout en se présentant :

« Matteo Salvanti pour vous servir, signora. Gentilhomme à toute heure du jour comme de la nuit. »

Il la conduisit jusqu'à leur table et, arrivé à la hauteur de Bertuccio, il s’enquit :

« J’espère, Monsieur Farieli, que vous ne voyez aucun inconvénient à ce qu’une aussi exquise convive s’ajoute à notre table. »
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Silvio d
Invité




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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleSam 10 Sep - 22:14

[La boutique du négociant en épices, Rialto]

Silvio da Pontalcone, riche marchand spécialisé dans les épices, venait de franchir la porte du Florian. Il portait un habit richement brodé ainsi qu'une perruque impeccable qui dissimulait à la perfection sa calvitie. Il était là pour deux choses : premièrement, trouver quelque pigeon qu'il pourrait aisément battre à un quelconque jeu de cartes, deuxièmement glaner des informations sur la petit Gabriella Delmonti. Il ala s'installer à une table, seul et commanda un verre de vin. Quand il fut apporté, ses doigts pleins de bagues se refermèrent sur la coupe et il la porta à ses lèvres tout doucement. tout chez lui respirait le luxe et l'insolente richesse. D'ailleurs, Silvio voulait qu'on remarque qu'il était riche, il faisait en quelque sorte sa propre publicité...Et les gens sont toujours plus courtois avec quelqu'un aux poches larges. Un serveur du Florian vous parle toujours mieux lorsque vous glissez quelque monnaie en sa poche.
Le pisan regarda les différentes tables, tout en sifflotant son vin. Il fallait trouver la perle rare, la personne pouvant servir de pigeon et d'informateur...
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Bertucci
Invité




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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleDim 11 Sep - 22:40

L'homme à l'épée l'avait vu. Ils avaient échangé un regard, bref, mais intense. S'il l'avait entièrement accaparé l'espace d'un instant, l'empêchant de voir Muzio s'occuper du jeune homme, ce regard avait en tout cas permis à Bertuccio de se rendre compte d'une chose : l'homme était semblable à lui. Sa religion, c'était l'épée.

Bertuccio reporta son attention sur le reste de la salle du caffé. L'homme à l'épée avait soulevé sans aucun effort son frêle compagnon, pour le déposer dans un coin plus calme, sur les prescriptions du médecin. La foule de curieux se dispersait déjà, chacun retournant à ses occupations. Matteo, quant à lui, retournait lui aussi à ses propres occupations : déjà, il s'approchait de la table, sa rousse conquête au bras, et s'adressait à lui.


« J’espère, Monsieur Farieli, que vous ne voyez aucun inconvénient à ce qu’une aussi exquise convive s’ajoute à notre table. »

Bertuccio se leva et s'inclina légèrement devant la jeune femme, puis se rassit aussitôt, sans plus de courbettes.

"Madame, soyez la bienvenue. Monsieur Salvanti m'a déjà présenté : Bertuccio Farieli. Ravi de vous accueillir parmi nous..."

En vérité, sa venue indifférait complètement Bertuccio. La jeune femme était de toute évidence nouvelle en ville, elle ne pourrait rien lui apprendre. Dans le cas contraire, elle aurait été entourée de connaissances dès son entrée dans le caffé. Les femmes d'une beauté telle que la sienne se retrouvaient rarement seules, et il était certain qu'elle n'allait pas le rester longtemps...

La porte du caffé s'ouvrit pour la troisième fois en peu de temps. Un petit homme portant perruque s'avança et alla s'asseoir un peu plus loin. La perruque qui surmontait sa tête, poudrée et posée avec soin, n'aurait pas produit plus d'effet si l'homme avait porté un panneau autour du cou "Je suis chauve". Richement vêtu, les doigts couverts de bagues, l'homme tenait apparemment à ce qu'on remarque sa richesse. L'aventurier retint un sourire.

*Les hommes seront toujours les mêmes...*

Se désintéressant du bonhomme, il réprima un soupir. Depuis qu'il était là, il n'avait rien appris d'intéressant. Il dissimula son ennui et tâcha de son mieux de s'intéresser à la conversation, espérant en tirer quelque information édifiante...
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Graziella Rivieri
Courtisane
Graziella Rivieri


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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMar 13 Sep - 14:13

Graziella se leva et laissa la place au médecin de travailler, reprenant le bras de Matteo qui venait également de se faire "réprimander" par Muzio. Le fait que Graziella soit repoussée par l'homme ne la vexa pas du tout, elle était tout à fait consciente que le savoir faire d'un médecin n'était pas comparable à ce qu'elle pouvait tenter pour ce jeune homme. D'ailleurs, elle avait beaucoup de respect pour les hommes de science et Orfeo lui faisait de la peine.

Se penchant vers l'oreille de Matteo, elle lui dit doucement.
"Laissons-le travailler tranquillement. Je suis effectivement touchée par ce qui arrive à ce pauvre garçon. Si cela ne tenait qu'à moi, j'emmènerai bien chez moi tous ces pauvres gens pour m'occuper d'eux mais leurs maigres revenus ne me permettraient pas non plus de subsister..." Si Matteo n'avait pas encore compris la condition de la jeune femme rousse, il ne devait maintenant plus avoir de doute.

Souriant à sa courbette, elle posa sa main finement gantée dans celle de Matteo en se présentant à son tour.
"Graziella Rivieri, enchantée de faire votre connaissance, monsieur Salvanti."

Elle se laissa conduire jusqu'à la table et s'inclina légèrement devant Bertuccio, se présentant une nouvelle fois à lui comme elle l'avait fait à Matteo. Cependant, elle remaqua bien l'indifférence de l'homme à son égard, ce qui la fit se rapprocher un peu plus de Matteo. Elle avait réussi à l'avoir, elle n'allait pas le laisser partir de si tôt.

"Je serai ravie de visiter la ville en votre compagnie. Je suis persuadée que vous connaissez nombre d'endroits très agréables." lança-t-elle d'une voix charmante en proposition dissimulée. En fait, il commençait à y avoir un peu trop de monde au caffé et aurait préféré faire connaissance avec son chevalier servant autre part que devant une tierce personne qui semblait s'ennuyer.
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Muzio Barrozi
Médecin
Muzio Barrozi


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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMar 13 Sep - 19:56

Muzio se releva et suivit l'homme d'armes qui emmenait le garçon, non résolu à finir là son action. Il surveilla l'arrivée d'un jeune serveur qui transportait avec précaution un plateau, sur lequel attendaient un bon bol de soupe croûtonnée et une coupelle soutenant un sucre sans doute imbibé. Le médecin approuva d'un clignement de paupières et renvoya le serveur, se gardant la tâche de soulever légèrement Orfeo afin qu'il soit quasiment en position assise. Il porta alors le bol de soupe jusqu'à ses lèvres entrouvertes et l'inclina lentement. Cela devait suffire pour réveiller le jeune affamé.

En attendant qu'il reprenne ses esprits, Muzio posa près de lui le plateau et voulut consulter sa montre. Sa main se glissa tout naturellement dans sa poche intérieure et... l'étoffe. L'étoffe seule, et seule l'étoffe répondait à la fouille de ses doigts. Le chirurgien devait se rendre à l'évidence: son oignon avait bel et bien disparu. Muzio se souvint alors que la carte du Prince Adorasti aurait également dû répondre présent à l'appel. C'est alors que, sous le crâne épais de l'homme de sciences, un éclair de génie se fit. La voix d'un vieil aristocrate rencontré sur le hasard des chemins lui revenait à l'esprit: "A une réception, monsieur Barrozi, un homme non accompagné est un homme méprisable." Or, qui irait confier ses soucis les plus intimes à un homme méprisable ? Qui se ferait soigner par un pauvre campagnard méprisé ? Il lui fallait quelqu'un, cela était impératif. Comment n'y avait-il pas songé auparavant ? Il aurait convié l'aristocrate rencontré fugitivement, il aurait été parfait. Mais le temps pressait pour trouver le compagnon idéal, et les yeux de Muzio scrutèrent la foule du caffé: l'aventurier ? Non, trop aventureux... Le libertin ? Impensable... C'est alors qu'ils avisèrent un homme perruqué, distingué bien qu'empestant à distance le luxe. Malgré sa réticence, Muzio se secoua mentalement et jeta un coup d'oeil à son petit protégé: pas tout à fait encore prêt à avaler son potage. Parfait, cela lui laissait le temps d'aborder l'oiseau convoité. De plus, celui-ci pourrait lui donner l'heure...

Barrozi fit deux pas et se retrouva face à l'homme en question. Il esquissa les gestes de politesse d'usage avec une application inhabituelle: il ne voulait pas rater son coup.


"Monsieur, vous me voyez navré de manquer à la règle d'or qu'est de ne jamais aborder un homme assis. Toutefois, concours de cironstances oblige. Muzio Barrozi, médecin et tout jeune Vénitien. M'occupant comme vous le voyiez sans doute de ce jeune garçon, j'ai fâcheusement égaré ma montre. Et, comprenez-vous, ajouta-t-il en baissant la voix, je ne pouvais demander l'heure à ces hommes qui l'entourent, de peur de les embarrasser... Pourriez donc, je vous prie, continua-t-il en reprenant un ton normal, avoir l'obligeance de me renseigner ?"

Très rapide regard vers le garçon: bon sang, il fallait qu'il agisse vite, sans quoi son maître allait le gaver de soupe à l'en faire vomir, ce qu'il fallait éviter à tout prix. Muzio tenait absolument à assister au réveil afin de vérifier immédiatement l'état de santé du jeune homme.
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Gianni D
Invité




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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleSam 17 Sep - 15:57

Tandis que le médecin s'éloignait, Gianni s'efforçait de donner au jeune Orfeo la pitance qui lui avait si cruellement fait défaut.
Il lui donnait sa soupe aux croutons à l'aide d'une cuiller un peu trop grande qu'il enfournait bravement dans sa bouche un peu trop étroite, lui laissant à peine le temps de respiré.


-"Mange donc mon garçon, que tu ne soit pas à nouveau sujet à des vertiges..."

Joignant le geste à la parole, il continua de faire manger le jeune homme tandis qu'il posait son regard aux alentours...

Le blondinet était occupé à courtiser la rouquine, l'épéeiste à leur table en conversation avec le médecin...
L'incident n'avait été qu'une attraction pour eux.
Surtout pour le petit blond à vrai dire !
A présent Gianni avait parfaitement compris son manège, il devait sans doute être en quête d'un jeune mignon qu'il pensait trouver en la personne d'Orfeo. C'était lourdement se tromper.
Orfeo pouvait bien faire ce qu'il voulait de son coeur et de son corps, mais les manières de ce gentilhomme ne plaisaient guère a Gianni...
S'il n'avait été question de la santé du jeune saltimbanque, le Maître d'Armes n'aurait pas hésité à tirer l'épée de sa canne pour calmer les ardeurs de ce jouvanceau, mais cela peut être Orfeo souhaiterait-il le faire une fois rétabli, après tout c'était lui qui avait été offensé.
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Orfeo Ciriaco
Saltimbanque
Orfeo Ciriaco


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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleDim 18 Sep - 22:08

Orfeo se laissa nourrir un moment passivement, prenant plaisir à sentir la soupe réchauffer son corps glacé. Mais le maître d'armes y mettait un peu trop d'empressement et il manqua s'étouffer. La cuiller heurtait ses dents à chaque nouvelle tentative et il repoussa la main de l'homme.
A voix basse, la voix un peu éraillée par la soupe trop chaude, il murmura
.

"C'est bon, je peux manger seul. Je vais mieux, ça n'était qu'un coup de chaleur et toutes les odeurs..."

Il se redressa en posant la main sur la table. Son visage avait repris quelques couleurs et les vertiges avaient disparu. Il sourit.

"Vous devriez demander de la soupe, Monseigneur, si vous avez faim et la manger rapidement. Et puis... nous partirons d'ici, je pense que cet endroit risque de devenir assez vite déplaisant."

Son regard se posa sur le médecin qui devisait un peu plus loin avec un autre homme plus agé et revint sur le maître d'armes.

"Croyez moi."
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Matteo Salvanti
Homme de Main - Ca'Grazziano
Matteo Salvanti


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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleLun 19 Sep - 4:39

Matteo se retrouva de nouveau pris entre deux feux lorsque la signora Graziella lui signifia, de la plus charmante manière, qu'elle souhaitait quitter le Caffé en sa compagnie. Elle n'avait laissé planer nul doute sur sa condition. De par sa naissance, le jeune homme n'avait jamais eu à se soucier de questions d'argent. Sa bourse était pleine et n'était pas non plus prête à se délester. Bien sûr, quelques petits paris ou autres jeux de hasard l'avaient parfois mis dans une position précaire, mais son charme l'avait toujours tiré d'affaire. Il avait conscience que, dans pareille situation, aucune de ses qualités physiques comme intellectuelles ne lui permettraient de se soustraite à l'addition, mais il s'en souciait peu. Offrir un présent à une femme était un excellent moyen de faire connaître la quantité d'or contenue dans ses coffres.

Toutefois, le Caffé Florian lui semblait encore plein d'opportunités. L'homme corpulent, entré quelques instants plus tôt, avait attiré son attention. Non pas par sa beauté - il n'avait jamais été friand des hommes au ventre rebondi et à l'apparente calvitie, une chose facilement compréhensible - mais par ses mains couvertes de bagues, témoins de son opulence. Quelle était donc sa profession pour qu'il fut si fortuné ?

Ses prunelles bleutées parcoururent la pièce. Maître Barrozi s'adressait à présent au disciple de Gargantua. Le praticien était décidément un cas désespéré. Alors qu'il aurait pu profiter de son statut de médecin pour s'approprier le joli garçon, il préférait faire la conversation à un homme de près de trois fois l'âge du convalescent. Comme quoi tous les goûts étaient dans la nature... Monsieur Farieli semblait être d'une humeur morose, rien pour rendre sa compagnie très agréable. Quant à l'éphèbe inconscient , il était revenu à lui, mais impossible de l'approcher, gardé comme il était par ce Cerbère humain à l'épée relativement menaçante.

Tout compte fait, la jeune femme rousse était le meilleur choix qui s'offrait à lui. Bien qu'elle fut nouvelle arrivante dans la ville et qu'il ne pouvait donc point lui soutirer d'informations, elle se révélerait sans doute compétente dans des domaines beaucoup plus divertissants.

Saluant l'aventurier d'une gracieuse courbette, Matteo annonça :


''Monsieur, je prends mon congé de votre charmante compagnie. En ma qualité de gentilhomme, je ne puis refuser l'offre d'une dame et m'improviserai donc guide, à cet effet. J'ose espérer que nous nous rencontrerons à nouveau dans d'aussi chaleureuses circonstances.''

Un sourire enjôleur suivit cette déclaration, puis, se tournant vers la courtisane, il appela un laquais pour qu'il apporte leurs manteaux.

''Madame, je tâcherai de vous initier aux splendeurs vénitiennes... Vous ne serez point déçue, foi de Matteo Salvanti.''

Lui prêtant son bras, il la mena jusqu'à la sortie, non sans avoir jeté un coup d'oeil au superbe garçon se faisant nourrir par son aîné. Ses yeux s'attardèrent sur ces lèvres sensuelles refermées autour de la cuiller, puis, il poussa la porte, reportant toute son attention sur la magnifique jeune femme à ses côtés.

[Calle Galante]
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Silvio d
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleLun 19 Sep - 19:43

Silvio regarda le médecin avec un grand sourire. Il tira lui même sa propre montre, en or massif et richement décorée, cela allait de soi, de son gousset. Il l'ouvrit et dit avec sa grosse voix au médecin qui semblait tout penaud.

"Il est 5 heures moins 10, Monsieur. Vous savez, ce n'est pas la peine de faire tant de manières, vous ne me dérangez point du tout."

*Il a égaré sa montre en s'occupant du jeune homme là-bas qui a l'air bien pâlichon et pas très fort, mais habile... Quant à ce cher médecin...il est trop obséquieux pour être riche...*

Silvio lui tendit sa main et dit de sa voix rocailleuse.

"Monsieur Barrozi, je suis votre serviteur. Je me nomme Silvio da Pontalcone, je m'occupe de commerce d'épices. J'ai de la chance de vous avoir rencontré, je suis sûr que vous trouverez de quoi faire quelque médecine dans ma boutique, mais bref, cela n'a pas vraiment d'importance pour l'instant."

Silvio farfouilla dans sa poche intérieure pour en sortir une blague à tabac. Il la présenta au médecin en disant.

"Voulez-vous une prise ? Je ne connais pas de meilleur remède contre ce satané froid... Mais peut-être ai-je tort, après tout, le médecin c'est vous..."
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Bertucci
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMar 20 Sep - 21:30

Le départ de Matteo au bras de sa nouvelle "amie" irrita prodigieusement Bertuccio. Se laisser enlever un homme aussi prometteur d'informations que le mignon par une jeune femme entrée il y avait à peine quelques minutes...il y avait de quoi être énervé ! L'envie le prit de sauter sur l'occasion et de s'inviter lui-même à se joindre à eux, au risque de paraître impoli, juste pour l'intense satisfaction de voir le désapointement se peindre sur le visage du jeune homme. Mais il n'en fit rien, préférant faire mine d'approuver les paroles de Matteo, et adressant un sourire charmeur à sa compagne. Mieux valait les avoir avec lui que contre lui.

L'aventurier regarda les deux jeunes gens s'éloigner de la table, Matteo pousser la porte et s'effacer devant la jeune femme.
Il vida son verre de vin d'un trait - il finissait toujours son verre ou son plat, une manie acquise durant les années rudes - et rassembla ses pensées pendant un instant. Il perdait son temps depuis qu'il était ici. Avant l'arrivée de l'homme à l'épée et de son pâle compagnon, Muzio lui avait fait une remarque qui avait éveillé son intérêt.


"Quant aux coutumes de la Sérénissime, monsieur Farieli, je puis déjà vous assurer qu'elles sont d'un piquant surprenant !"

Le médecin savait des choses, mais il était à présent accaparé par le petit homme bedonnant entré quelques instants plus tôt. Et voilà que ce dernier lui offrait une prise ! Bertuccio vit que de ce côté-là, la situation était elle aussi bloquée, du moins pour le moment. Si le seigneur Barozzi se rappelait des lois de l'hospitalité, ce dont il était sûr, il reviendrait certainement vers lui d'ici peu. Il en profiterait alors pour ramener la conversation sur le sujet qui l'intéressait...sans oublier d'y inclure l'interlocuteur de Muzio, qui pourrait certainement apporter son petit grain de sel...

Prenant son mal en patience, l'aventurier s'installa plus confortablement sur sa chaise.


Dernière édition par le Mer 2 Nov - 20:57, édité 1 fois
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Graziella Rivieri
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMer 21 Sep - 17:47

Le regard de glace de Graziella embrassa la salle furtivement. Elle s'attarda sur la santé du jeune garçon qui semblait entre de bonnes mains. Un peu de soupe lui avait été servi et le médecin s'en allait déjà vers une autre personne qui lui était inconnue.

Le grand homme blond se chargeait de le nourrir et Graziella tourna la tête vers Matteo lorsque Orfeo sembla se porter mieux. Elle fut surprise de constater que lui aussi observait brièvement la salle avant de prendre congé de l'aventurier. Graziella s'inclina à son tour avec un sourire satisfait mais non moins charmant.


"Au plaisir de vous rencontrer de nouveau, Monsieur farieli."

'Madame, je tâcherai de vous initier aux splendeurs vénitiennes... Vous ne serez point déçue, foi de Matteo Salvanti.' Cette phrase que l'on aurait pu prendre à double-sens la fit sourire. "Je l'espère bien..." répondit-elle d'une voix douce entre ses lèvres d'un rouge gourmand.

Une fois son manteau récupéré, elle s'accrocha avec légèreté au bras tendu de son chevalier servant, suivant son regard jusqu'à Orfeo avant de sortir du caffé, se félicitant d'être entrée seule dans cet endroit pour en ressortir accompagnée d'une personne qui semblait être décidément bien attirée par ce jeune garçon en détresse.


[Calle Galante]
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Muzio Barrozi
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleJeu 22 Sep - 20:08

Du coin de l'oeil, Muzio aperçut le maître d'armes gaver son petit protégé. Il allait se précipiter pour intervenir, contrecarrant toutes les règles de la bienséance, lorsque le garçon se défendit par lui-même. Il se redressait, avait retrouvé quelques couleurs... Bien, il pouvait patienter dans ce cas-là. L'oeil acéré du médecin revint se poser sur le perruqué qui lui faisait face, après avoir suivi, cynique, la sortie des deux seigneurs libertins.

*5 heures moins 10... Et moi qui étais tout paré pour la soirée, il y aurait tout à refaire.*

Lorsque l'homme se présenta, Muzio lui serra la main en inclinant légèrement le buste. Une lueur s'alluma dans ses pupilles d'ébène quand il apprit la profession de son interlocuteur. Commerce d'épices ? Voilà qui était fort intéressant... et fort utile.

"Monsieur, vous me voyez ravi d'avoir fait par hasard votre connaissance. En effet, récemment arrivé à Venise, je n'ai eu encore l'opportunité d'y recenser une boutique suppléant à mes besoins..."

Un dilemme creusa le chirurgien l'espace d'une fraction de seconde devant le tabac offert. D'un côté, la politesse le poussait à... mais le tabac, quel goût exécrable, quelle fumée inavalable, quel ravage pour la santé ! Bien que certains de ces confrères soient persuadés de l'effet positif de cette substance sur l'organisme, Muzio n'avait jamais pu croire qu'une telle horreur puisse être bénéfique.

Hésitant, le médecin balaya finalement sa réserve d'un retournement de pensée, et offrit l'un de ses rares sourires à Silvio da Pontalcone pour refuser sa blague.


"Je vous remercie. Voyez-vous, je n'ai jamais pu me résoudre à user de cela pour me réchauffer... D'ailleurs, il me semble que le froid n'en paraît que plus mordant après. Mais que je ne vous empêche pas de faire à votre guise, chacun... ses habitudes."

Il s'était rattrapé de peu, après avoir failli dire "chacun ses goûts", ce qui aurait été déplorable pour la bonne suite de leur relation. Tout en prétextant la surveillance d'Orfeo, il chercha désespérément un moyen d'inviter Silvio à la réception du Prince Adorasti. Finalement, il résolut de s'accorder une minute de réflexion en plus.

"Veuillez me pardonner, monsieur da Pontalcolne." s'excusa-t-il en retournant auprès du jeune évanoui.

Barrozi s'agenouilla aux côtés du garçon, et marmonna:


"Vous êtes remis, jeune homme ?"

tout en lui prenant la température au front et le pouls au bras.

"Bien. Inconscience passagère. Mangez régulièrement, couvrez-vous dehors et découvrez-vous à l'intérieur." ordonna-t-il en scrutant d'un oeil perçant le gamin, bien conscient de sa situation précaire.

Le médecin se releva sans plus de cérémonies, prit congé des deux compagnons et retourna auprès de Silvio d'un pas tranquille. Une idée peut-être maladroite, mais ayant l'incontestable avantage d'exister, lui était venue pour la réception. Il s'installa avec une aisance inhabituelle chez lui en face du commerçant.

"Pardonnez-moi, le devoir..." lâcha-t-il d'un ton qui se voulait nonchalant, mais qui trahissait la passion du chirurgien pour son activité humaine. "J'aurais bien besoin de constituer une réserve pour mon cabinet... Mais passons, l'heure n'est pas (encore) au travail. Appréciez-vous les divertissements musicaux ?" demanda-t-il alors, rapprochant imperceptiblement son buste de la table, écartant les sourcils, dans un mouvement qu'il avait maintes fois observé chez les aristocrates, mélange de mystère, de passion et de curiosité...
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Silvio d
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMar 4 Oct - 1:04

"Bien, Monsieur, alors souffrez que je prise, cela fait longtemps que je ne m'étais pas permis ce petit plaisir."

C'était chose totalement fausse mais cela flattait le médecin et rendait la conversation plus civile. Le Pisan sortit une pincée de tabac de sa blague et tendit le pouce afin de faire apparaître le creux à la base de celui-ci. Il y mit sa pincée de tabac et vint l'aspirer par sa narine droite.

"Hum...j'adore cette sensation qui précède l'éternuement...."

Et Da Pontalcone tira un mouchoir de son habit afin de terminer le rituel de la prise par un éternuement fort distingué. Entre temps, le médecin l'avait interrogé sur la musique.
Le flair de Silvio lui disait qu'il était de nouveau sur une bonne affaire et, de plus, il appréciait réellement les représentations d'orchestres. C'est donc tout naturellement qu'il répondit à Muzio.


"Les divertissements musicaux, vous ne pouvez savoir comment j'aime cela. D'ailleurs, il faudra que je me prenne une loge pour ce que l'on donnera prochainement à la Fenice. Mais bref, là n'est pas notre propos. Puis-je vous offrir un verre ou tout autre chose, vous, le médecin mélomane ?"

Et Silvio remettait ainsi une couche de truculent, de bon vivant. Il allait se faire un nouveau client, il le sentait. Déjà le médecin avait envisagé l'hypothèse de. C'était le jour de chance du Toscan.
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Muzio Barrozi
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleVen 7 Oct - 22:36

Un oeil froid suivait la prise de Silvio. Muzio avait toujours trouvé extrêmement inconvenant de fumer en société, et les aristocrates qui éternuaient dans un geste qui se voulait naturel et recherché l'avaient toujours repoussé. Néanmoins, l'image de lui-même ridiculisé lors de sa première apparition chez un Prince l'obsédait négativement à présent. Il fallait que cet homme antipathique l'accompagne, c'était clair.

Le médecin se laissa aller contre le dossier de sa chaise, et se força à commander un nouveau café. Il ne risquerait pas de s'endormir en public en tout cas...


"Il se trouve que l'un des Princes de la ville a convié le médecin mélomane à l'un de ses divertissements musicaux. Je serais ravi de vous introduire à cette réception, si toutefois vous le désirez, bien entendu."

Le sort en était jeté. Évidemment, le négociant ne pouvait qu'accepter. Muzio avait affecté à la perfection l'aisance du monde, refoulant au plus profond de lui-même un dégoût profond de ce qu'il faisait et s'apprêtait à faire pour toute la soirée. Si Giorgio le voyait, si elle le voyait à ce moment... Comme il avait honte de laisser croire qu'il était lui aussi corrompu par l'hypocrisie et la superficialité de la société... Un instant il voulut se lever et claquer la porte en sortant dans le froid, mais il se retint, attendant la réponse de Silvio avec son habituelle expression tranquille qui protégeait sa bataille intérieure de la divulgation.
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Orfeo Ciriaco
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleDim 16 Oct - 16:06

Sa soupe terminée et son pain dévoré, Orfeo laissa son regard glisser sur les personnes présentes.
Le médecin dont il avait visité les poches semblait en grande discussion avec un homme perruqué à l'ancienne mode, couvert de bijoux et de falbalas. Le saltimbanque baissa les yeux, pour pouvoir l'observer sans qu'il le voit et tendant l'oreille, saisit quelques bribes de la conversation.
Ainsi, le médecin était invité à la reception où le maître d'armes souhaitait être introduit et avec force circonvolutions de langages enjoignait l'homme perruqué à l'accompagner.
Il sourit intérieurement en pensant aux nombres de poches à visiter dans les manteaux laissés en vestiaire ce soir-là.

Le garçon se redressa et rajusta les sangles de son paquetage
.

"Monseigneur, je vais mieux à présent. Je vais aller de part la ville m'occuper de ce que vous savez. Je vous rejoindrai à la Taverne de l'Ours puisque vous y logez avant la soirée dont vous m'avez parlé."

Le maître d'armes semblait plus préoccupé qu'attentif à ses paroles et Orfeo haussa les épaules. Puis, il se leva et après une petite courbette dansante, gagna la porte et sortit dans l'air froid de ce début de soirée.

[Ca'Adorasti - Le Canal]
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Silvio d
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleLun 17 Oct - 1:06

Le pisan afficha un sourire quasi-carnassier. Ainsi donc il allait être introduit auprès du tout Venise. Belle clientèle en perspective. Et qui sait, il allait peut-être trouver son premier acheteur. Vraiment, Silvio avait bien fait d'aller au caffè.

"Monsieur, vous me faites trop d'honneur. Ainsi donc je vous accompagnerai. Vraiment, vous me flattez mon cher Barrozzi."

Silvio vit un jeune homme qui quittait le caffè. Il avait l'air trop agile et ses mains bougeaient trop vite. Silvio vérifa son gousset et vit que sa montre y était toujours. On ne savait jamais, le médecin avait bien été volé.

"Et qui est ce mystérieux Prince pour pouvoir organiser ainsi de petits concerts ? Où loge-t-il ?"

Les doigts bagués de Da Pontalcone se refermèrent sur la coupe de vin. Il la tint un instant devant lui, comme pour contempler la couleur du liquide. Cela ne l'itnéressait pas vraiment, mais cela lui permettait de passer pour un fin gourmet et un homme de contemplation. En plus, il pouvait ainsi réfléchir à souhait en vérifiant l'état de ses bijoux.

*Les bagues pleines et la coupe...Oui, la soirée peut se réveler très intéressante...*
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Muzio Barrozi
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Muzio Barrozi


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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMar 18 Oct - 20:01

Muzio eut beaucoup de mal à ne pas se laisser submerger par la vague de dégoût qui approchait. Le négociant chargé de bagues, de tabac, de luxe imposant et de manières ne lui inspirait que répugnance. En temps normal, sans doute l'aurait-il excusé de mille façons, mais se retrouver face à un tel homme après un détour par le Quartier de la misère... Le médecin dut recourir à toute sa maîtrise de soi pour ne rien laisser paraître, et se contenta d'un signe évasif de la main. Laisser traîner le nom d'un Prince dans un caffé... Plutôt mauvais plan.

"Vous le découvrirez à votre aise ce soir, monsieur da Pontalcone. A présent et même sans mon gousset, je devine qu'il est temps pour moi de vous laisser. Retrouvons-nous, disons... au Rialto." proposa-t-il quasiment au hasard, d'un ton presque désinvolte.

Fallait-il préciser une heure ? Muzio l'ignorait, et s'en fichait. Il y serait lorsque le soleil déclinerait à point, da Pontalcone n'avait qu'à en faire autant. D'ailleurs, sa boutique ne devait pas en être très éloignée, et le pont se trouvait relativement proche du palais Adorasti. Comme quoi le quasi-hasard faisait bien les choses... Toujours impénétrable, le chirurgien se leva, repoussa sa chaise et s'inclina légèrement.

"A ce soir donc, monsieur da Pontalcone."

Et, sans plus de cérémonie, Muzio sortit à grands pas dans le froid amplifié par l'heure.

[Maison du médecin - le Ponton]
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Silvio d
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMar 25 Oct - 0:40

Silvio continuait à regarder sa coupe de vin tandis que le médecin se retirait. Ainsi donc était-il invité chez un Prince dont on devait taire le nom dans un caffè. Cela devenait véritablement intéressant.

*Comme c'est curieux, la deuxième fois en une journée que j'ai affaire à un grand dont on doit garder l'anonymat...Comme c'est étrange...*

Un grand sourire s'étala sur la face grasse du Pisan. Ce cher Prince qui n'avait pas le courage d'affirmer son identité allait être un client intéressant, et sûrement lucratif. Le sieur Da Pontalcone vérifia que la feuille de papier était toujours dans sa poche intérieure puis il porta la coupe à ses lèvres, l'air songeur.

*Ainsi donc, il me donne rendez-vous au Rialto, sans rien préciser...Ce n'est pas bien grave, je vois le pont de mes appartements, je verrai quand il sera là. Comme cela, j'arriverai légèrement après lui, cela fera très distingué. J'aime cette ville... J'y suis depuis une semaine à peine et l'on m'invite déjà à la table des Grands...*

Da Pontalcone poussa un soupir d'aise tandis qu'il reposait sa coupe. Il pianota tout doucement sur le comptoir de bois. Il ne pensait plus à grand chose, il se laissait aller au plaisir du caffè. Il se laissait bercer par la rumeur de la salle à un tel point qu'il faillit s'endormir, bienheureux. Mais, il se ressaisit à temps et demanda.

"Une autre coupe s'il vous plait..."
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Bertucci
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 PerleMer 2 Nov - 21:04

Lorsque Bertuccio vit le médecin sortir du caffé, sa présence lui étant apparemment tout à fait sorti de l'esprit, il porta immédiatement son regard sur le négociant, pesamment assis sur une banquette, et qui venait de redemander une coupe.

Il décida de tenter sa chance.


"Monsieur, je me présente, Bertuccio Farieli, débuta-t-il en s'approchant de l'homme. Je manque de compagnie et il me semble que vous-même n'êtes pas très entouré. Me permettez-vous de prendre place à votre table ? Même si, et j'en conviens, j'interviens un peu abruptement..."
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MessageSujet: Re: Le Caffé Florian   Le Caffé Florian - Page 3 Perle

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